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Northvolt, développement durable ou pas endurable ?

À la lumière des dernières informations recueillies dans Le Devoir, la situation avec l'usine Northvolt s'annonce périlleuse dans tous les sens du terme pour tout le monde. (1)
Rappelons-nous les paroles même du Ministre de l'environnement, Benoit Charrette, qui disait : « on ne fait pas de BAPE, car ça n'aurait pas passé… », ou « si on avait fait un BAPE la compagnie serait allée aller ailleurs… ». En fait, si la compagnie était allée à New-York, nous aurions économisé 7 milliards de dollars et nous pourrions tout de même acheter leurs batteries.
Le BAPE n'aurait pas passé ; devrions-nous interpréter cela comme le projet n'a pas d'allure ou n'est pas assez bon ? En fait le gouvernement a changé la Loi afin de permettre à Northvolt d'échapper au BAPE. C'est alors qu'on nous a laissé entendre que la fenêtre requise pour l'implantation et la mise en production de l'usine Northvolt était étroite ; ils avaient un carnet de commandes et il n'y avait pas de temps à perdre dans cette course contre la montre pour aller vers le bon développement vert et « durable ». Cherchez l'erreur… maintenant lorsque la compagnie nous dit qu'elle doit revoir ses plans et se mettre sur pause momentanément afin de résoudre certains problèmes… ! Mais lesquels ?
La police suédoise enquête au sujet d'employés qui ont été victimes d'accidents. La presse anglophone relate quatre morts. La compagnie a dû ralentir. Leur carnet de commande est en train de se vider et d'autres compagnies optent pour les modèles de voitures hybrides.
Lors des séances tenues avec les citoyens de McMasterville et de St-Basile, les représentants du gouvernement ont maintes fois mentionné qu'ils n'avaient pas les réponses à nos questions et qu'il n'y a pas de normes pour ce genre d'industrie au Québec. Pas de normes ! Doit-on comprendre cela comme : ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent ! ? Ce serait un vœu pieux de penser que le bon gouvernement établira de bonnes normes, lorsqu'on sait qu'ils ont rehaussé les normes pour le nickel dans l'air près du port de Québec et pour plaire ou faciliter les choses à la Fonderie Horne. Cette fonderie est l'exemple criant que le Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatique ne se tient pas debout.
Selon Northvolt qui a besoin de 9 milliards de litre d'eau annuellement, l'eau rejetée dans la rivière après avoir été utilisée dans son complexe industriel ne représentera pas de risque pour l'environnement, puisqu'elle sera « traitée par une usine de traitement sur le site ». Elle promet de se conformer aux « normes de rejet qui seront établies pour le projet de Northvolt Six selon la qualité de la rivière Richelieu à l'état actuel… Nous attendons patiemment de connaître ces normes… Et selon le directeur de la Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP), M Branchaud, les informations que nous avons ne sont pas rassurantes. Le principe de précaution devrait s'appliquer pour le chevalier cuivré et il faudra faire beaucoup de tests avant de déterminer les rejets adéquats pour la faune (1) et j'ajouterais pour le citoyen qui boit l'eau de la rivière Richelieu. Fait à noter, le gouvernement Legault s'est opposé à la Loi de protection du chevalier cuivré en 2021, pour des raisons économiques. (2)
Le gouvernement nous a présenté Northvolt comme une compagnie exemplaire, mais elle accumule les calamités financières : on voit des gains privés et des pertes socialisées et c'est nous qui payons toutes les factures en bout de ligne.
« Aux larmes citoyens » n'est pas une option envisageable. Nous ne les laisserons pas saccager notre eau et notre environnement. Les armes que nous avons sont multiples : des plumes bien aiguisées, des langues bien pendues qui transmettent toute l'information et la vérité aux voisins et aux élus, en formulant toutes nos réticences et inquiétudes qui jusqu'à maintenant n'ont pas été prises en considérations : BAPE écarté, normes inexistantes ou rehaussement des niveaux pour divers contaminants dont le nickel. C'est inquiétant pour les abeilles qui y sont très sensibles et pour nos pommiculteurs dans la région qui ont besoin de ces pollinisateurs.
Nous avons sauvé les baleines avec l'invention du kérosène autour des années 1850. Ça ne veut pas dire que les baleines vont très bien. Et nous pourrions avoir à sauver les humains prochainement si nous ne pensons pas à nous développer de façon véritablement durable. Le nombre de claims miniers a bondi de 83,000 au cours de la dernière année, ce qui représente 10% du territoire. (3) Il est question de claims pour extraire le lithium, le cobalt, le nickel, le graphite et j'en passe.
Et encore une fois, si c'est nous qui devrons payer pour la décontamination de ces sites miniers, on est du bon monde ! Ecologie ou escrologie ! On a qu'à penser aux sous que Fitzgibbon donne à Nemaska Lithium. (4)
Il y a plusieurs années, Pierre Béland, écotoxicologue, ramassait des carcasses de bélugas le long du Fleuve St-Laurent et à quelques reprises il en a fait acheminer vers l'Institut Vétérinaire de St-Hyacinthe. Nous apprenions qu'un de ces bélugas était tellement contaminé, que le transporter aurait pu être illégal. C'est connu, les toxines s'accumulent dans nos tissus graisseux. Des études en témoignent. (5) Si Northvolt s'installe dans notre région, il n'y aura pas que les bélugas qui vont souffrir, mais toute la faune et les citoyens de la région. Pensez-y.
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Québec solidaire, l’indépendance et la lutte dans l’État canadien

Dans un communiqué envoyé récemment, la direction de Québec solidaire exprimait sa position concernant les élections fédérales à venir. Elle rappelait que les instances du parti n'appuyaient aucun parti ou candidature et que ce devoir d'impartialité s'appliquait à toutes les personnes élues et porte-paroles des instances locales et régionales.
Cette position n'est pas complètement différente de ce qui a été décidé par le passé, le CCN s'est toujours abstenu d'appuyer un parti politique lors des élections fédérales.
Lors du Conseil national de mars 2019 les membres avaient adopté la position suivante :
Il est proposé qu'en prévision des prochaines élections partielles fédérales et des
élections générales qui se tiendront à l'automne :
a) Les instances de Québec solidaire (Comité de coordination national, comités de
coordination régionaux et locaux, Aile parlementaire, etc.) n'appuient directement
ou indirectement aucun parti ou candidature ;
b) Que ce devoir d'impartialité s'applique également aux personnes élues des
instances nationales de Québec solidaire ainsi qu'aux porte-parole des instances
locales et régionales ;
c) Qu'aucune ressource humaine, logistique, informationnelle ou financière de
Québec solidaire et de ses instances ne soit mise à la disposition d'un parti
politique fédéral ;
d) Que les autres membres de Québec solidaire, sur une base individuelle, soient
invités à soutenir le parti qui représente le mieux leurs valeurs en s'engageant à y
défendre les principes et le projet de société de Québec solidaire.
Le problème majeur cependant, est que cette position évacue tout le débat politique concernant notre stratégie dans l'État canadien.
Par le passé, la direction de QS considérait important de se préoccuper de la solidarité avec les travailleurs et travailleuses et les mouvements sociaux du Reste du Canada, même si la consigne de vote est demeurée complexe au niveau fédéral.
Lors des élections de 2015 le CCN (dont je faisais partie) avait décidé ce qui suit : « Que dans le cadre de l'élection fédérale, QS intervienne publiquement sur les enjeux qu'il jugera prioritaire pour mettre de l'avant sa propre vision solidaire. Que QS continue à s'impliquer dans la solidarité des peuples dans l'État canadien sur des questions comme l'austérité et les changements climatiques et qu'il fasse la promotion du droit à l'autodétermination du Québec. On convient de la nécessité de faire le bilan de notre position de neutralité après la tenue des élections. »
Le CCN avait mis sur pied un sous-comité de réflexion qui avait produit le document suivant :
Texte du sous-comité de réflexion : A : Élections fédérales
« Quelle que soit notre position, les élections fédérales nous interpellent. D'une part parce que la politique fédérale nous concerne. Le débat engendré au Québec par les politiques conservatrices et le désir de chasser Harper le démontre. D'autre part il y a un lien politique et organisationnel évident entre le BQ et le PQ. La gouvernance fédéraliste vient compléter la gouvernance souverainiste. Il y a ici une confusion des genres. Le Bloc est une extension du PQ qui vient couvrir leur angle mort sur la scène fédérale, ce faisant il s'adresse en bonne partie à nos militants et militantes et à notre clientèle électorale. Pour ces raisons nous serons toujours la cible des bloquistes même si nous ne prenons pas position, ou plutôt parce-que nous ne prenons pas position pour eux. Il sera donc nécessaire de nous démarquer afin de sortir de notre position défensive. Il n'y a pas beaucoup d'issue, tenant compte de notre position d'abstention. Cependant si nous avons une position de neutralité quant à l'élection, nous ne sommes pas neutres en ce qui concerne les enjeux.
Nous pouvons mettre l'accent sur les enjeux énergétiques en démystifiant les positions des partis concernant le pétrole et Énergie Est.
Notre travail de solidarité avec les progressistes du reste du Canada et les peuples autochtones met en lumière notre vision différente de la souveraineté ; construire une solidarité des peuples contre l'austérité mais aussi solidaires de la lutte sociale pour la souveraineté au Québec. »
Le CCN avait ensuite adopté en décembre 2016 une résolution visant à formaliser le travail pancanadien :
« André Frappier présente le document déjà envoyé et les objectifs poursuivis. Cela fait deux ans qu'il a entamé ces travaux avec d'autres progressistes canadiens. Il fait également état des activités et conférences organisées régulièrement. L'expérience de Québec solidaire a su inspirer plusieurs groupes progressistes du reste du Canada. Ce serait bien que ce travail soit un peu plus formalisé et que ce dossier soit reconnu au sein du comité de coordination national. Ainsi, ce pourrait être d'autres personnes du CCN qui participe à ces activités et, si nécessaire, un soutien financier pourrait être accordé. »
« Que ce travail avec les progressistes canadiens soit formalisé en confiant cette responsabilité aux porte-parole (qui pourront déléguer au besoin) et qu'un budget soit accordé lorsqu'il y a représentation formelle au nom de QS. Qu'on informe autant que possible nos membres sur la gauche canadienne. »
Durant cette période plusieurs militants et militantes de QS, dont Amir Khadir, Benoit Renaud, Jessica Squires, Roger Rashi, Andrea Levy et moi-même, ont participé ou initié des conférences dans le Reste du Canada et travaillé à créer un réseau militant qui a duré quelques années.
Bien que cette résolution soit toujours valide, cette perspective a été mise de côté. Depuis 2018 la direction de QS n'a effectué aucun travail dans ce sens.
Quelles perspectives ?
Le changement de société que nous revendiquons ne peut se réaliser dans le cadre de l'État canadien, qui a démontré son rôle antidémocratique à plus d'une reprise envers les décisions du Québec. Le Canada est un État impérialiste où les partis bourgeois sont les accessoires, les portes tournantes entre les fonctions ministérielles et celles des chefs d'entreprise en font foi.
Plus de 75% des sociétés mondiales d'exploration ou d'exploitation minière ont leur siège social au Canada et près de 60% de celles cotées en Bourse s'enregistrent à Toronto à cause des avantages juridictionnels et réglementaires réservés par le Canada à ce secteur d'activité. L'ex premier ministre Brian Mulroney et l'investisseur Paul Desmarais ont fait partie du Conseil international de Barrick Gold, une des pétrolières présentes au Nigéria TG World Energy Corp. de Calgary était représentée par l'ancien premier ministre Jean Chrétien et Joe Clark a représenté les intérêts de First Quantum Mining en Afrique. [1]
Par son historique politique et culturel et d'oppression nationale, le Québec constitue le maillon faible où il est possible de réaliser un projet de société au moyen de l'indépendance. Mais ce projet ne se fera pas sans riposte. Le scandale du programme des commandites (1996 à 2004) dont les malversations avaient été révélées par la commission Gomery en 2004 n'est qu'un pâle exemple des capacités dont l'État canadien peut utiliser pour conserver le statu quo fédéral. Le love-in d'octobre 1995 à Montréal au moment du référendum du PQ, où des milliers de citoyens et citoyennes de Reste du Canada sont venus influencer le vote référendaire le démontre également. Parmi les milliers de personnes qui investissent le centre-ville de Montréal, on trouve des Néo-Brunswickois venus dans des autocars nolisés par la pétrolière Irving, des étudiants venus d'aussi loin que Vancouver grâce à un rabais de 90 % d'Air Canada, des employés de la municipalité d'Ottawa-Carleton qui ont obtenu un congé payé, etc. [2]
Pour contrer ces offensives, l'indépendance du Québec ne pourra se réaliser que par une mobilisation large de la population du Québec dans un projet de société démocratique, inclusif et égalitaire. Mais ce projet doit dès maintenant interpeller les progressistes de Reste du Canada au fait qu'ils ont intérêt à appuyer la lutte d'émancipation sociale au Québec et qu'il en va également de leur avenir. Dans ce combat, soutenir la bourgeoisie canadienne irait contre leurs propres intérêts.
Si les options soumises lors des élections fédérales ne sont pas appropriées et que le choix pour la direction de QS s'avère la neutralité, il demeure à tout le moins essentiel de construire un réseau de solidarité avec les progressistes du Reste du Canada et en lien avec les peuples autochtones. Il faut trouver des pistes alternatives, on ne peut pas seulement demeurer neutre et attendre que le train de droite nous passe dessus.
Nos camarades catalans de la CUP ont innové lors des deux dernières élections espagnoles et ont décidé de présenter leurs propres candidatures (en Catalogne). Au printemps dernier, j'ai tenté d'organiser une rencontre virtuelle avec ces camarades et des membres de la direction de QS afin de discuter avec eux des conclusions de leurs expériences. Le processus a finalement échoué par manque de disponibilité.
Il faut persévérer dans cette réflexion, s'inspirer des expériences internationales et trouver nos propres solutions alternatives. Chose certaine, avec la montée de l'extrême droite nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de demeurer les bras croisés.
André Frappier
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Les Soulèvements du fleuve : ces cousins québécois des luttes françaises

Au Québec, le fleuve Saint-Laurent et ses berges sont artificialisés. Les collectifs de défense se regroupent au sein des Soulèvements du fleuve, inspirés des Soulèvements français.
3 septembre 2024 | tiré du site reporterre.net
Du haut de ce talus en plein cœur de Montréal, nous sommes en équilibre entre deux mondes. D'un côté, le quartier de Maisonneuve, avec des enfants qui jouent, des gens qui se baladent dans la forêt, ce poumon vert qui accueille des chauves-souris, et la migration du papillon monarque, une espèce protégée. De l'autre, du béton, du macadam et des centaines de conteneurs de toutes les couleurs empilés sur des dizaines de mètres de hauteur.
« Ici, c'étaient des bois auparavant. C'est là que nos enfants ont appris à marcher. On faisait des pique-niques tous les week-ends. Aujourd'hui, il n'y a plus rien, tout est asphalté », dit Anaïs Houde, militante de Mobilisation 6600, un regroupement citoyen qui s'oppose à la réindustrialisation des berges du fleuve Saint-Laurent.
Agrandissement de ports, nouvelles autoroutes ou zones industrielles... Dans la province du Québec, les projets portés par le lobby de la logistique fleurissent — tout en bétonnant et privatisant les berges du fleuve. Depuis l'été, tous les collectifs en lutte contre cette Silicon Valley québécoise ont décidé de se regrouper à travers Les Soulèvements du fleuve, un mouvement inspiré des Soulèvements de la Terre en France. L'idée ? « Montrer que nous ne sommes pas des luttes locales isolées, mais que l'on se bat pour un enjeu global. Et au passage, fournir un discours théorique et politique sur ce que ce monde-là nous prépare », explique Joris Maillochon, lui aussi membre de Mobilisation 6600.
D'ici, on ne voit même pas le fleuve Saint-Laurent, pourtant tout près, caché par d'immenses grues. « Oh, un renard qui se balade au milieu des conteneurs », s'amuse Joris Maillochon. C'est une partie du boisé Steinberg, au sud de Montréal, que la compagnie privée Ray-Mont Logistics veut raser pour y implanter la plus grande plateforme de transbordement d'Amérique du Nord. Cette installation permettrait à l'entreprise de multiplier son activité par quinze.
Balance ton mégaport
Plus au nord de Montréal, le port de Contrecœur devrait, lui, doubler sa capacité actuelle, dans le but d'accueillir 1 million de conteneurs par an. « Pour cela, ils vont couper 22 000 arbres, c'est énorme, explique Gilles Dubois, militant d'une vigie citoyenne qui s'oppose à ce mégaprojet. Sans compter les milliers de camions qui vont venir ici chaque jour pour décharger des marchandises. »
À Lévis, petite ville en face de Québec, le Collectif Sauvetage veut sauvegarder 272 hectares de terres agricoles, de forêts et d'érablières vouées à disparaître pour un « complexe industriel et portuaire ». « Nous sommes près de superbes falaises, où je me balade souvent en kayak. C'est une bordure sauvage, sans aucun habitant, avec beaucoup d'arbres, de fleurs et d'animaux rares. Ce sont les terres de mes grands-parents. Rien à faire, ils veulent détruire encore et encore », souffle Michel Bégin-Lamy, militant du collectif.

Alors, les militants s'organisent. Le 16 juin dernier, après le camp climat organisé au boisé Steinberg, Les Soulèvements du fleuve sont entrés par effraction sur le terrain de la plateforme Ray-Mont Logistics pour « désarmer » le lieu. Ils ont, entre autres, couvert des engins de peinture, crevé des pneus et ouvert des conteneurs à la meuleuse.
À travers Les Soulèvements du fleuve, ces militants masqués veulent ouvrir la porte à une radicalité plus assumée. « L'action directe, pourquoi pas, ça permet de rendre les contradictions plus visibles. Mais la lutte ne peut pas être totalitaire, elle ne doit pas oublier le reste », analyse Gilles Dubois. « D'un côté, on organise des manifestations familiales et pacifistes, des barbecues, des ateliers, une foire paysanne, des jeux pour les enfants... Et de l'autre, des personnes masquées construisent un mur de briques sur un boulevard ou taguent des machines. C'est le fun de travailler ensemble », sourit Anaïs Houde.
« Quand j'ai vu ce que Les Soulèvements de la Terre ont fait cet été en bloquant le port de La Rochelle, j'étais vraiment impressionné, dit Joris Maillochon. Les militants sont allés jusqu'au bout de la chaîne pour montrer jusqu'où vont les dangers de l'agro-industrie. C'est cohérent et ça permet de peser dans les médias. On a compris qu'il fallait que l'on sorte de notre quartier pour gagner !

Sur le talus du boisé Steinberg, la présence des militants n'est pas la bienvenue. Une compagnie de sécurité privée surveille l'endroit 7j/7. Ils redescendent. En contrebas, les habitants des résidences voisines ont installé des pancartes sur des grilles : « Le port nous envahit », « Canopée en phase terminale » ou encore « Résister et fleurir ». Si le projet de plateforme logistique voit le jour, des dizaines de rails ferroviaires vont être construits ici. Au-dessus de nos têtes, un échangeur d'autoroute sortira de terre pour « fluidifier » le trafic. Les riverains s'inquiètent de l'augmentation de la circulation qui affecterait grandement la qualité de l'air.
Dans le bas Saint-Laurent, des militants s'opposent au prolongement de l'autoroute 20 entre Rimouski et Trois-Pistoles, un projet directement lié à l'explosion de l'activité économique en bord de fleuve. « C'est une question de santé mentale, explique Sébastien Rioux, du collectif Non à la 20. L'autoroute va passer juste à côté du village, là où les gens se baignent tous les jours. Ils se vantent de vouloir construire le plus haut pont du Québec. Quelle fierté, waouh ! »
Le silence complice du gouvernement
« À chaque fois, ce sont les pouvoirs publics qui construisent avec notre argent des infrastructures qui servent uniquement aux intérêts des grandes compagnies privées », se désole Joris Maillochon.
Pour l'agrandissement du port de Contrecœur, les gouvernements du Canada et du Québec vont, par exemple, investir plus de 1,4 milliard de dollars dans le cadre du plan de stratégie maritime « Avantage Saint-Laurent ». « On investit des milliards pour seulement créer un millier d'emplois, ce n'est rien du tout », argue Gilles Dubois.

Au boisé Steinberg, ancienne friche industrielle, le ministère de l'Environnement a même soutenu que raser la forêt et mettre de l'asphalte était la meilleure solution pour sauvegarder la faune et la flore. « Évidemment, quand il n'y a plus de nature, tout est protégé », ironise Anaïs Houde. Contacté, le ministère des Transports et de la mobilité durable du Québec n'a toujours pas répondu à notre demande d'interview.
Ces projets de bétonisation des berges du fleuve datent tous de plusieurs décennies. « On croirait que nos politiques sont encore dans les années 1950, où l'on pensait que la croissance économique allait sortir les gens de la pauvreté. Avec les enjeux écologiques actuels, cette logique-là ne tient plus la route », poursuit Gilles Dubois. « On veut réussir ici ce qui se passe en France, bien que la situation soit différente du point de vue colonial et historique, conclut Joris Maillochon. Créer des cortèges comprenant un large spectre qui va des élus et familles aux groupes anarchistes autonomes. C'est vraiment inspirant. »
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De Fitzgibbon à Fréchette : l’objectif de privatisation de l’électricité reste le même

À l'aube de l'étude du fumeux PL 69 sur la dépossession de notre bien commun qu'est l'électricité, nous venons de vivre un réel séisme politique et ce n'est pas un hasard. Pierre Fitzgibbon, le père du projet de loi controversé, s'est fait montrer la porte qu'il avait lui-même entrouverte. Pour réussir à faire passer la couleuvre qu'est PL 69, le miel est de mise. La stratégie bulldozer du ministre aux propos provocateurs qui a permis à la CAQ d'opérer un siphonnage sans précédent de milliards et milliards de $ d'argent public vers des affairistes aux projets douteux a atteint ses limites.
Il a même réussi à avoir la réputation de ne pas avoir la « langue de bois », tant il s'amusait à mêler des vérités de la palisse et des faussetés. Un savant mélange qui ne faisait que détourner l'attention du public des véritables enjeux de privatisation du bien commun qui se jouent en coulisse.
Le choix de Christine Fréchette comme ministre remplaçante qui est aux antipodes de son prédécesseur démontre l'habileté des apparatchiks caquistes. Décrite comme studieuse et efficace, elle évite habilement de contredire le premier ministre. Elle a un ton plus posé et une attitude moins arrogante. Toutefois, cela ne devrait pas nous faire oublier que le changement de joueur vise principalement à faire baisser la pression de la mobilisation contre le PL 69 sans en changer les fondamentaux.
L'abandon du Pl 69 serait la meilleure solution
Marwah Rizqy du PLQ, QS ainsi que plusieurs groupes environnementaux, de consommateurs et syndicaux ont raison de demandé l'abandon pur et simple du pl 69 et la mise en place d'une vaste consultation publique sur l'énergie. Le PL 69 n'est tout simplement pas réformable. Malheureusement, la CAQ en choisissant de changer de porte-parole à la veille du début des audiences ne permet pas au mouvement de prendre l'ampleur nécessaire.
La seule alternative : filibuster le PL 69
Comme la CAQ est majoritaire, la seule chose que les oppositions contrôlent c'est le temps. Elles peuvent proposer amendement après amendement et utiliser tout le temps permis par député et ainsi aaaaallllllonger l'étude du projet de loi à ne plus finir. Il n'y a que le bâillon qui permettrait à la CAQ de couper court et de voter le PL 69. Or, cette procédure exceptionnelle ne peut être utilisée qu'une seule fois par session. C'est pourquoi il faudrait filibuster également un 2e projet de loi encore plus cher aux yeux de la CAQ, afin que le bâillon soit utilisé sur ce 2e projet de loi.
Comme ma demande de participer aux consultations du PL 69 a été refusée, j'offre mon aide à un ou des partis d'opposition qui voudrait filibuster le PL 69. J'ai acquis à l'Assemblée nationale une assez bonne expérience en ce domaine.
Martine Ouellet, ing., MBA
Cheffe de Climat Québec
Ancienne ministre des Ressources naturelles
SOURCES :
climat.quebec
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États-Unis - Harris, en quête d’une majorité, passe à droite

La vice-présidente Kamala Harris, qui est désormais la candidate démocrate d'un parti enthousiaste, a connu un succès initial phénoménal.
Hebdo L'Anticapitaliste - 719 (05/09/2024)
Par Dan La Botz
Depuis son entrée en lice le 21 juillet, elle et son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, ont levé 540 millions de dollars, organisé des appels Zoom impliquant des centaines de milliers de partisanEs et tenu des rassemblements de milliers de personnes. Les NoirEs, les Latinos, les femmes et les jeunes électeurEs sont à l'origine de sa montée en puissance. Son parti la soutenant fermement, elle s'est tournée vers la droite pour tenter de rallier les indépendants et peut-être même certains républicains.
Du centre à la droite
En tant que candidate à la présidence lors des primaires démocrates de 2020, Kamala Harris s'est d'abord présentée comme une progressiste. Mais lorsqu'elle a été critiquée, elle s'est rapprochée du centre libéral, puis a perdu des soutiens en raison de ses hésitations, et a finalement abandonné avant les élections primaires. Cette fois-ci, elle n'a pas l'intention de commettre une telle erreur. Elle est au centre et apprend à droite.
Dans son discours d'acceptation à la Convention nationale du parti démocrate (DNC), elle s'est montrée ardemment patriotique. L'Amérique, a-t-elle déclaré, « est la plus grande nation du monde » et « la plus grande démocratie de l'histoire du monde ». Elle a promis qu'« en tant que commandante en chef, je veillerai à ce que l'Amérique dispose toujours de la force de frappe la plus puissante et la plus meurtrière au monde. » Et elle a ajouté : « Je veillerai à ce que ce soit l'Amérique, et non la Chine, qui remporte la compétition du 21e siècle. Et que nous renforcions – et non abdiquions – notre leadership mondial ». Les organisateurs de la Convention ont veillé à ce que la salle soit remplie de milliers de drapeaux américains et à ce que les déléguéEs scandent « USA », deux caractéristiques généralement associées aux républicains.
Renoncements sociaux et écologiques
Kamala Harris a modéré ses positions antérieures sur plusieurs autres questions. Autrefois opposée à l'assurance maladie privée et partisane d'une assurance publique universelle, elle a abandonné cette position en 2020. Autrefois opposée à la fracturation hydraulique, elle l'accepte aujourd'hui car s'y opposer pourrait lui coûter l'État clé de Pennsylvanie, où cette activité est un élément important de l'économie et un pourvoyeur d'emplois. Elle a également soutenu la position selon laquelle toutes les voitures devraient avoir zéro émission d'ici à 2040, mais elle ne soutient plus l'idée d'une subvention pour les véhicules électriques. De même, après l'affaire Black Lives Matter, elle était favorable à la réduction des budgets de la police et à l'augmentation des fonds alloués aux services sociaux. Elle n'est plus favorable à la réduction des budgets de la police. Elle s'est d'abord opposée au mur frontalier de l'ancien président Donald Trump, puis, lorsque le président Joe Biden a accepté l'idée, elle a fait de même. Elle déclare aujourd'hui que si le projet de loi bipartisan prévoyant un mur frontalier est adopté par le Congrès, elle le signera. En 2020, elle a soutenu un programme de rachat obligatoire des armes d'assaut de type militaire (Lillis et Schnell, « 5 issues », The Hill, 29/08/24)
La question de la Palestine
À propos du Moyen-Orient, elle adhère au soutien de Biden à Israël tout en soutenant nominalement un cessez-le-feu. Elle a déclaré dans son discours d'acceptation : « Le président Biden et moi-même nous efforçons de mettre fin à cette guerre afin qu'Israël soit en sécurité, que les otages soient libérés, que les souffrances à Gaza cessent et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité. À la Sécurité. À la liberté. Et à l'autodétermination ». Des mots nobles. Mais ils ne sont accompagnés d'aucune proposition concrète susceptible d'aboutir à un tel résultat, comme la réduction de l'aide militaire à Israël.
L'approche de Harris semble fonctionner. Le dernier sondage réalisé par USA Today et Suffolk University montre qu'elle devance Trump de 48 % à 43 %, et qu'elle a mis en balance quatre États qui penchaient auparavant en faveur de Trump : l'Arizona, la Géorgie, le Nevada et la Caroline du Nord. Tous ces États sont déterminants pour l'élection. Harris et Trump débattront le 10 septembre.
Avant l'entrée en lice de Harris, des centaines de milliers d'électeurEs du Parti démocrate opposéEs à la politique des États-Unis à l'égard de la Palestine ont voté sans s'engager lors des élections primaires. La question de savoir comment ils voteront lors de l'élection du mardi 5 novembre reste ouverte. Malgré toutes les positions problématiques de Harris, elle reste le seul moyen de vaincre Trump.
Dan La Botz, traduit par la rédaction
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Les Olympiques du climat

Alors que Paris a célébré les Jeux olympiques et paralympiques pendant quelques semaines, les Olympiques du climat, eux, se déroulent chaque jour partout dans le monde et se poursuivront pendant les années à venir.
Jacques Benoit,
Co-initiateur de la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique - DUC
Co-rédacteur duPlan de la DUC
Membre de GMob.
Et le Canada y bat un à un ses propres records. Parmi les “médailles d'or” climatiques canadiennes 2024, on retrouve :
• le plus grand incendie de forêt en 100 ans dans le parc national de Jasper,qui a rasé 30 % de la ville touristique du même nom ;
• des grêlons de la taille d'un œuf de poule qui ont endommagé biens privés et publics, dont une partie de l'aéroport international de Calgary ;
• des pluies diluviennes qui se sont abattues au Québec battant tous les records existants, 194 municipalités touchées par les inondations,70 000 réclamations comptabilisées au 22 août, des factures de plusieurs millions de dollars pour les assureurs qui entraîneront des hausses de primes et de franchises, 170 routes endommagées, l'autoroute 13 fermée, plusieurs municipalités sans eau courante, l'état d'urgence déclarée en plusieurs endroits, sans compter les effets sous-estimés sur la santé mentale des sinistré.e.s.
À quand la prochaine fois ? À quelle fréquence ? Quelle durée ? Et sous quelle forme : canicule ? Sécheresse ? Inondation ? Tornade ? Même pandémie ?… Impossible de le prédire, mais ça se reproduira, n'en doutons pas.
Ces extrêmes découlent du réchauffement climatique causé par nos émissions de gaz à effet de serre (GES), qu'on ne cesse d'accroître. L'Accord de Paris pour contrer les changements climatiques signé il y a dix ans visait à ce que l'augmentation de la température planétaire ne dépasse pas 2 °C d'ici 2100, bien en dessous de 1,5 °C. Conséquemment, il fallait réduire fortement et rapidement nos émissions de GES. Cette infographie de 2019 du Programme des Nations Unies pour l'Environnement montrait bien que plus on perd de temps, plus les efforts à fournir seraient élevés.
Mais nos gouvernements ont préféré répéter que nous devions nous adapter. Or, vouloir s'adapter sans s'attaquer aux causes est un cul-de-sac. Avant le 9 août, il y a eu Baie-Saint-Paul en 2023, les inondations de 2019, de2017, etc.
Oubliez 2100 : nous nous dirigeons plutôt vers une augmentation de 1,5 °C aussitôt qu'en 2025, pouvant atteindre 2 °C avant 2040, comme nous en ont alerté des scientifiques australiens en 2020 !
Nos gouvernements de tous les paliers doivent prendre leurs responsabilités et agir pour que l'addition de tous les gestes individuels de leurs citoyen.ne.s ne soit pas annulée par des actions irréfléchies, le plus souvent celles des acteurs économiques.
Le gouvernement Trudeau a fait beaucoup de déclarations climatiques ici et à l'international, mais la réalité est que sous son règne, parmi les pays du G20, le Canada arrive au deuxième rang de ceux qui financent le plus les projets de combustibles fossilesavec des fonds publics.
Ayons cela en tête en repensant à sa visite à la mairesse de Longueuil le 22 février 2023.
Couvrant l'événement, LeCourrier du Sud écrivait que le premier ministre se considérait « aligné [avec la mairesse] sur plusieurs dossiers, comme ceux de la lutte aux changements climatiques… »
Sa visite avait débuté par l'atterrissage de son avion à l'Aéroport de Saint-Hubert moins d'une semaine avant une conférence de presse où la mairesse trônait fièrement pour annoncer le développement de ce même aéroport.
Sachant que l'aviation commerciale est responsable de 3 % à 6 % du réchauffementclimatique mondial, on comprend mieux en quoi le premier ministre et la mairesse s'entendaient si bien sur la lutte aux changements climatiques. Malgré leurs vertes déclarations, leur message était « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! »
Parce qu'en soutenant un développement de l'aéroport qui fera passer de 11 000 à 4 millions le nombre de passagers par année, qui se traduira par plus d'une centaine de vols par jour, 6 à 8 vols par heure, la mairesse soutient une hausse importante de la pollution atmosphérique affectant sa population et une augmentation des émissions de GES qui fera disparaître tout effet positif de son plan climatique à venir, pour lequel elle a reçu 3,1 M$ de Québec, le montant le plus élevé du programme "Accélérerla transition climatique locale".
Si dans les 30 dernières années, la consommation de kérosène des avions a diminué de 70 %, le trafic, lui, a été multiplié par 13 et devrait tripler d'ici 2050, selon Mehran Ebrahimi, directeur de l'Observatoire international de l'aéronautique et de l'aviation civile et… directeur scientifique de l'aéroport Saint-Hubert !
L'avion électrique, qui fait étinceler les yeux de la mairesse quand elle parle de sa Zone d'innovation aéroportuaire, c'est comme la capture du carbone pour le gouvernement Trudeau : ça paraît bien sur papier et dans des déclarations, mais c'est un gouffre à argent public et c'est totalement insuffisant pour le défi climatique auquel nous faisons face. Au mieux, ça prendra des décennies à se réaliser, des décennies que nous n'avons pas dans la lutte aux changements climatiques.
Ça suffit !
La mairesse devrait se souvenir à quoi devait servir la chaise des générations qu'elle avait commandée à Mères au front Rive-Sud et fait placer dans la salle du Conseil municipal : à rappeler aux dirigeant.e.s que le futur des enfants se dessine à travers les décisions prises aujourd'hui.
Alors s'il vous plaît, monsieur Trudeau, madame la mairesse : exit discours, excuses, projets inutiles et nuisibles.
Place à l'action conséquente pour que nos enfants aient un futur possible.
4 septembre 2024
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La Grande transition 2025 : Raviver les solidarités post-capitalistes

Le Collectif La Grande transition appelle toutes les personnes souhaitant construire un avenir plus juste à proposer des activités pour la cinquième édition de sa conférence internationale. Celle-ci vise à réfléchir ensemble aux manières de renforcer les gauches, les mouvements sociaux et les groupes militants, tant dans leurs pratiques que dans leurs analyses théoriques. Cette année, La Grande transition s'inscrit dans le cadre du premier Forum social mondial des intersections, qui invite au décloisonnement des luttes, aux rencontres, aux alliances, aux fronts communs élargis.
Tiré d'Alter-Québec.
Le monde brûle. Les feux de forêt, les sécheresses et les inondations se multiplient à travers le monde. L'État israélien massacre la population palestinienne avec la complicité des puissances occidentales, mettant à risque la région. Les inégalités augmentent un peu partout sur la planète. Des gens sont évincés de leur logement et d'autres peinent à payer leur loyer tandis que les propriétaires s'enrichissent. L'épicerie coûte de plus en plus cher alors que les grands commerces d'alimentation réalisent des profits records. Des migrant·e·s se noient en traversant le Rio Grande et la Méditerranée pendant que leurs confrères et leurs consœurs sont exploité·e·s et sous-payé·e·s dans les champs, les entrepôts et les hôpitaux du Nord global.
Il est de plus en plus urgent de mettre en œuvre des solutions de gauche radicale : socialiser les moyens de production ; créer des coopératives de travail et de consommation ; verdir et désasphalter nos milieux de vie ; développer des logements hors marché ; décentraliser le pouvoir ; partager collectivement le travail de soins ; démilitariser nos sociétés. Ces mesures apparaissent comme le minimum nécessaire pour créer les conditions d'une vie décente pour toutes et tous. Il semble évident que le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme doivent être démantelés.
Pourtant, la droite autoritaire et l'extrême droite montent en puissance. Elles ont pris le pouvoir dans plusieurs pays ; elles sont aux portes du pouvoir dans plusieurs autres. Comme elles l'ont toujours fait, elles détournent l'attention des vrais problèmes en s'attaquant à des boucs émissaires comme les personnes racisées ou les personnes LGBTQ+. Même si elles poursuivent des politiques favorables au grand capital, elles se donnent parfois une image « sociale » ou se drapent dans un discours soi-disant anti-élite. Force est d'admettre qu'elles réussissent à convaincre une partie des classes populaires.
La gauche a connu récemment certains succès électoraux et certaines mobilisations importantes, mais ses propositions les plus fortes peinent à s'imposer. Souvent, les mouvements politiques de gauche se cantonnent à la protection des acquis sociaux. Comment reprendre l'offensive ? Comment contrer à la fois le discours néolibéral et celui de l'extrême-droite ? Comment changer le rapport de forces pour que les idées et les pratiques de gauche s'implantent durablement ?
La pandémie a brisé une vague de contestation qui semblait prendre de l'ampleur ; du Chili à Hong Kong, en passant par le Liban et le Soudan, des soulèvements populaires ébranlaient le pouvoir, et les manifestations climatiques rassemblaient de plus en plus de gens. Pour cette cinquième édition de la Grande transition, nous souhaitons retrouver cet élan et renouer avec l'énergie créatrice des mobilisations d'envergure.
Nous voulons aussi trouver des manières pour la gauche de rejoindre nos voisin·e·s, nos collègues et nos concitoyen·ne·s, de s'ancrer dans nos milieux de vie, de développer des liens de confiance avec ceux et celles qui nous entourent, de créer des communautés. Ces alliances seront nécessaires pour lutter contre l'exploitation et l'expropriation de masse, protéger nos espaces naturels et construire ensemble des quartiers et des villages vivants et habitables.
Raviver les solidarités post-capitalistes, c'est aussi reconnaître la richesse des expériences qui préfigurent le monde à bâtir. Il s'agit de s'inspirer par exemple des pratiques autochtones de protection du territoire, des communautés qui ont su mettre en œuvre une réelle autogestion ou encore des services publics démocratiques qui accroissent notre liberté et notre autonomie.
L'heure est venue de dépasser la critique pour s'organiser et aller de l'avant. Nous vous invitons à proposer pour la Grande transition 2025 des ateliers et des communications sur les tactiques, les stratégies, les bilans d'expériences passées et récentes et les modèles alternatifs qui nous aident à avancer vers un monde post-capitaliste.
Pour soumettre une activité cliquez ici
Comment contribuer ?
Nous encourageons les activités qui sortent du format « panel » classique : ateliers pratiques, partages d'expériences, discussions stratégiques, débats, mémoires de luttes, remue-méninges, performances artistiques et culturelles, actions militantes, etc. Les activités donnant la parole à plusieurs participant·e·s seront favorisées, mais les propositions individuelles seront aussi considérées. Nous accueillons avec un enthousiasme accru les soumissions provenant de personnes marginalisées et issues de la diversité. Il est possible que les propositions qui ne tiennent pas compte de cet idéal de diversité soient refusées. Notez aussi que nous encourageons les activités qui visent à initier le public à un thème dans une perspective d'éducation populaire. L'évènement sera principalement en français et en anglais. Nous avons hâte de lire vos idées les plus audacieuses !
Qu'est-ce que le Forum social mondial des intersections (FSMI) ?
Cette édition thématique du Forum social mondial promeut une conception de l'intersection en tant que démarche concrète pour favoriser des changements systémiques. Dans un contexte où l'intersectionnalité met en lumière les croisements entre oppressions et privilèges, il s'agit plutôt de créer des opportunités de co-apprentissage qui mènent à l'action, en décloisonnant les différents milieux tels que l'urbain et le rural, l'action environnementale et sociale, les féminismes et l'action climatique, l'académie et l'activisme, etc. Ce concept préconise une approche intergénérationnelle et relie les échelles locales et globales pour la multiplication de transformations profondes et inclusives.
Comme La Grande transition 2025 sera tenue dans le cadre du FSMI, nous vous invitons à soumettre des propositions qui s'inspirent de cette volonté de croiser des expériences et des expertises dans l'espoir de créer des solidarités post-capitalistes sans frontières.
Exemples de thèmes
– Transformation du capitalisme à l'ère des changements climatiques
– Décroissance, transition juste et création de nouveaux communs
– Mouvements de solidarité internationale (Boycott, désinvestissement, sanctions contre l'État d'Israël (BDS) ; Black Lives Matter ; mouvements anti-paradis fiscaux, Marche mondiale des femmes, etc.)
– Luttes syndicales et luttes pour le droit à la mobilité et à la dignité de travailleurs et travailleuses temporaires, de migrants et migrantes, de sans papiers
– Mouvements pour le droit au logement et pour le droit à la ville, résistance contre des mégaprojets urbains
– Initiatives locales et internationales d'émancipation, d'éducation populaire et de démocratisation
– Luttes contre la hausse du coût de la vie, réponses collectives contre la pauvreté et l'exclusion
– Coopératives d'habitation, squats, occupations et autres solutions contre la crise du logement
– Bilans des campements de solidarité avec la Palestine
– Mouvements pour la démilitarisation et contre la guerre
– Blocages et résistance contre des projets écocidaires et extractivistes
– Relations entre différents mouvements sociaux : créer des alliances, des convergences, élaborer des stratégies communes, mener ensemble des campagnes d'action
– Définancement de la police et opposition à la répression
– Réflexions sur le rapport de la gauche à l'État
– Alternatives féministes, queers, décoloniales, antiracistes et anticapitalistes au système actuel
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Les inégalités en éducation persistent

Malgré le mouvement de démocratisation qui a accompagné la mise en place des cégeps, il y a plus de 50 ans, le revenu et le niveau de scolarité des parents influencent encore aujourd'hui l'accès aux études postsecondaires et la réussite des étudiantes et étudiants, révèle la seconde édition du Bulletin de l'égalité des chances en éducation, publié récemment par l'Observatoire québécois des inégalités.
Tiré de Ma CSQ cette semaine. L'auteur et l'autrice sont conseiller.ère.s. à la CSQ.
L'édition 2024 du Bulletin, qui présente une foule d'indicateurs clés de l'égalité des chances de la petite enfance à l'enseignement supérieur, met cette année l'accent sur les études postsecondaires grâce à une analyse thématique et à un sondage Léger sur les cégeps. Les données révèlent que « l'origine sociale affecte encore les trajectoires scolaires » des jeunes.
« C'est avec inquiétude que nous prenons connaissance des conclusions du plus récent Bulletin de l'égalité des chances en éducation. La réussite tout autant que l'accès peuvent et doivent être également accessibles à toutes les personnes étudiant dans nos cégeps », a dit la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Anne Dionne.
C'est d'ailleurs l'une des préoccupations qui est ressortie du Congrès de la CSQ tenu en juin dernier. Non seulement les obstacles à un accès juste et équitable à l'éducation doivent être levés, mais les étudiantes et étudiants doivent avoir des conditions de vie leur permettant d'achever leur parcours d'études.
À ce chapitre, l'Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur (ORES) propose, dans un dossier thématique au sujet de l'accessibilité financière aux études réalisé en 2023, des pistes de solutions qui méritent d'être prises en compte.
Regard sur la petite enfance et le préscolaire
Dans son Bulletin, l'Observatoire québécois des inégalités propose une nouvelle section sur le secteur de la petite enfance et met en lumière des données inédites permettant, notamment, de connaître la répartition des centres de la petite enfance selon l'indice de défavorisation matérielle et sociale des régions administratives.
Le Bulletin révèle que, depuis 2012, une augmentation graduelle de la proportion d'enfants dits vulnérables dans au moins un domaine de leur développement à la maternelle 5 ans est observée.
Remettre l'égalité des chances au cœur des préoccupations
Les constats tirés du Bulletin de l'égalité des chances en éducation rappellent l'importance des politiques éducatives et sociales destinées à contrer les inégalités. Le Bulletin est une source d'informations fiable et sérieuse qui peut assurément nourrir la réflexion collective en éducation dont le Québec a tant besoin.
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Le transport scolaire au Québec. Portrait d’un service public mis à mal

Au Québec, près de 580 000 élèves du primaire et du secondaire empruntent quotidiennement quelque 11 000 véhicules scolaires pour se déplacer vers leur école [1]. Depuis les dernières années, on observe une augmentation des bris de service de transport scolaire, d'ailleurs rapportés périodiquement par des articles de presse [2]. La présente étude brosse un portrait de ce service public de transport en commun, justifié par ses récents bouleversements et le peu de documentation à jour pour comprendre les enjeux contemporains entourant le transport scolaire au Québec.
4 septembre 2024 | tiré du site de l'IRIS
https://iris-recherche.qc.ca/publications/transport-scolaire/
Pour lire l'ensemble de la recherche, cliquez sur l'icône :
Faits saillants
Les bris de service en transport scolaire au Québec ont été en moyenne de 200 par jour lors de l'année scolaire 2022-2023 et de 137 par jour en 2023-2024, soit une moyenne respective de 8 000 et 5 500 élèves sans service. Ces nombres contrastent avec les années précédentes, où les bris de service étaient exceptionnels. La pénurie de personnel et les conflits de travail sont les deux facteurs premiers de ces bris de service.
Les données du ministère des Finances du Québec démontrent que le taux de bénéfice moyen avant impôt des entreprises de transport scolaire a été de 13,5 % entre 2012 et 2019. Durant la même période, le taux de bénéfice moyen avant impôt des entreprises non financières au Canada a été de 6,5 %. Transport scolaire Sogesco, qui contrôle environ 12 % du marché québécois, affiche un taux de rendement moyen avant impôt de 15,5 % entre 2014 et 2023.
En 2011, un rapport du Vérificateur général du Québec estimait que 10 entreprises contrôlaient 35 % de l'industrie du transport scolaire au Québec, ce qui posait un risque financier important pour les finances publiques, d'autant plus que la quasi-totalité des contrats de service est toujours conclue de gré à gré. Les 10 premières entreprises de transport scolaire contrôle désormais environ 40 % du marché.
Certains projets pilotes de transport scolaire menés par les organismes scolaires eux-mêmes ont permis de diminuer les bris de service causés par un manque de personnel entre les années scolaires 2022-2023 et 2023-2024 ; jusqu'à 95 % dans le cas du centre de services scolaire des Affluents, dans Lanaudière.
Le recours systématique à la sous-traitance privée est l'exception plutôt que la règle au Canada. La flotte de véhicules scolaires de plusieurs provinces canadiennes est en tout ou en partie publique. Afin de faire contrepoids à la concentration de l'industrie et de lutter durablement contre la pénurie de main-d'œuvre, l'État québécois devrait augmenter la proportion publique des véhicules scolaires, qui est à l'heure actuelle de moins de 1 %.
3. Conclusion et recommandations
Environ 40 % du marché du transport scolaire est contrôlé par 10 entreprises. Faute de mesures politiques conséquentes pour faire suite au rapport du VG en 2011, qui indiquait clairement une tendance à la concentration de l'industrie, la situation s'est aggravée depuis. Les données présentées dans cette étude démontrent une prise de bénéfice importante de la part du secteur privé.
Comparativement au rendement raisonnable moyen de 8 % avancé par la firme comptable Deloitte pour ce secteur économique, certaines entreprises obtiennent un taux de rendement moyen doublement supérieur. Afin de contrer cette dynamique et de freiner l'oligopolisation de l'industrie du transport scolaire, des efforts de décentralisation doivent être accomplis. À cet égard, et à partir des modèles pratiqués dans d'autres provinces canadiennes et par certains organismes scolaires du Québec, l'État doit faire contrepoids au secteur privé en augmentant la proportion de véhicules scolaires détenus par le public.
Dans un contexte de ruptures de service de transport scolaire, il importe de réitérer les mérites de ce service public. En plus de ses bienfaits écologiques, par sa qualité de transport collectif, le transport scolaire est un mode 72 fois plus sécuritaire que le transport à l'école par automobile62. Sa gratuité est également un atout pour la fréquentation scolaire et l'inclusion sociale, particulièrement pour les ménages moins nantis qui peuvent ne pas avoir accès à d'autres modes de transport alternatif pour assurer les déplacements scolaires des enfants et adolescent·e·s. Une étude en ce sens aux États-Unis a révélé la prévalence des familles à faible revenu dans le recours au service de transport scolaire, ce qui, à notre connaissance, n'a pas été accompli à ce jour au Canada63.
Les analyses présentées dans ce document ont abordé divers aspects du transport scolaire au Québec et permettent de dresser les constats suivants :
- Les interruptions de service, à raison de plus ou moins 170 par jour scolaire dans les deux dernières années, sont principalement attribuables à des questions de main-d'œuvre.
- Il n'existe pas de procédure et de norme communes de compilation des bris de service à l'échelle du Québec.
- Le nombre de détenteurs et détentrices de certificat de compétence de transport scolaire semble engagé dans une tendance baissière. La proprotion des conducteurs et conductrices âgé·e·s de 55 ans et plus atteint désormais près de 70 %.
- À ce jour, l'approche des primes salariales a constitué la principale réponse des pouvoirs publics à l'égard des bris de service systémiques.
- Les entreprises de transport scolaire affirment qu'elles ne disposent pas de marge de manœuvre financière et réclament du financement public supplémentaire. Pourtant :
- Le ratio entre les bénéfices nets avant impôts et les revenus bruts des entreprises privées de transport scolaire ont avoisiné 13,5 % durant la période de 2012 à 2019, soit un taux supérieur à la norme proposée par une étude de la firme comptable Deloitte en 2008.
- Durant la période de 2019 à 2023, le taux moyen des bénéfices nets avant impôt sur les revenus bruts a été de 16,86 % pour l'entreprise Transport scolaire Sogesco, le plus important transporteur du Québec.
- Les avertissements du VG émis en 2011 à propos des risques posés par la concentration du marché du transport scolaire au Québec sont demeurés lettre morte. Selon nos estimations, les 10 entreprises de transport scolaire les plus importantes contrôlent désormais environ 40 % du marché, comparativement à 35 % en 2011. Les acquisitions récentes d'entreprises de transport scolaire par de grands groupes indiquent qu'en l'absence d'intervention politico-économique, l'oligopolisation de l'industrie du transport scolaire se poursuivra dans les années à venir et représentera un risque accru lors du renouvellement des règles budgétaires du transport scolaire en 2027-2028.
- Le rehaussement sans condition du financement public du transport scolaire ainsi que le programme de primes salariales comportent le risque de subventionner les profits du secteur privé, de plus en plus composé de fonds d'investissements privés étrangers.
- Au Canada, le modèle économique et politique du transport scolaire est majoritairement public, et la sous-traitance systématique est, au vu des informations disponibles, le fait des seules provinces de Québec et de l'Ontario.
- Le gouvernement du Québec a entrepris, de concert avec certains CSS, et malgré l'opposition des transporteurs privés, des projets pilotes de transport scolaire en régie. Cette initiative a eu des effets positifs marqués : les bris de service du CSS des Affluents, dans Lanaudière, ont diminué de 95 % entre les années 2022-2023 et 2023-2024, c'est-à-dire qu'ils sont passés d'environ 6 500 bris à 324 pour l'année 2023-2024, en date du 21 mai.
Les réponses politiques aux constats ci-dessus sont complexifiées par le caractère de sous-traitance du transport scolaire, où les actifs de ce service public n'appartiennent pas à l'État. Une partie des problèmes constatés découlent d'ailleurs de cet aspect. Dans une perspective de résilience du réseau et de rééquilibrage des rapports de force entre une industrie de plus en plus concentrée et un État et des organismes scolaires dépendants de ceux-ci pour la prestation du service, la constitution progressive d'une flotte publique partielle ou totale représente une avenue de réforme porteuse, à l'instar d'autres provinces canadiennes. Voici la synthèse des recommandations évoquées dans les chapitres d'analyse de cette étude :
- Établir une compilation détaillée des bris de service de transport scolaire à l'échelle du Québec, dans une perspective de meilleure compréhension et d'amélioration de ce service public.
- Introduire une rémunération minimale des conducteurs et conductrices dans le cadre de l'élaboration quinquennale des règles budgétaires du transport scolaire, de manière à assurer des conditions de travail attractives et éviter le risque de subventionner un taux de surprofit privé en rehaussant sans condition le financement du transport scolaire.
- Établir au sein du MEQ une politique de compilation d'informations relatives aux entreprises privées de transport scolaire – nombre, taille, circuits de transport scolaire sous contrat, informations aux états financiers – et rendre disponibles au public les informations pouvant l'être. Cette pratique constituerait une forme renouvelée de publication d'« indicateurs de gestion » produits jusqu'en 2012-2013 par le MEQ.
- Étudier davantage les barrières à la concurrence et les causes de la prévalence des ententes de gré à gré entre les organismes scolaires et les transporteurs privés, afin d'envisager des politiques réglementaires de protection de la concurrence telles que celles entourant la disponibilité des cours d'entreposage de véhicules scolaires à proximité des organismes scolaires.
- Profiter du renouvellement en cours du parc de véhicules scolaires dans le cadre de la politique d'électrification du secteur pour favoriser la détention publique des véhicules et le transport en régie. Cette approche est de nature à diminuer les risques économiques posés par la concentration progressive de l'industrie du transport scolaire, en plus de prévoir des conditions de travail accrues.
- Faire l'acquisition publique d'entreprises de transport scolaire privées, surtout celles susceptibles d'être vendues à de grands groupes ; intégrer leurs actifs dans les organismes scolaires à proximité par le biais du transport en régie. Cette démarche peut contribuer à rééquilibrer le rapport de force entre l'industrie du transport scolaire et l'État pour les questions entourant la concentration croissante du marché.
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[1] Compilation des rapports financiers (TRAFICS) respectifs des 72 organismes scolaires du Québec pour l'année 2022-2023, tableau « Dépenses du transport quotidien ».
[2] AGENCE QMI, « Environ 1500 circuits d'autobus scolaires annulés depuis le début de l'année scolaire », Le Journal de Montréal, 7 octobre 2021, www.journaldemontreal.com/2021/10/07/environ-1500-circuits-dautobus-scolaires-annules-depuis-le-debut-de-lannee-scolaire-1.

Pour que l’humain demeure au cœur des services publics !

Le Québec doit conserver des services publics en personne et maintenir des alternatives au numérique. Il doit garantir l'accès à des services de qualité pour tous et toutes en simplifiant ses écrits, son langage et ses procédures et en humanisant ses services. Il faut également trouver des solutions pour remédier aux fractures numériques, notamment en offrant l'accès à Internet et aux outils numériques à faible coût.
On dit que le numérique ça facilite notre vie. Ce n'est pas vrai.
Personne participante de la Marée des Mots
Pour inscrire son enfant à la garderie, prendre un rendez-vous médical ou remplir des papiers administratifs, ça se passe de plus en plus en ligne. Quand tout fonctionne bien, c'est un gain de temps et d'énergie pour la plupart d'entre nous. Mais quand ça bogue, on est vite démunis derrière notre écran.
Pour les personnes qui rencontrent des difficultés avec les ordinateurs et Internet, tout devient encore plus complexe. Pour elles, le numérique, c'est un mur. Un mur infranchissable. Un mur qui exclut.
Et on ne parle pas d'une poignée de personnes. Les gens qui ont des difficultés avec le numérique sont plus nombreux qu'on ne le pense ! Il y a des personnes peu alphabétisées et en situation de pauvreté, des personnes immigrées, autochtones, des personnes en situation de handicap, des personnes âgées et même des jeunes !
Ça s'en vient compliqué la vie…
Personne participante de CLEF Mitis-Neigette
Depuis quelques années, le Québec accélère le virage numérique des services publics. D'ici 2025, il compte implanter l'Identité numérique, qui deviendra alors le premier point d'accès pour les services gouvernementaux1. Pourtant, plusieurs drapeaux rouges devraient alerter le gouvernement sur la faisabilité de ce projet. Par exemple, en 2022, il a dû reculer sur le déplacement en ligne du carnet de réclamation des personnes bénéficiaires de l'aide sociale, à la suite de la forte mobilisation des groupes qui les soutiennent2. On se souvient aussi du lancement chaotique de la SAAQclic au printemps 2023, qui a révélé les ratés d'une transition numérique faite à la va-vite, sans prendre en compte la réalité de la population3.
Le virage numérique restreint les droits de nombreuses personnes, notamment leur droit d'être informés et d'avoir accès aux services publics.
Avec la fermeture des guichets, le renvoi vers des boites vocales ou des formulaires en ligne, elles ont plus de difficultés à obtenir du soutien en personne ou au téléphone. Elles risquent de ne pas demander les services et aides auxquels elles ont droit par manque d'information, par incompréhension de l'information, mais aussi et surtout, parce qu'elles ont trop de difficultés à faire leurs démarches en ligne4. Ceci a de graves conséquences sur leurs revenus, leur état de santé et leur qualité de vie, qui dépendent justement des services et aides du gouvernement !
Je me sens mise à part dans la société.
Personne participante de la Maison populaire d'Argenteuil
On ne peut pas emprunter aveuglément la voie du numérique en laissant de côté les personnes qui en sont exclues !
Le Québec doit conserver des services publics en personne et maintenir des alternatives au numérique. Il doit garantir l'accès à des services de qualité pour tous et toutes en simplifiant ses écrits, son langage et ses procédures et en humanisant ses services. Il faut également trouver des solutions pour remédier aux fractures numériques, notamment en offrant l'accès à Internet et aux outils numériques à faible coût.
Ensemble, traversons l'écran pour que l'humain demeure au cœur des services publics !
Pour appuyer nos demandes et signer notre déclaration, rendez-vous sur : https://rgpaq.qc.ca/traversons#déclaration
Signataires
Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec
Collectif pour un Québec sans pauvreté
Fédération des mouvements personne d'abord du Québec
Front commun des personnes assistées sociales du Québec
Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées
Notes
1. https://www.lapresse.ca/contexte/2022-11-20/identite-numerique/une-solution-mille-interrogations.php
2.https://www.lesoleil.com/2022/11/27/dematerialisation-des-services-dassistance-sociale-des-effets-prejudiciables-0db6932fbff4a11d67a5496391198909/?fbclid=IwAR3NZym3kfyuuUHMUN8notWM1aCsdGfzkzGKgAtRVxiQHHi0bMp3tpbqD1c
3.https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1975312/saaq-automobiliste-delai-retard-portail-numerique
4.ACORN Canada, Barriers to digital equity in Canada, 2019, p.10. URL : https://acorncanada.org/resources/barriers-digital-equality-canada/.
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Une capsule vidéo contre une idée fausse sur la pauvreté

Dans le cadre de sa vaste campagne pour combattre les idées fausses sur la pauvreté, le Mouvement ATD Quart Monde lance aujourd'hui la troisième capsules vidéo.
Trop d'idées fausses sur la pauvreté influencent négativement les personnes en position de pouvoir, celles qui conçoivent les programmes et mettent en place des services de lutte à la pauvreté. Cela fait en sorte que trop souvent ces actions ratent leur cible. Déjà les personnes manquent de revenu, mais elles souffrent en plus du jugement social qu'imposent ces idées fausses.
On n'a pas les moyens d'en finir avec la pauvreté - FAUX !
Si nous croyons que les pauvres ne veulent pas travailler et qu'on vit bien sur le BS, il est certain que nous aurons l'illusion que lutter contre la pauvreté coûte cher. Ces idées fausses influencent donc les décisions de la société. Pourtant, ce qui coûte cher c'est de ne pas agir contre la pauvreté : un lit dans un refuge pour sans-abri coûte 1932$ par mois, un séjour en prison coûte 4333$ par mois et un lit à l'hôpital coûte 10900$ par mois. Au Québec, les coûts indirects de la pauvreté sont estimés à 17 milliards de dollars. Or, une étude très récente a évalué qu'avec 3 milliards de dollars, le Gouvernement du Québec pourrait permettre à tous et toutes de combler ses besoins de base.
Par conséquent, hausser les revenus des plus pauvres profiterait à tous et toutes, car ces revenus se retrouvent dans l'économie locale, sans compter la réduction de dépenses en soins de santé et en frais juridiques. D'ailleurs, sur une période de dix ans, le nombre de familles ayant recours à l'aide sociale a diminué de 46% parce que le Gouvernement du Québec avait augmenté l'aide financière aux familles.
Le Fonds monétaire international (FMI) affirme que quand les plus riches d'un pays s'enrichissent, la richesse globale du pays diminue. Au contraire, lorsque les plus pauvres s'enrichissent, la richesse augmente, et tout le monde en profite.
Ces données nous amènent à changer notre regard sur la pauvreté et nos stratégies pour l'éliminer tout en respectant la dignité de ceux et celles qui la vivent.
En finir avec la pauvreté, c'est d'abord en finir avec les idées fausses
[Regardez la capsule vidéo](https://civicrm.atdquartmonde.ca/fr/civicrm/mailing/url?u=1557&qid=80812)
https://www.atdquartmonde.ca/wp-content/uploads/FAUX-EnFinirAvecPauvrete_RectoVerso.png
Consultez la fiche
La fiche contre l'idée fausse "On vit bien sur le BS" est disponible pour diffusion dans vos médias et réseaux sociaux.
Vous pouvez les imprimer librement également pour faire changer les idées sur la pauvreté.
[Aller sur le site Internet](https://civicrm.atdquartmonde.ca/fr/civicrm/mailing/url?u=1558&qid=80812)
https://civicrm.atdquartmonde.ca/fr/civicrm/mailing/url?u=1558&qid=80812
Des outils pour un regard juste sur la pauvreté
Ces capsules vidéo sont des outils qui viennent enrichir nos moyens afin de rétablir un regard juste sur les personnes qui vivent la pauvreté. [Les fiches cartes-postales sont déjà disponibles sur notre site Internet.](https://civicrm.atdquartmonde.ca/fr/civicrm/mailing/url?u=1558&qid=80812) Le manuel d'accompagnement de la campagne sera mis en ligne gratuitement le 10 septembre. Des commandes pour des copies papier de ces outils sont également possibles.
[Visiter le site de la campagne](https://civicrm.atdquartmonde.ca/fr/civicrm/mailing/url?u=1558&qid=80812)
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Enquête. Les forêts anciennes du Canada mises à mal par des coupes à blanc certifiées durables

Une enquête révèle qu'au Canada des entreprises forestières certifiées par des organismes environnementaux comme ayant des produits fabriqués de manière responsable exploitent des forêts anciennes, essentielles pour contenir le réchauffement climatique. Ces forêts ont connu en vingt ans un déclin parmi les plus importants au monde.
Tiré de Courrier international.
S'étendant sur 347 millions d'hectares, les forêts du Canada représentent 9 % de la superficie forestière du monde, faisant du pays le troisième plus boisé de la planète. Le Conseil canadien des ministres des forêts, qui présente ces chiffres, ajoute que “les forêts et autres écosystèmes riches en dioxyde de carbone représentent probablement la solution naturelle la plus connue pour lutter contre les changements climatiques”.
Une enquête de Reuters remet sérieusement en question cette solution. L'agence affirme que les opérations d'exploitation forestière présentées comme “durables” sont des coupes à blanc dans ces forêts. En analysant des données forestières de la province de l'Ontario, Reuters dit avoir constaté qu'environ 30 % des forêts boréales certifiées exploitées entre 2016 et 2020 avaient au moins 100 ans.
- “Cela a entraîné la perte de 960 km² de ces forêts anciennes, soit une superficie de la taille [combinée des villes de] New York et de Washington.”
L'exploitation de ces zones “a eu lieu malgré le fait que 94 % des forêts aménagées de la province sont certifiées par l'un des deux principaux organismes de certification environnementale au Canada”.
La situation n'est guère mieux en Colombie-Britannique, dont “plus de la moitié [des] forêts anciennes [a] disparu au cours des deux dernières décennies”. La chaîne CTV News rapporte qu'un organisme de surveillance des pratiques forestières dans cette province affirme que, en raison de l'absence d'une supervision des coupes, il y a désormais un risque que l'île côtière de Quadra n'ait plus suffisamment de forêts anciennes à l'avenir.
Vive réaction
Interviewé par Reuters, le biologiste Dominick DellaSala du groupe environnemental Wild Heritage est sidéré :
- “Pourquoi diable autorisent-ils l'exploitation forestière certifiée dans des forêts primaires vieilles de plus de cent ans ? Il est ridicule pour le Canada de prétendre qu'il pratique une gestion durable.”
Autre problème de taille : les innombrables routes d'exploitation forestières, minières et pétrolières qui sillonnent le pays – la CBC estime qu'elles couvrent plus de 1,5 million de kilomètres en 2022. Une recherche publiée en juillet par la Fondation David Suzuki, un groupe environnemental, indiquait que leur prolifération “était incompatible avec l'arrêt et l'inversion de la dégradation des forêts et de la perte de biodiversité”.
L'industrie de la certification se défend
Le Conseil international de gestion forestière (FSC) et le programme d'aménagement forestier durable (SFI), impliqués dans la certification des produits forestiers, n'ont pas commenté les résultats de l'enquête de Reuters. La FSC s'est bornée à parler de normes de certification “robustes et crédibles”. Et le SFI a affirmé que sa certification est devenue “une solution hautement fiable” pour répondre à une demande croissante de produits issus de forêts gérées de façon durable.
Ce qui est sûr, regrette l'Encyclopédie canadienne, c'est que les forêts anciennes, autrefois partie intégrante du paysage forestier du Canada, “n'existent désormais que sous forme de petites parcelles fragmentées en raison de l'exploitation forestière intensive […], de la conversion des forêts à l'agriculture, des épidémies d'insectes […], des incendies de forêt et des maladies”.
Martin Gauthier
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La stratégie québécoise en habitation en est une qui oublie les besoins des femmes !

Saint-Lambert, le 9 septembre 2024 - Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) est extrêmement déçu par la Stratégie québécoise en habitation présentée en catimini le 22 août dernier par la ministre responsable de l'habitation France-Élaine Duranceau. Attendue depuis plus d'un an, cette stratégie échoue à présenter des mesures qui contribueraient à résoudre de manière systémique cette crise du logement qui touche particulièrement les femmes à travers le Québec.
« Alors que le cabinet de la ministre responsable de l'Habitation promettait, à l'occasion d'une rencontre en octobre dernier, que la nouvelle Stratégie prendrait en considération les besoins spécifiques des femmes, le gouvernement écarte de la main les solutions proposées qui y répondraient réellement », déplore Audrey Gosselin Pellerin, du RTRGFQ.
« L'intégration d'une analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+) lui aurait permis d'éviter cet angle mort », ajoute-elle.
En effet, bien que les femmes soient affectées d'une manière disproportionnée par cette crise, comme le démontre son analyse féministe, le RTRGFQ a constaté que le mot « femme » n'apparaît qu'une seule fois dans la Stratégie !
Comme plusieurs organismes de défense du droit au logement, le RTRGFQ dénonce le manque de nouvelles actions structurantes dans cette Stratégie qui présente plutôt un portrait des initiatives passées ou en cours du gouvernement. Ce dernier s'entête à miser sur l'accélération de la construction de nouveaux logements et le marché privé au lieu de mettre en place des mesures qui régleront véritablement cette crise sans précédent, telles qu'investir massivement dans le logement social et instaurer un contrôle des loyers. La création de logements sociaux est essentielle pour répondre aux besoins urgents des femmes locataires étant donné qu'elles sont plus nombreuses que les hommes, soit 27 %, à consacrer une part démesurée de leur revenu à se loger.
« Si le gouvernement cessait de mettre la faute sur l'immigration et ciblait les réelles causes de la crise du logement, il appliquerait peut-être les bonnes solutions », soulève Audrey Gosselin Pellerin, du RTRGFQ.
Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) est un organisme féministe de défense collective des droits travaillant sur les questions touchant les intérêts et les droits des femmes en tenant compte de l'intersection des divers systèmes d'oppression. Il s'agit d'un regroupement provincial composé des Tables régionales de groupes de femmes représentant les 17 régions du Québec. Le RTRGFQ est en action depuis 2001 pour favoriser l'égalité pour toutes les femmes.
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La réélection de Trump pourrait compromettre l’accès à l’avortement à travers le monde

Les prochaines élections présidentielles américaines seront déterminantes pour l'accès à l'avortement dans les pays à faibles revenus qui reçoivent du financement des États-Unis. En effet, l'élection du Parti républicain pourrait mener à la restitution d'une politique étrangère antiavortement du nom de Protecting Life in Global Health Assistance (PLGHA).
Tiré de The conversation.
Au cours de sa première année de mandat, en 2017, l'ancien président américain Donald Trump a rapidement instauré la PLGHA. Cette politique faisait suite à une longue lignée de politiques similaires surnommées Global Gag rule (règle du bâillon mondial).
La règle du bâillon mondial a eu des impacts majeurs sur la santé des femmes dans plusieurs pays à faibles revenus. Candidate au doctorat en santé publique à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, j'étudie l'accès à l'avortement en milieu sécuritaire en Afrique Sub-Saharienne, sous la direction du professeur Thomas Druetz. Je propose ici une synthèse des résultats d'études ayant examiné cette politique et une critique des enjeux éthiques qu'elle soulève.
La règle du bâillon mondial
La règle du bâillon mondial a été abrogée par chaque nouveau gouvernement démocrate et réinstaurée par chaque nouveau gouvernement républicain depuis 1984.
Initialement instaurée par le gouvernement Reagan, cette politique obligeait les organisations non gouvernementales (ONG) non américaines à certifier qu'elles ne pratiqueraient pas et ne feraient pas la promotion de l'avortement si elles souhaitaient recevoir un financement du gouvernement américain. En 2017, elle a non seulement été réinstaurée par le gouvernement Trump, mais sa portée a été considérablement élargie. Cette nouvelle version s'intitulait Protecting Life in Global Health Assistance.

Effectivement, dans les versions antérieures de la politique, les restrictions liées à l'avortement n'étaient imposées qu'aux ONGs financées par des fonds d'aide à la planification familiale provenant de l'agence des États-Unis pour le développement international (USAID). À titre d'indication, ce fonds représentait un montant d'environ 600 millions USD, en 2017.
Sous le gouvernement Trump, les restrictions ont été élargies tant et si bien qu'elles s'appliquaient désormais aux ONGs financées par tout fonds d'aide en santé mondiale provenant de tout département ou agence du gouvernement américain. Or, l'enveloppe de ces fonds était près de 15 fois supérieure, et s'élevait en 2017 à un montant total annuel de 8,8 milliards USD. Les ONGs qui souhaitaient pouvoir bénéficier de ces fonds devaient alors se conformer aux restrictions.
Une diminution de l'offre de services d'avortement et de contraception
Dans plusieurs pays à faibles revenus, le secteur non gouvernemental est considérablement impliqué dans la fourniture de services de santé reproductive.
Devant choisir entre la certification de la PLGHA ou le refus de s'y conformer, plusieurs ONGs ont vu leurs activités perturbées. D'un côté, les ONG certifiant la PLGHA ont dû cesser d'offrir des services liés à l'avortement. D'un autre côté, celles refusant de la certifier se sont vu imposer des coupures considérables.
Les services d'avortement et de contraception étant souvent offerts par les mêmes ONGs, les coupures ont également affecté l'offre de contraception. Deux des ONGs les plus importantes dans le domaine de la contraception, International Planned Parenthood Federation et MSI Reproductive Choice ont notamment refusé de certifier la politique.
Des études de l'Université Colombia et de Population Action International (PAI) rapportent une désorganisation et une fragmentation des services de santé sexuelle et reproductive, un blocage des activités de sensibilisation sur le sujet ainsi qu'une perturbation des programmes de formation des prestataires de santé sur l'avortement sécuritaire.
Une étude de l'institut Guttmatcher a noté une réduction de l'offre de services de contraception, ainsi qu'une augmentation de 6,1 % des ruptures de stock de contraceptifs sous la PLGHA en Éthiopie.
Une augmentation du recours aux avortements non sécuritaires
Ces réductions dans l'offre de services d'avortement et de contraception par les ONGs affectées n'ont pas été sans conséquences sur la santé des femmes. Plutôt que de réduire le recours à l'avortement, tel qu'anticipé par ses créateurs républicains, la règle du bâillon mondial a plutôt eu l'effet inverse.
Une étude de l'Université Stanford démontre que sous l'administration Bush (2001 à 2008), le recours à l'avortement dans les pays bénéficiaires de fonds états-uniens a connu une augmentation brute de 4,8 avortements par 100 000 femmes-années. Une diminution de la capacité des femmes à planifier leurs grossesses en raison de la réduction de l'offre de contraceptifs serait à l'origine de ce phénomène, les forçant à avoir davantage recours à l'avortement, et souvent à des méthodes non sécuritaires.

Bien que les impacts de la PLGHA de Trump sur le recours à l'avortement n'aient pas encore été clairement établis, plusieurs études indiquent des effets similaires.
Une étude de l'Institut Guttmatcher note une réduction de l'utilisation des contraceptifs modernes sous la PLGHA en Éthiopie, ainsi qu'une stagnation des progrès dans la réduction des grossesses et des grossesses non désirées en Ouganda, notamment dans les districts les plus exposés à la politique.
Les mêmes auteurs ont identifié une augmentation de 15.5 % de patientes admises à l'hôpital pour des soins post-avortement en Ouganda, suggérant une augmentation des complications liées aux avortements et, indirectement, une augmentation du recours aux avortements non sécuritaires. En effet, en restreignant l'accès aux avortements sécuritaires, la PLGHA a forcé les femmes a se tourner vers des méthodes plus risquées. Les femmes marginalisées et vulnérables auraient été particulièrement affectées par la politique.
Abus de pouvoir et néo-colonialisme : une entrave au droit à l'autodétermination des pays concernés
Les droits à l'avortement ont considérablement progressé mondialement depuis la fin des années 1990. Bien qu'il ait été entièrement illégal dans de nombreux pays par le passé, la majorité des pays du monde ont maintenant légalisé l'avortement dans certaines circonstances.
Il convient donc de souligner qu'en s'opposant au cadre juridique de plusieurs pays, la PLGHA va à l'encontre du principe éthique de l'autodétermination.
En effet, cette politique entrave la fourniture de services d'avortements dans des pays où l'avortement a été légalisé par décision des autorités locales. En 2016, 37 pays sur 64 recevant du financement américain avaient des lois nationales autorisant l'avortement dans des circonstances non autorisées par la PLGHA.
L'exportation d'idéologies par les États-Unis au-delà des frontières américaines peut être considérée comme un impérialisme moral rendu possible par une position économique favorable.
Alors que le domaine de la santé mondiale tente de s'éloigner des dynamiques de pouvoirs entre le nord global et le sud global, cette politique reproduit ouvertement un néo-colonialisme destructeur.
À quoi s'attendre si Trump est réélu ?
Alors que les sondages affichent une lutte serrée entre Kamala Harris et Donald Trump, les deux candidats à la présidence américaine, les organisations luttant pour améliorer l'accès à l'avortement dans les pays à faibles revenus devraient s'inquiéter.
Bien que des discussions aient eu lieu sous le gouvernement Biden pour abroger de façon permanente la PLGHA, aucune mesure concrète n'a été prise jusqu'à présent.
La position du Parti républicain sur le droit à l'avortement se radicalise, comme en témoigne le candidat à la vice-présidence, J.D. Vance, qui s'est positionné pour l'interdiction nationale de l'avortement aux États-Unis. S'il est réélu, il est attendu que Trump réinstaure la PLGHA.

Il est également probable que le parti républicain élargisse encore davantage sa portée, comme cela a été recommandé par Project 2025- une série de propositions recommandée par une coalition d'organisations conservatrices.
Project 2025 recommande notamment d'élargir les restrictions à tout fonds d'aide étrangère, aux ONGs américaines, aux instances publiques étrangères et aux ententes bilatérales entre gouvernements, affectant potentiellement un montant de 51 milliards de dollars.
Ces ajouts pourraient mener à une réduction encore plus prononcée des services d'avortement et de contraception accompagnée d'une augmentation probable de la mortalité maternelle, en plus d'entraver la coordination de systèmes de santé déjà précaire.
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Démission du ministre Fitzgibbon : Des groupes de la société civile demandent la suspension des travaux parlementaires entourant le projet de loi 69

Des groupes de la société civile réagissent à la démission du ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, en demandant la suspension des procédures parlementaires sur le projet de loi n° 69 (PL-69), Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives et sa révision approfondie, après une véritable consultation mettant à profit la participation de la société civile.
Alors que l'étude en commission parlementaire de ce projet de loi, déposé par le ministre le 6 juin dernier, devait normalement se dérouler du 10 au 19 septembre prochain, les groupes font valoir que le gouvernement doit profiter du départ de M. Fitzgibbon pour retravailler ce dossier pour plusieurs raisons.
S'il était adopté, ce projet de loi aurait des implications importantes pour tout le secteur de l'énergie puisqu'il modifie 7 règlements et 15 lois, et qu'il en édicte une nouvelle. Le ou la ministre qui prendra la relève devra prendre du temps pour s'approprier le dossier et se familiariser avec les enjeux. L'avenir énergétique québécois ne peut être ainsi passé d'une main à une autre, il doit être traité par un ou une ministre bien en selle qui aura vraiment eu le temps de se saisir de toutes les nuances nécessaires. Le projet de loi 69 doit d'autant moins être pris à la légère puisqu'il aurait des impacts allant bien au-delà du système énergétique, par exemple sur le budget des ménages, sur la transformation du territoire, sur les problèmes de santé environnementale et humaine et sur notre capacité collective à prendre en main notre avenir énergétique et à lutter contre la crise climatique.
Par ailleurs, alors que la portée du cadre qui sera mis en place par le projet de loi aura des impacts significatifs sur la société québécoise à court et à long terme, les orientations qui le sous-tendent devraient être discutées et émaner largement d'un débat véritablement plus démocratique. Or, ces orientations n'ont été ni présentées à la population dans la plateforme électorale du parti ni débattues, elles ont plutôt été déterminées par un nombre restreint de personnes, dont le ministre Fitzgibbon lui-même, derrière des portes closes. Les groupes signataires soulignent que ces orientations vont également à contre-sens des objectifs fondamentaux de la nationalisation de l'électricité, dans les années 1960, qui avait alors fait l'objet d'un débat public et d'une élection référendaire.
De plus, les groupes signataires sont convaincus que le processus parlementaire de ce projet de loi doit être revu en profondeur et en dialogue avec la société civile parce qu'il est préoccupant à plusieurs égards :
– il omet de réellement lier la gouvernance énergétique à la crise climatique ;
– il ne contient aucune disposition assurant l'abandon des énergies fossiles ;
– il favorise un développement industriel effréné et fait reposer le coût des nouvelles infrastructures énergétiques nécessaires à ce développement sur des tarifs d'électricité plus élevés, ce qui constitue une injustice sociale et environnementale ;
– il franchit des pas vers l'éventuelle privatisation d'Hydro-Québec ou d'une grande partie de ses actifs ;
– il risque d'avoir des impacts importants sur le territoire et les écosystèmes et ;
– il ignore les mesures pourtant incontournables à prendre pour favoriser la sobriété collective.
Les organisations signataires invitent le gouvernement à retirer le projet de loi 69 pour plutôt lancer rapidement le débat de société qui devrait servir de socle au plan de gestion intégrée des ressources énergétiques qu'il s'est engagé à élaborer, et lui offrent leur collaboration pour que cet exercice démocratique, qui est d'ailleurs réclamé depuis près de deux ans, se réalise. C'est après cet exercice capital qu'un nouveau projet de loi sur l'énergie pourra véritablement être légitime et être discuté en commission parlementaire.
Signataires
Jacques Benoit, GMob (GroupMobilisation)
Émilie Laurin-Dansereau, ACEF du Nord de Montréal
André Bélanger, Fondation Rivières
Andréanne Brazeau, Fondation David Suzuki
Bruno Detuncq, Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Charles-Edouard Têtu, Équiterre
Jean-Pierre Finet, Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ)
Patricia Clermont, Association québécoise des médecins pour l'environnement (AQME)
Carole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNEplanète
Lucie Lamontagne C.A.C.P.N.V
François Geoffroy, Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique
Johanne Dion, Collectif Entropie
Alice-Anne Simard, Nature Québec
Patrick Bonin, Greenpeace Canada
Gilles Cazade, Syndicat des spécialistes et professionnels d'Hydro-Québec
Sylvie Berthiaume Solidarité Environnement Sutton
Christian Savard, Vivre en Ville
Annie Macfhay C.A.C projet Northvolt.
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Des citoyens d’Oka et de Kanesatake tiendront une formation au contrôle routier pour freiner le dompage illégal à Kanesatake

Oka, 3 septembre 2024 – Solidaire avec les militant.e.s Mohawks qui luttent pour la sécurité publique dans la région, le collectif de résidents Okois ReconciliAction Kanesatake/Oka organisera, le 8 septembre, une formation à la désobéissance civile pour préparer les citoyen.ne.s à exercer le contrôle routier eux-mêmes.
Le grand chef de Kanesatake appuie la manifestation Okoise de dimanche
VICTOR BONSPILLE, GRAND CHEF DU CONSEIL MOHAWK DE KANESATAKE, APPUIE LA
FORMATION AU CONTRÔLE CITOYEN PAR LE COLLECTIF RÉCONCILIATION, APPELLE À LA
PARTICIPATION AUTOCHTONE
Kanesatake, 5 septembre 2024 - Le Grand Chef du conseil Mohawk de
Kanesatake, Victor Bonspille, exprime son soutien aux alliés Okois qui font
campagne pour la sécurité publique et la fin de l'enfouissement illégal de
déchets à Kanesatake et encourage les gens à assister à leur formation le 8
septembre.
Les citoyens d'Okois tiendront une formation pour préparer les gens à
d'éventuels contrôles routiers le 8 septembre 2024, à Oka. Le but de cette
formation est de démontrer au ministre de la Sécurité publique, M. François
Bonnardel, que les membres de la communauté sont prêts à appliquer
eux-mêmes les lois environnementales par la non-violence si son ministère
ne le fait pas.
Cette campagne est une réponse à un problème de déversement illégal à
Kanesatake qui dure depuis plusieurs années et qui a été fortement
médiatisé. Ce problème est favorisé par l'effondrement de la loi et de
l'ordre dans la communauté.
« Si nous voulons parvenir à la paix et à la sécurité, nous devons
travailler ensemble pour tenir tête au gouvernement qui nous a abandonnés
», a expliqué le Grand Chef.
« Il faut montrer au ministre de la sécurité publique, François Bonnardel,
que la population soutient un plan de sécurité publique à grande échelle
pour la région. Nous espérons que personne ne sera obligé de faire le
travail de la police à sa place. Mais c'est maintenant au ministre de
décider ».
ReconciliAction, reconciliaction@proton.me
LE 8 SEPTEMBRE.
Plus de cinquante personnes sont déjà inscrites et ce nombre croît de jour
en jour.
Les médias sont convoqués à 9h à Oka (lieu exact dévoilé la veille) pour un
rassemblement et une démonstration des méthodes de contrôle routier, visant
le professionnalisme, la sécurité, et la minimisation des perturbations de
la circulation.
Le collectif de lanceurs d'alerte Mohawks à l'origine de nombreuses
révélations concernant Kanesatake appuie explicitement la démarche du
collectif Okois. Une déclaration à cet effet peut être trouvée en annexe.
La formation sera donnée par un expert québécois internationalement reconnu
en matière de lutte non violente, Mr. Philippe Duhamel
<http://www.resistancecivile.org/phi...>
. Les citoyens
apprendront à exercer le contrôle routier selon les normes du ministère des
transports, munis de panneaux et d' équipements de sécurité.
Le collectif estime que la préparation à un éventuel contrôle citoyen est
rendu nécessaire à cause de l'inaction de la SQ et du ministre de la
sécurité publique, François Bonnardel :
- Des agents de la SQ ont dit à plusieurs citoyens qu'ils avaient l'ordre
de ne pas intervenir.
-Les opérations limitées de la SQ à Oka en juillet, fortement
médiatisées, n'ont duré que quelques heures. Les citoyens et la mairie
d'Oka constatent, sans surprise, que le va-et-vient des camions a repris
depuis la fin des vacances de la construction.
-Depuis, les camions continuent leur travail malgré l'action plus
importante du MLECC. Cette action a d'ailleurs évité de nombreux sites
dangereux pourtant bien connus des autorités.
-Les propos des agents locaux de la SQ dans La Presse en juillet, qui
minimisent la criminalité dans le secteur, ont laissé les citoyens déçus
par leur manque de sérieux. Plusieurs affirmations des officiers
interviewés sont d'ailleurs erronées (voir annexe).
-A part quelques commentaires publics évasifs des ministres
Bonnardel,Leblanc et Hajdu, il n'y a eu aucune rencontre entre ces paliers
de gouvernement afin d'élaborer un plan d'action. Ces ministres refusent à
l'unanimité de rencontrer les citoyens.
Annexe 1 : Déclaration de Pink et Optimum à lire aux personnes rassemblées à
Oka le 8 septembre
Aux personnes rassemblées ici aujourd'hui en solidarité avec nous, sachez
que nous nous réjouissons de cette manifestation de soutien de la part de
nos alliés allochtones. Toutes les communautés qui nous entourent dépendent
de l'environnement que les décharges et sites d'enfouissement illégaux
empoisonnent. Nous voulons que tout le monde soit libéré de l'exploitation
et de l'intimidation qui maintiennent ces décharges en activité contre la
volonté de nos communautés.
Nous souhaitons toutefois rappeler à tous, que tant que les problèmes de
sécurité et les violations des droits fondamentaux ne seront pas réglés
dans notre communauté, les atteintes à notre terre natale et à ses
habitants, comme ces décharges illégales, continueront de se produire.
Depuis des années, nous nous adressons au conseil de bande, ainsi qu'aux
politiciens provinciaux et fédéraux, pour leur demander de nous aider à
rétablir la sécurité publique à Kanehsatà:ke. Mais tout cela est tombé dans
l'oreille d'un sourd, car il n'y a eu que de la rhétorique politique et
personne n'est venu nous aider à nous protéger.
Nous restons tous vulnérables face à la criminalité, à la corruption et à
l'anarchie dont nous sommes témoins.
Afin de faire toute la lumière sur les nombreux facteurs qui permettent le
règne de la peur et le contrôle criminel sur Kanehsata:ke, nous demandons
qu'une équipe indépendante d'enquêteurs des droits humains soit créée et
que cette équipe consulte les membres de notre communauté sur la manière de
résoudre cette crise tout en assurant leur sécurité personnelle.
Cette équipe doit également être indépendante de tous les niveaux de
gouvernement.
Cette équipe devrait également se pencher sur les réseaux criminels, tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de la communauté, qui continuent à dominer
notre vie publique par la peur, ainsi que sur la manière dont les actions
du conseil de bande et des agences gouvernementales provinciales et
fédérales ont contribué à la situation actuelle.
Grâce à ce processus de rétablissement de la paix, nous espérons trouver
des solutions pour la guérison à long terme, la sécurité et la justice dans
notre communauté, afin que nous puissions vivre en paix et en sécurité tout
en protégeant les quelques terres qui nous restent. Nous espérons que les
élus de tous les niveaux de gouvernement utiliseront leurs vastes
ressources pour nous soutenir dans cette démarche.
Nous vous remercions tous pour vos efforts et votre soutien à vos voisins
kanien'kehá:ka.
Niawenkó:wa
Dans la paix et le respect
Annexe 2 : vérifications des commentaires de la SQ à La Presse
Affirmation de la SQ
Informations publiques contraires
« Comme partout en province, oui, il y a la présence de crime organisé, la
présence de gangs de rue, mais pas plus qu'ailleurs et je vous dirais même
inférieur qu'ailleurs », souligne l'inspecteur-chef, Michel Patenaude
Consulat américain de Montréal, 2004 :
<https://cryptpad.fr/file/#/2/file/p...> “The Mohawk
territory of Kanesatake has become a haven for marijuana cultivation, drug
dealing, arms possession, and other organized criminal activity.”
Une firme de détectives privés, citée par La Presse
<https://www.lapresse.ca/affaires/de...>
:« Nous avons consulté nos sources policières qui connaissent très bien le
secteur et selon eux, l'environnement n'est pas sécuritaire pour nos
enquêteurs. Il semble selon nos sources que le territoire est surveillé à
l'entrée par les gangs de rue et le crime organisé. Même les équipes
policières n'y vont pas sans une bonne escorte armée. » [ courriel à
disposition des journalistes sur demande ]
Entre autres, la couverture de La Presse montre que les investisseurs
originaires du dépotoir G&R ont des liens avec les Hells Angels et la Mafia
Italienne
<https://www.lapresse.ca/actualites/...>
.
En 2021, un membre de gang est tué à Kanesatake. L'enquête vise des membres
du crime organisé
<https://www.lapresse.ca/actualites/...>
.
En 2023, une perquisition à Kanesatake vise « Un Hells »
<https://www.lapresse.ca/actualites/...>
.
Le crime organisé est-il impliqué dans les nouveaux déversements de sols
qui ont eu lieu au cours des derniers mois sur le territoire mohawk ? « Il
n'y a pas de renseignements criminels à cet effet-là », répond-il.
Encore une fois, La Presse publie en août 2024 qu'un investisseur
originaire de G&R, lié à la mafia et poursuivit pour trafic de stupéfiants
par le FBI aurait vendu un dépotoir à Nexus, justement la compagnie montrée
du doigt au sujet des nouveaux déversements
<https://www.lapresse.ca/actualites/...>
.
Kanesatake n'est pas une zone de non droit
Après 7 ans d'incendies criminels, la SQ n'a fait aucune arrestation
*****
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France : Ce n’est qu’un début …

Avec toutes ses limites – avant tout l'absence des directions syndicales, une préemption LFI sur la ligne bleue horizon de l'article 68 de la constitution, des préparations rarement unitaires et cohérentes …- les manifestations et rassemblements de ce 7 septembre ont été le début de l'inévitable irruption de celles et de ceux d'en bas contre le mensonge et le déni de démocratie.
8 septembre 2024 | tiré du site Arguments pour la lutte sociale | Pour le reportage photos cliquez sur le lien ci-dessous.
https://aplutsoc.org/2024/09/08/ce-nest-quun-debut/
Mensonge et déni excellement résumés samedi matin par le député RN Thomas Ménagé questionné sur sa satisfaction de ce que M. Barnier va s'entretenir avec le RN avant de constituer son gouvernement : « C'est très bien que l'opposition soit reçue par la majorité. »
Tout est dit : le RN est « l'opposition » faiseuse de roi, qui décerne le titre de « majorité » à l'exécutif le plus minoritaire et le plus illégitime de toute l'histoire de la V° République. Ce n'est pas seulement la base sociale et électorale du NFP qui est ainsi exclue, c'est la masse de la population, dont bien des électeurs RN trompés, qui veut l'abrogation de la réforme des retraites, la hausse des salaires et le rétablissement de l'école publique et de la santé publique.
Beaucoup de participants ont décidé de venir depuis la nomination de Barnier. Nul doute qu'un appel unitaire clair, même la veille, avec les syndicats, aurait permis un déferlement.
Travaillons à réunir les conditions de l'unité pour affronter et chasser la bande Macron/Barnier/Le Pen, donc leur régime, celui de la V° République. Le 1° octobre devra s'imposer comme la grève politique contre eux !
A Paris et Marseille notamment, puissance et détermination de cortèges massifs et jeunes, de dizaines et de dizaines de milliers.
Barnier-Macron-Le Pen : DEHORS.
5 septembre 2024 |Arguements pour la lutte sociale
Macron a donc nommé Michel Barnier. Il met donc à Matignon un représentant de LR, le vieux parti de la V° République qui a commencé à se disloquer vers le RN, et qui est le principal battu des législatives.
C'est pire encore que s'il avait nommé un représentant du soi-disant “bloc central” !
Première caractéristique de cette nomination : elle est faite après avoir recherché, pendant deux semaines, le soutien du RN. Macron a échoué à former un exécutif avec Bardella le 7 juillet dernier. Il a obtenu l'accord de non-censure du RN pour ses recherches de premier ministre, puis le RN a renforcé sa pression. Barnier en est le produit.
Immédiatement, Mme Maréchal-Le Pen l'appelle à « tenir ses promesses » : elle exige « moratoire sur l'immigration, limitation drastique du regroupement familial, fin des régularisations, fin de l'AME, expulsions facilitées, réforme du droit d'asile, référendum ». Elle récapitule des positions prises par Barnier à un moment ou un autre (v. ci-dessous). C'est le RN qui a choisi Barnier, écartant Bertrand et contraignant, avec l'aide de Sarkozy, Wauquiez à lever son veto …
Seconde caractéristique de cette nomination : elle arrive après des semaines de palinodies, de coquecigrues et de contorsions, comme un pis-aller, qui ne convient qu'à la Commission « européenne » qui attend de Barnier l'austérité budgétaire contre les services publics, les droits sociaux et la population.
Il y a coup de force, mais le plus poussif et souffreteux des coups de force, entre ridicule et déni total de démocratie sous l'oeil et l'ombre du RN. Le 18 Brumaire de Louis-Napoléon Macron dure déjà depuis trois mois en affichant ses aspirations autoritaires sans pouvoir les réaliser. Mieux encore, Macron s'est piégé lui-même en proclamant, pour interdire la seule candidate légitime à Matignon, qu'il lui appartenait de faire aussi le travail de l'Assemblée nationale en anticipant les motions de censure.
L'exigence démocratique et populaire adressée à l'Assemblée nationale est que, convoquée ou pas, elle se réunisse et censure l'exécutif Macron/Barnier sans lui laisser le temps de nuire contre les salaires et les services publics. Cette exigence est bien sûr celle de la base sociale et électorale du NFP, mais elle va très au delà, car elle repose sur l'aspiration à la hausse des salaires, à l'abrogation de la réforme des retraites, à laa défense des services publics.
Ils ne doivent pas continuer à nuire !
Exigences sociales et démocratiques se rejoignent. Cela va se voir dans les rassemblements de ce samedi 7 septembre et au delà, rapidement. Nous œuvrerons pour cela. L'issue est dans l'affrontement social pour imposer la démocratie : dégager Macron et le régime de la V° République dont la bande à Le Pen est la quintessence.
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Mobilisation pour la qualité de l’air

Mères au front de la ville de Québec, le Mouvement pour une Ville Zéro Déchet (MVZD), et Parents de Limoilou - regroupés sous le nom Vigilance Canari en collaboration avec la Table citoyenne Littoral Est, vous invitent à une grande mobilisation pour la qualité de l'air dans le cadre de la Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus.
Plusieurs études montrent que dans la Ville de Québec, comme ailleurs dans la province, la mauvaise qualité de l'air affecte la santé des résident.es. De Limoilou à Rouyn-Noranda en passant par Arvida, les efforts pour diminuer la pollution de l'air ne sont pas suffisants. Le droit d'empoisonner l'air octroyé par nos gouvernements aux grandes compagnies comme Glencore ou Rio Tinto, le manque d'organisation dans la gestion des déchets, le retard dans la construction des transports en communs et le développement industriel faisant fi des impacts sur la santé des citoyens est inacceptable.
On se mobilise parce que la pollution atmosphérique est la plus grande injustice environnementale que subissent nos voisin.ines de quartier. On se mobilise pour sortir nos concitoyen.nes de l'impuissance, de l'écoanxiété et du déficit de compréhension qu'on souhaite leur faire porter. On dénonce ainsi le fait que cet enjeu clé, qui se vit dans Limoilou depuis le siècle dernier, n'est pas encore traité à l'échelle nationale.
On revendique le droit à un environnement sain, pour nos enfants et pour les générations futures. On demande que les trois paliers de gouvernement honorent leurs devoirs d'exemplarité et que le principe de précaution soit toujours respecté. Après les rapports, les comités indépendants, les portraits de la situation et les commissions, on exige un effort concerté : des solutions locales reproductibles à l'échelle nationale !
Venez ajouter votre voix à la nôtre, dans une ambiance familiale et festive ! Sur la 9e avenue, vous serez accueillis par le musicien Bosco Baker's do Makers et vous pourrez visiter les tables de Mères au front de la ville de Québec et celle du MVZD dès 10h30. À 11h notre animatrice Maude Lafond, vous accueillera et présentera le Dre Johanne Elsener qui nous parlera de la qualité de l'air. Ensuite Olive Caron et son papa viendront nous projeter dans l'avenir d'un quartier où il fera bon vivre.
Par la suite, nous exprimerons notre solidarité et notre détermination à faire changer les choses avec nos corps, dans une action artistique à laquelle chacun et chacune sera invité·e à participer. Tous et toutes habillé.es en bleu, nous nous rassemblerons autour des immenses lettres du mot INSPIREZ. À ce moment, l'artiste Benoît Pinet (Tire le Coyote) nous bercera de sa poésie par une prestation unique. Un drône prendra des images de nous amalgamés comme les composants de l'air pur du ciel bleu que l'on se souhaite.
Nous demandons à nos dirigeant.es d'inspirer un grand coup pour trouver le courage politique de faire changer les choses. De créer et d'appliquer des règles strictes pour protéger la population. Nous leur demandons de devenir inspirant.es par leur courage, leur empathie et leurs actions. Nous invitons les citoyen.nes à venir inspirer avec nous pour retrouver le plaisir d'être ensemble et la force du groupe pour former la ville de demain.
QUAND ? Samedi le 7 septembre de 11h à 12h
OÙ ? 9e avenue entre la 4e rue et la rue Hedleyville
Stationnement disponible au centre Horizon.
Arrêt de bus à proximité #2563 (des capucins/ 4e rue) desservant la 800, 54 et 133
Station À Vélo 1ere avenue / 6e rue
DÉROULEMENT :
Accueil musical de Bosco Baker's do Makers
Présentation des différents groupes partenaires : Vigilance Canari
Mot du Dre Johanne Elsener, Association québécoise des médecins pour l'environnement
Mot du coeur d'Olive et de son papa
Moment d'inspiration
Prestation de Benoît Pinet, Tire-le-coyote
Conclusion et échanges
Venez en grand nombre !
Portez du bleu, la couleur du ciel et de l'air pur !
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Comment peut-on vraiment déterminer quand et jusqu’à quel point la qualité de l’air est bonne dans notre ville ?

Une bonne nouvelle, c'est qu'un règlement de la ville de Québec oblige maintenant à se débarrasser des vieux poêles à bois les plus polluants et surtout des foyers décoratifs même récents, car ils sont encore plus polluants.
La combustion du bois entraîne non seulement la production de particules fines, mais également d'autres polluants très nocifs.
Toutefois, en mettant de l'avant la combustion du bois comme source de pollution, il ne faut pas ignorer les autres polluants. Par exemple, une station du ministère de l'environnement, située près d'une école à l'ouest de Ste-Foy, est capable d'identifier le contaminant caractéristique de la combustion du bois. Mais elle n'enregistre pas la plupart des polluants reliés au transport routier et aérien alors que cette école est située près de l'aéroport et ceinturée par de grandes voies de circulation.
Vu que le ministère de l'Environnement ne mesure pas tous les polluants qui devraient être mesurés, comment peut-on vraiment déterminer quand et jusqu'à quel point la qualité de l'air est bonne dans notre ville ?
Les particules fines sont constituées de plusieurs polluants. Mais le ministère de l'environnement n'a pas les effectifs pour déterminer de quels polluants il s'agit. Comment peut-on alors déterminer les causes locales d'une mauvaise qualité
de l'air ?
On entend souvent que la pollution peut venir de loin. C'est vrai. Mais en réalité, la pollution qui a le plus d'impact, qui est la plus concentrée, c'est celle qui se situe localement. La pollution du port de Québec a certainement plus d'impact sur les gens de Limoilou et de la ville de Québec que la pollution en provenance des Grands Lacs. Et si on construit un quartier industriel dans le boisé des Châtels et un autre au sud de l'aéroport, les gens de ces secteurs seront directement impactés. Même si des normes étaient rigoureusement appliquées, il y aura une augmentation de la pollution à Québec.
Le ministère de l'environnement est sous-financé par nos gouvernements depuis des décennies. (On parle bien d'augmenter les budgets de l'armée, alors que les budgets occidentaux qui sont déjà énormes, mais qui défend l'augmentation des budgets en matière environnementale ?)
Il y a un autre parent pauvre dans les budgets, c'est le transport en commun.
On n'a pas besoin d'instruments de mesure pour savoir que nous allons respirer mieux s'il y a moins d'autos sur les routes. Et si on cesse de dépenser des centaines de millions pour construire des autoroutes, on conservera plus d'arbres, qui pourront nettoyer les contaminants atmosphériques par leur respiration et produire de l'oxygène, tout en contribuant à notre qualité de vie.
Une fois qu'un problème est constaté, le régler, en plus, c'est une autre paire de manche. Prenons par exemple à Rouyn-Noranda, la fonderie Horne…On peut aussi penser à l'usine de batteries Northvolt, que les gouvernements vont subventionner et pour laquelle ils
devront créer de nouvelles normes pour les polluants que cette usine va générer… si nous, les citoyennes et citoyens, la laissons s'établir !
Actuellement, on génère des problèmes de pollution, on les mesure partiellement, on fait des études sur les populations, nous les cobayes, pour pouvoir démontrer jusqu'à quel point notre santé est impactée. Et puis, si on a un gouvernement plus favorable à l'environnement qu'aux grandes entreprises, on réajuste les normes pour qu'elles soient plus acceptables, jusqu'à ce que de nouvelles études les remettent en question ces normes. C'est sans compter que les entreprises déjà établies peuvent bénéficier d'exemptions par rapport à ces nouvelles normes. Avec ces exceptions et tous
ces délais, non seulement les humains voient leur qualité de vie et, dans certains cas, leur espérance de vie, diminuer, mais les animaux également. Car les normes sont établies seulement en fonction de la santé humaine et non pas en fonction de l'ensemble du vivant dont nous dépendons.
Imaginez… si on faisait, vraiment, de la prévention en matière de santé humaine et de la planète… Plutôt que de générer des problèmes de pollution, on les éviterait au maximum… Ça ne prend pas l'intelligence artificielle pour planifier cela, mais plutôt une sensibilité bien ajustée
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Au sujet du conflit syndical qui oppose la direction de l’Université McGill et ses professeur·es en droit

Le 7 novembre 2022, malgré la contestation judiciaire de la direction de l'Université McGill, l'Association McGillienne des professeur·es de droit (AMPD) obtenait une accréditation syndicale du Tribunal administratif du travail (TAT).
Les quelques 45 membres de l'AMPD devenaient ainsi les premier·ers professeur·es syndiqué·es de l'Université McGill qui était alors, quant à elle, la seule université québécoise dépourvue de syndicat de professeur·es. Le 6 décembre 2022 l'Université contestait par voie de pourvoi en contrôle judiciaire la décision d'accréditation du Tribunal. Il lui a fallu six mois pour déposer son mémoire, le 20 juin 2023 et le pourvoi ne sera pas entendu avant la mi-décembre 2024.
Pour motiver son opposition à la syndicalisation de ses professeur.es de droit, l'administration n'a jusqu'à présent avancé que des arguments éculés et passablement confus, lesquels ont d'ailleurs été rejetés en bloc par le TAT, sans aucune exception. Au nombre de ces arguments tels qu'on peut les repérer dans le jugement, on retrouve des classiques du patronat : le syndicat menacerait la paix industrielle, il serait inefficace et non-représentatif. Plus singulier, l'administration soutient qu'il serait illogique de créer un syndicat exclusivement réservé à la Faculté de droit. Lorsqu'elle évoque « la balkanisation indue des unités pour la négociation d'une convention collective », on pourrait presque croire qu'elle souhaite finalement syndiquer l'ensemble du corps professoral. Mais plutôt que d'entamer des procédures dans ce sens, l'administration a préféré engager de nouveaux fonds publics pour contester judiciairement les demandes d'accréditation syndicales déposées depuis par les professeur·es de deux autres Facultés de McGill : l'Association McGillienne des professeur·es d'éducation (AMPE – septembre 2023) et l'Association McGillienne des professeur·es en Arts (AMPFA – avril 2024).
Entre l'AMPD et l'Université, les négociations visant la rédaction d'une première convention collective ont été entamées en décembre 2022. En décembre 2023, soit un an plus tard, constatant le blocage des négociations, les membres de l'AMPD adoptaient à 85% un premier mandat de grève à déclencher au moment jugé opportun et pouvant aller jusqu'à 5 jours. Une première journée de grève a été déclenchée le 13 février 2024. Deux mois plus tard, les négociations n'ayant pas avancé, les membres de l'AMPD votaient (à 75%) un second mandat de grève illimitée cette fois-ci. Déclenchée le 24 avril 2024, cette grève fut suspendue le 20 juin, sa poursuite ne servant à rien pendant les vacances universitaires, sachant que le mandat de grève illimitée demeurait pour sa part en vigueur et que la grève pourrait être reprise à la rentrée d'automne. Le 19 juillet, l'administration demande et obtient un arbitrage de la part du Ministre du travail contre l'avis de l'AMPD, dont les membres sont bien au fait que la procédure d'arbitrage peut entrainer « la fin des moyens de pression de l'Association, notamment celui de faire grève » et que l'arbitre peut imposer les conditions de travail (art.93.1 C.tr.).
Finalement, le 23 août 2024, les membres de l'AMPD décident par consensus de reprendre la grève suspendue à partir du 26 août 2024 : jour de la rentrée universitaire.
Depuis le début des négociations, « les relations sont tendues » selon la formule du Tribunal administratif du travail lui-même qui en veut notamment pour preuve « les nombreuses plaintes pour entrave et mesures de représailles pour activités syndicales déposées au Tribunal par le syndicat » (para.53). On sait par exemple que la direction de la Faculté de droit n'a pas hésité à convoquer un dirigeant syndical ainsi qu'un membre actif dans la mobilisation pour leur parler « d'enjeux de performance ». On sait aussi que ces tentatives d'intimidation ou de représailles, ont donné lieu au dépôt de plusieurs plaintes syndicales. Deux d'entre elles ont déjà été réglées à la satisfaction du syndicat, « les mesures contestées ont été renversées et (…) l'employeur a payé des dommages au syndicat » (Ordonnance provisoire, 30 août 2024). D'autres n'ont pas encore été réglées à ce jour. Elles concernent des entraves (envoie de courriels dénigrants le syndicat, convocation des membres du corps professoral à une réunion sur les conditions de travail sans passer par le syndicat, refus de donner accès à la liste des courriels des enseignant·es), des représailles et d'autres violations du Code du travail visant les professeur·es engagé·es (refus d'accorder la permanence (tenure), avis disciplinaires, évaluation négative de la « performance », note de rendement négatif).
Ce qui est judiciairement établi à ce jour et ce depuis une ordonnance provisoire du 30 août 2024 (voir document joint), c'est que l'administration poursuit ses attaques antisyndicales, toujours à l'aide de services d'avocats très coûteux, dont on apprend au passage qu'ils ne sont pas même en mesure de se présenter au tribunal et de communiquer correctement les documents requis, comme le dénoncera accessoirement la juge du tribunal administratif chargée du dossier.
Plus fondamentalement, la lecture de l'ordonnance révèle que juste avant l'Assemblée générale d'août 2024, au cours de laquelle les membres du syndicat devaient se prononcer sur la reprise ou non de la grève, l'administration a envoyé plusieurs courriels à l'ensemble du corps professoral, au contenu « critique » à l'égard de la direction syndicale. Il est question de « propos tendancieux, sinon directs, qui cherche à miner la crédibilité du syndicat » (para.82), qui le fait « paraître incohérent dans son désir de poursuivre la conciliation et l'accuse de faire de fausses représentations quant au régime de retraite » (para.83).
Comme le rappelle avec force le tribunal, « la liberté d'expression de l'employeur ne peut s'exercer en contravention de la liberté d'association ». Le syndicat a quant à lui fait la preuve d'une « apparence d'entrave aux activités syndicales », que l'attitude de l'employeur « fragilise le rapport de forces au détriment de l'association accréditée » et qu'il subit un « préjudice sérieux et irréparable ». Finalement, le tribunal a ordonné à l'Université et à ses représentants de « cesser toute forme d'entrave et de ne plus faire d'ingérence dans les affaires syndicales, et ce, d'aucune façon ».
Le 8 septembre 2024, nous en sommes là. Les professeur·es de droit entament une dixième semaine de grève afin d'obtenir une première convention collective. Les semaines qui viennent seront sans doute décisives et la suite des choses nous en dira beaucoup sur la solidarité syndicale, la capacité de mobilisation des professeur.e.s d'université et de leur étudiant.e.s comme sur les priorités de la direction de McGill.
En attendant, on aimerait connaitre le montant des frais judiciaires engagés par l'administration de McGill dans ce conflit qui dure depuis 2022. Sachant que 50% du budget de McGill est financé par l'État, il s'agit là d'une question d'intérêt public. Si les risques de représailles à l'encontre des membres de l'AMPD font qu'il est difficile de traiter de ce conflit, on peut peut-être exiger une certaine transparence en matière de budget.
Martin Gallié
8 septembre 2024
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Comité d’accueil populaire - caucus de la CAQ à Rimouski

La pression continue de s'accentuer sur le gouvernement Legault, qui multiplie les mauvaises décisions. Après avoir nié l'existence des multiples crises que traverse notre société des mois durant : crise du logement, crise du coût de la vie, crise dans le réseau des services éducatifs à l'enfance, crise en éducation, le gouvernement maintient le cap et fonce tout droit dans le mur. Ces derniers mois, la gronde se manifeste dans les sondages comme dans la rue : la CAQ est en déroute. Un collectif d'organisations syndicales et communautaires composé d'Action populaire Rimouski-Neigette, de l'APTS Bas Saint-Laurent, du Conseil central CSN du Bas-Saint-Laurent et du Conseil régional FTQ Bas Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine souhaite aujourd'hui se faire entendre, à l'occasion du caucus pré-sessionnel de la CAQ à Rimouski.
Après bientôt six ans au pouvoir, la CAQ a un bien triste bilan. Les gens ordinaires continuent de s'appauvrir, le coût des biens de base augmente sans cesse et le gouvernement refuse d'intervenir sérieusement. À coups de mesurettes, il distribue de l'argent ça et là, sans jamais investir d'une manière structurante pour améliorer le sort des gens issus des classes moyenne et populaire. Nous assistons ainsi à une augmentation historique de la précarité et des inégalités sociales ainsi qu'à une explosion de l'itinérance d'un bout à l'autre de la province, tandis que la valse des milliards se poursuit pour les entreprises multinationales inscrites dans la filière batterie. On évoque désormais sans retenue des possibles augmentations des tarifs d'Hydro et on orchestre une toute nouvelle vague d'austérité en santé et services sociaux. Tout cela a raison de nous inquiéter.
Dans une région comme le Bas Saint-Laurent, il est capital de protéger le filet social. En 2023, c'est au Bas Saint-Laurent qu'on comptait le plus de ménages locataires pauvres au Québec. Notre région est aussi marquée par un bilan démographique négatif, accentué par le vieillissement prononcé de notre population. Dans ce contexte, les interventions de l'État pour soutenir le développement des logements sociaux et communautaires, l'accessibilité à des services publics gratuits et universels ainsi qu'à des mesures durables d'aide sont capitales. Il en va de la pérennité de l'occupation de notre territoire.
« Nous refusons la vision à courte vue du gouvernement et nous inquiétons de ses conséquences sur notre région » mentionne Johannie Blais, présidente du syndicat APTS Bas Saint-Laurent. « Le réseau de la santé et des services sociaux se relève à peine de la vague d'austérité libérale, en imposer une nouvelle, dans la foulée des réformes en cours est irresponsable et risque d'être porteur de lourdes conséquences pour l'accès aux soins dans notre région » prévient Mme. Blais.
« Nous souhaitons aujourd'hui rappeler que le 4ème Plan d'action gouvernemental visant la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale est extrêmement décevant. Aucune mesure structurante n'y est proposée. On aurait pu s'attendre à un plan bien plus ambitieux étant donné le contexte difficile que subit la population à l'heure actuelle. Pour nous, c'est un autre rendez-vous manqué » mentionne Michel Dubé, coordonnateur d'Action Populaire Rimouski-Neigette
« Il faut dénoncer la CAQ qui s'entête dans sa grande réforme du réseau de la santé. Les travailleuses et travailleurs, mais aussi toute la population, n'en sortiront que perdants à long terme. Nous réclamons un réseau vraiment public tenant compte des besoins spécifiques de notre région, l'accessibilité pour tous et des conditions de travail adéquates pour le personnel. » souligne Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.
« Étant une ville de service, il est inconcevable que des grands joueurs, tel que Telus qui ont aboli au-delà de 300 postes, les désengagements des caisses populaires qui ferme des bureaux et guichets dans les villages qui compte moins de citoyens, ces décisions mettre en péril la vitalité de ces communautés. La région vit un vieillissement alarmant de la population, il faut investir afin de garder les jeunes et les inciter à venir vivre dans notre belle région. » souligne Yves-Aimé Boulay, conseiller régional au Conseil régional FTQ Bas Saint-Laurent-Gaspésie-Îles de la Madeleine.
Sources
Action Populaire Rimouski-Neigette
APTS Bas Saint-Laurent
Conseil central CSN Bas-Saint-Laurent
Conseil régional FTQ Bas Saint-Laurent-Gaspésie-Îles de la Madeleine
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Hypocrisie : le conflit des faucons et des vautours sionistes

Sur quoi porte le conflit au sein de l'élite sioniste du pouvoir ? N'allez pas croire qu'il s'agit d'un conflit entre faucons et colombes comme le dépeignent les médias occidentaux...
4 septembre 2024
Gilbert Achcar
Professeur, SOAS, Université de Londres
Sur quoi porte le conflit au sein de l'élite sioniste du pouvoir ? N'allez pas croire qu'il s'agit d'un conflit entre faucons et colombes comme le dépeignent les médias occidentaux. Non, ne croyez même pas que les masses israéliennes qui manifestent pour exiger un accord menant à un nouvel échange de captifs entre leur gouvernement et le Hamas, cherchent en majorité à mettre fin à la tragédie de Gaza et à en retirer l'armée d'occupation. Non, comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, l'armée sioniste ne se retirera pas de la bande de Gaza une deuxième fois, puisque même les « modérés » dans ses rangs croient qu'un nouveau retrait signifierait une répétition de la même erreur.
Le conflit politique israélien n'est pas entre ceux qui appellent à un retrait complet de la bande de Gaza et ceux qui insistent pour y rester, mais plutôt entre l'extrême droite, qui appelle à l'annexion de la bande de Gaza à l'État sioniste en expulsant la plupart de ses habitants de la majeure partie de son territoire et en les remplaçant par des colons juifs, et le « centre » sioniste qui se rend compte que le prix de l'annexion et de l'expulsion est plus élevé que ce que son État peut supporter, et préfère donc adhérer au cadre du « Plan Allon » de 1967 qui régit la situation en Cisjordanie, où Israël contrôle des sites stratégiques et des routes entourant les zones de concentration de la population palestinienne.
En d'autres termes, le conflit politique au sein de l'élite du pouvoir sioniste, comme nous l'avons déjà dit, n'est pas entre faucons et colombes, mais entre faucons et vautours. C'est le cas du conflit entre Benyamin Netanyahou et le « centre » sioniste, qui comprend les partis d'opposition au gouvernement actuel, ainsi qu'une minorité du Likoud lui-même, représentée dans le gouvernement par le ministre de la Guerre Yoav Galant. La presse israélienne a rapporté la récente confrontation qui s'est déroulée lors d'une réunion du cabinet entre Galant et Netanyahu, en soulignant que le ministre exprimait le point de vue des appareils militaires et sécuritaires. Quel était l'objet de la confrontation ? La discussion a porté sur l'accord de cessez-le-feu que Washington, avec l'aide du Caire et de Doha, cherche à conclure entre le gouvernement et le Hamas.
Nous avons mis en garde dès le début contre toute illusion que cet accord pourrait mettre fin à l'occupation israélienne de Gaza, soulignant que le principal enjeu du point de vue israélien est l'acceptation d'une trêve temporaire avec un retrait limité des forces d'occupation de certaines parties de la bande de Gaza, afin de permettre la libération de la majorité des personnes détenues par le Hamas, et cela avant de poursuivre l'agression pour chercher à réaliser pleinement ses objectifs. Dans ce contexte, nous avons décrit le dilemme de Netanyahu comme suit :
« Ce dernier est pris entre deux feux dans la politique intérieure israélienne : le feu de ceux qui appellent à donner la priorité à la libération des Israéliens détenus à Gaza, naturellement menés par les familles des détenus, et le feu de ceux qui rejettent toute trêve et insistent pour poursuivre la guerre sans interruption, menés par les ministres les plus extrémistes de l'extrême droite sioniste. La plus grande pression à laquelle Netanyahu est exposé vient de Washington. Elle coïncide avec les souhaits des familles des prisonniers israéliens dans la quête d'une trêve “humanitaire” de quelques semaines qui permettrait à l'administration Biden de se montrer soucieuse de paix et préoccupée par le sort des civils, après qu'elle a été et reste coresponsable à part entière de la guerre génocidaire que mène Israël, qu'il n'aurait d'ailleurs pas été en mesure de mener sans le soutien militaire des États-Unis. »
Ce qui précède a été publié il y a exactement quatre mois (« La partie de poker entre le Hamas et Netanyahu », 7 mai 2024) et rien n'a changé dans l'équation politique depuis lors. L'administration Biden doit encore réaliser quelque chose qui prouve sa bonne foi devant l'opinion publique américaine et internationale, et cela est maintenant devenu un besoin de la campagne électorale de Kamala Harris en faveur de laquelle Biden s'est retiré de la course. Le « centre » sioniste est toujours désireux de créer une opportunité de libérer le plus grand nombre possible d'otages, d'autant plus que la pression populaire en ce sens implique principalement ses partisans. Cependant, ils sont tous d'accord sur le maintien du contrôle israélien sur Gaza à long terme. Ils diffèrent sur la forme et l'étendue du contrôle, et non sur son principe.
Il n'y a pas de preuve plus claire de la vérité du désaccord entre Galant et Netanyahou que ce que le ministre de la Guerre est reporté avoir dit lors de la réunion du cabinet sioniste au cours de laquelle les deux hommes se sont affrontés. La discussion a porté sur la demande du Hamas, soutenue par Le Caire, de retrait de l'armée d'occupation du « couloir de Philadelphie » à la frontière entre Gaza et l'Égypte. Alors que l'armée et les appareils de sécurité sionistes sont favorables à ce retrait, l'extrême droite sioniste représentée au cabinet le rejette catégoriquement et menace de dissoudre sa coalition avec Netanyahou s'il acceptait l'accord, ce qui forcerait de nouvelles élections qui pourraient mettre un terme définitif à la carrière politique de ce dernier. Nous avons donc vu Netanyahou s'accrocher à sa position de refus du retrait du couloir frontalier avec des arguments de sécurité qu'aucun membre de l'élite du pouvoir sioniste ne peut réfuter, car ils savent tous que des armes et du matériel de construction de tunnels sont entrés dans la bande de Gaza depuis le Sinaï égyptien et ils n'ont aucune confiance dans la partie égyptienne en ce qui concerne la surveillance du couloir, ni d'ailleurs en n'importe qui d'autre.
La réponse de Galant et de l'opposition sioniste n'a pas été qu'il n'était pas nécessaire qu'Israël contrôle le couloir. Au lieu de cela, certains se sont appuyés sur la proposition des services de sécurité d'effectuer une surveillance électronique de la bande frontalière sans déploiement permanent de troupes israéliennes, tandis que Galant a résumé le désaccord entre lui et Netanyahu, selon ce qui a été rapporté par les médias israéliens, comme un choix « entre la vie des otages ou rester dans le couloir de Philadelphie pendant six semaines ». En d'autres termes, selon Galant, il ne s'agit que d'un retrait du corridor durant six semaines, pour permettre la libération de la plupart des personnes détenues par le Hamas, sachant que l'armée d'occupation reprendrait le contrôle direct de la frontière après l'achèvement de la première étape de l'accord souhaité par Washington. Tout le monde sait que la deuxième étape hypothétique de cet accord, qui porte sur le retrait complet de l'armée d'occupation de la bande de Gaza, ne se produira jamais. Ils sont tous hypocrites.
Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 3 septembre en ligne et dans le numéro imprimé du 4 septembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.
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Toujours sans convention collective, la FIQ se fait entendre en marge du caucus de la CAQ à Rimouski

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ a fait entendre sa voix à Rimouski, en marge du caucus présessionnel de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Tandis que le gouvernement se réunit pour préparer sa rentrée parlementaire, la FIQ a réitéré sa critique des propositions gouvernementales qui n'apportent aucune amélioration pour ses 80 000 membres – infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques – par rapport à l'entente déjà rejetée en avril dernier.
Le gouvernement reconnaît que les professionnelles en soins pourraient être déplacées contre leur gré, entendu qu'il se réserve le droit de changer unilatéralement leur lieu de travail tout en respectant le poste. Bien que la FIQ ne soit pas opposée à la mobilité – avec plusieurs milliers de postes déjà flexibles dans le réseau – elle conteste la vision actuelle du gouvernement. Le véritable besoin du réseau est d'améliorer les conditions de travail pour attirer et retenir les professionnelles en soins, plutôt que de continuer à les surcharger et de les pousser à l'exode.
« Nos membres sont insatisfaites des récentes offres du gouvernement face à une crise de soins qui s'aggrave chaque jour, comme nous le rappellent sans cesse les médias. Nos équipes de soins demeurent dans un état d'instabilité quasi permanente, accablées par des conditions de travail déplorables. Nos membres veulent continuer à se faire entendre, elles nous demandent de porter haut et fort leur voix et c'est la raison de notre présence au caucus du gouvernement et à plusieurs autres actions dans les prochaines semaines », exprime Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
La FIQ était présente à Rimouski pour faire un bruit assourdissant et conclure sa campagne « Mon département, mon expertise » en valorisant les visages et l'expertise de ses 80 000 professionnelles en soins. Cette campagne a souligné l'importance d'une mobilité volontaire et respectueuse, face au gouvernement qui cherche à imposer une mobilité accrue sans considération pour l'expertise ni l'impact sur la qualité des soins. « Des photos recueillies seront remises au ministre de la Santé, Christian Dubé, pour lui rappeler l'impact qu'une telle flexibilité imposée pourrait avoir sur leur vie professionnelle », précise Mme Bouchard.
« L'incapacité de ce gouvernement à offrir une convention collective adéquate pèse lourdement sur les professionnelles en soins, qui continuent de soutenir le système de santé malgré une surcharge de travail et des conditions de plus en plus éprouvantes. La FIQ est déterminée à maintenir la pression tant que la CAQ persistera à considérer les soins de santé et les professionnelles qui les prodiguent comme des préoccupations secondaires », conclut la présidente de la FIQ, ajoutant que les travaux ont repris aujourd'hui à la table de négociation après la convocation du conciliateur.
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Mémoire de la FTQ déposé dans le cadre du projet de loi n° 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif

Le projet de loi 61 aura un impact sur l'ensemble de ces corps de métier et la FTQ considère que son apport permettra d'éviter des écueils qu'aucune autre partie prenante n'identifiera. La FTQ considère que les enjeux de disponibilité de la main-d'œuvre la concernent et est inquiète de constater que le projet de loi ne tient pas compte de l'expertise limitée au Québec dans certains métiers. Il existe donc un risque de dédoubler une main-d'œuvre déjà insuffisante. Finalement, l'enjeu du transport collectif est au cœur des préoccupations de la FTQ. La centrale a d'ailleurs organisé un Forum national sur le financement du transport collectif et public, le 20 juin 2024, réunissant plus de 200 personnes et plus d'une vingtaine d'intervenants.
Pour lire l'intégral du mémoire.
Introduction
La FTQ salue la volonté du gouvernement du Québec d'améliorer l'efficacité de la planification et de la réalisation de projets complexes en matière de transport. Cependant, la centrale doute que la création d'une nouvelle agence, selon les paramètres proposés, soit la meilleure solution.
Le Québec est à la croisée des chemins concernant la lutte contre les changements climatiques et l'atteinte de la carboneutralité d'ici 2050. Déjà, les effets dévastateurs des changements climatiques se font sentir. La FTQ ne croit pas que la vision du gouvernement du Québec en matière de transport soit adaptée à la crise climatique. Une vraie politique de mobilité durable devrait miser prioritairement sur une meilleure et une plus grande offre de transport collectif et public que sur l'élaboration de nouveaux projets routiers pour les automobiles.
La FTQ doute également que le projet de loi tel que proposé permette une harmonisation des relations entre Québec et les municipalités. Bien au contraire, on jette de l'huile sur le feu puisque les relations sont actuellement extrêmement tendues, notamment sur les enjeux concernant le financement du transport collectif.
Le pouvoir décisionnel de la nouvelle agence aura une incidence sur le travail effectué dans les sociétés de transport et pourrait bouleverser de façon importante les relations de travail. De plus, les enjeux de formation professionnelle et de transition ne semblent pas suffisamment adressés.
Les changements concernant la notion de donneurs d'ouvrage, sans consultation ou planification supplémentaire, pourraient mettre une pression indue sur le secteur de la construction qui peine déjà à avoir le plein emploi dans certains corps de métier.
La FTQ est également abasourdie de constater que le projet de loi inclut des mécanismes concernant les accréditations syndicales des futures personnes salariées de l'agence. Une telle incursion pourrait créer des préjudices importants au Code du travail.
Finalement, la FTQ est vivement inquiète des brèches que pourrait causer ce projet de loi concernant une privatisation partielle du ministère des Transports (MTQ), le fardeau des municipalités d'hériter de projets non désirés sous forme de partenariat public-privé (PPP) et sur le régime d'accès à la syndicalisation.
Les recommandations
1- Que le projet de loi inclue que les décisions édictées par le ministère des Transports et de la mobilité envers Mobilité Infra Québec soient systématiquement en concordance avec la Politique de mobilité durable et ses cibles.
2- Changer le mandat de Mobilité Infra Québec pour lui donner pleine autonomie et indépendance en ayant comme objectif de mettre en œuvre la Politique de mobilité durable.
3- Le ministère du Transport doit dévoiler, avant l'adoption du projet de loi, ce qu'il compte faire avec les emplois similaires aux siens qui seront transférés à Mobilité Infra Québec.
4- Les grands projets de transport routier et collectif doivent faire l'objet d'une consultation avec les parties prenantes concernées et qualifiées dans une planification pluriannuelle. Il ne peut pas revenir au ministère seul de dicter des projets à la pièce.
5- Le gouvernement du Québec doit organiser un grand débat public sur la mission de l'État à financer le transport collectif et public et le considérer comme un service essentiel.
6- Le gouvernement du Québec doit puiser dans le Fonds d'électrification et de changements climatiques pour adéquatement financer la portion transport collectif des projets issus du ministère du Transport et réalisés par Mobilité Infra Québec.
7- La part minimale du produit de la vente des droits d'émission du système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre (SPEDE) réservée au financement du transport collectif et de la mobilité durable doit être ramenée à 66 %. Les municipalités devraient être exemptées des montages financiers.
8- Exiger dans les propositions lors d'appel d'offre et de contrats que l'entreprise inclue une évaluation de la courbe de main-d'œuvre et des métiers et occupations nécessaires à la réalisation du projet.
9- Mettre en place une table de travail interministérielle de l'industrie de la construction qui se réunit annuellement afin de réaliser et de mettre à jour une politique de planification biennale des travaux publics, dans le but d'estimer avec plus de précisions les besoins en main-d'œuvre et d'en assurer une meilleure stabilité. Cette table doit inclure le ministère de l'Éducation afin d'assurer la coordination de la formation professionnelle en fonction des besoins.
10- Mettre fin à la règle du plus bas soumissionnaire afin d'assurer le respect des conventions collectives et règlements en matière de santé et sécurité dans l'industrie de la construction et rendre obligatoire l'utilisation de critères sociaux et environnementaux dans l'adjudication ou l'attribution des contrats publics.
11- La FTQ préconise donc que la planification des travaux sur une voie publique municipale se fasse exclusivement par la municipalité ou du moins, en collaboration avec cette dernière.
12- La FTQ demande donc le retrait des articles 48, 49 et 50 du projet de loi 61.
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Éléments pour une stratégie écosocialiste

Chaque rapport concernant la biodiversité, le climat ou les pollutions, vient confirmer l'ampleur et l'approfondissement de la crise écologique. Cette crise qui menace le vivant est la crise d'un système et d'un mode de production : le capitalisme. Dans ce nouvel épisode du podcast de Contretemps consacré aux questions stratégiques, « C'est quoi le plan ? » (disponible sur le site Spectre-), Vincent Gay a interrogé Daniel Tanuro, ingénieur agronome et militant écosocialiste, auteur de son récent ouvrage intitulé Écologie, luttes sociales et révolution (Ed. La Dispute, 2024).
8 septembre 2024 | tiré de Spectre media - contretemps.eu
https://www.contretemps.eu/strategie-ecosocialiste-revolution-ecologie-tanuro/
Ce livre, dont on pourra lire un compte-rendu ici, prend à bras le corps ces problèmes pour tenter y apporter des réponses stratégiques. Alors que les luttes écologistes se développent et se radicalisent, un marxisme vivant, autrement dit l'écosocialisme, est un outil nécessaire en ce sens, à condition qu'il apprenne des luttes concrètes en défense du vivant. Situant les enjeux écologiques dans le cadre des transformations contemporaines du capitalisme et insistant sur l'importance des questions liées au travail, Daniel Tanuro apporte une contribution essentielle pour envisager une transformation radicale de nos sociétés et éviter une chute dans la barbarie.

Enregistrement et montage : Thomas Guiffard-Colombeau.
Photo : Soulèvements de la Terre.
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La belle grève des sardinières de 1924

Il y a tout juste un siècle, éclatait « une belle grève de femmes », pour reprendre le titre du récit, disponible en ligne, d'une des pionnières du féminisme : Lucie Colliard, institutrice communiste, venue participer et animer cette mobilisation des « Penn Sardin », du nom de leur coiffe légendaire.
Avec l'aimable autorisation de l'autrice
Les sardinières seront des milliers dans les rues de Douarnenez et ne lâcheront pas, avec près de sept semaines de grève ! Cette victoire formidable vient d'être revisitée, un siècle plus tard, par la journaliste Anne Crignon dans un ouvrage du même titre : Une belle grève de femmes.
A chaque retour de pêches, partout dans la ville, on appelle les 2 000 « filles d'usine » pour qu'elles emboîtent au plus vite les sardines. Elles travaillent alors sans relâche, jusqu'à quinze heures d'affilée, pour une paie dérisoire : 80 centimes de l'heure. Malgré la loi de 1919 qui fixe à huit heures la journée d'usine, les industriels bretons ont obtenu dérogation pour dépasser largement ce cadre et même les 72 heures hebdomadaires maximales normalement obligatoires ne sont pas toujours appliquées.
Les « contremaîtresses » battent le rappel avant l'arrivée des marins pour être sûr que le poisson n'attende pas, faute de chambre froide, mais ces heures d'attente des sardinières ne sont évidemment pas payées, tout comme leurs heures de nuit ne sont pas majorées…
Chaque jour, on leur remet un jeton pour les heures travaillées, au quart d'heure près, mais auquel on retire le coût des « déchets », c'est-à-dire les sardines abîmées. Une partie de leur salaire est donc aux pièces… Le salaire journalier est ainsi de l'ordre de 9 francs 60 (pour douze heures) à 11 francs 20 (quatorze heures), sachant que le kilo de pâtes est, par exemple, à 4 francs et la douzaine d'œufs 6 francs 50.
La division du travail est très forte, c'est « un travail à la chaîne sans chaîne », selon l'expression d'Anne Crignon, et tout doit être exécuté avec rapidité et dextérité.
Alors que le travail des enfants de moins de 12 ans était déjà interdit, de nombreuses fillettes travaillaient dès leurs 8 ans, sous des faux noms ou des grandes coiffes, tellement la misère des familles était forte. Et le travail de ces enfants était tout aussi éreintant, ayant même lieu de nuit, en bout de chaîne, à la cuisson des sardines.
Une grève hors du commun
Déjà, en 1905, les Penn Sardin ont fait grève pour être payées à l'heure et ont obtenu gain de cause : elles étaient alors payées aux « mille », c'est-à-dire à toutes les mille sardines mises en boîte, un salaire aux pièces.
Mais en 1924, la colère gronde à nouveau, car avec 80 centimes de l'heure, les femmes ne peuvent entretenir leur famille et manger correctement. Des cahiers de revendications vont circuler et de plus en plus de sardinières se retrouvent après l'usine, au pied de la grande horloge pour discuter et s'informer : un mur d'affichage leur permet de connaître les proclamations municipales mais aussi les derniers tracts du Parti communiste.
Et là, toutes discutent et n'ont qu'une revendication en tête : obtenir un salaire décent, soit 20 centimes de plus par heure. Et très vite, c'est l'idée de la grève qui fait l'unanimité parmi les sardinières. Les marins, souvent leurs maris, hésitent mais comprennent très vite leur mouvement, d'autant qu'en cette fin novembre, ils sont à quai, c'est la période creuse…
Le 21 novembre, à l'usine Carnaud de boîtes de conserve, alors que des ouvrières demandent à discuter de leur salaire et du nombre d'heures de travail, le contremaître leur refuse ce rendez-vous et c'est le début de la grève pour ces cent ouvrières et quarante manœuvres. Très vite, ce mouvement fera tache d'huile car des ouvrières iront alors à la mairie, demander l'aide de Daniel Le Flanchec, maire communiste, une figure incontournable de Douarnenez qui sera un soutien indéfectible du mouvement.
Dès le dimanche 23 novembre 1924, les sardinières marchent dans toute la ville et parviennent à convaincre : le 25, toutes les usines débrayent, soit 3 000 grévistes. La grève tiendra grâce à leur porte-parole local, mais aussi à la venue deCharles Tillon, responsable alors de la CGTU de Bretagne, qui sera l'un des fondateurs des FTP (Francs-tireurs et partisans) et ministre à la Libération. Lucie Colliard, responsable du travail des femmes à la CGTU, viendra également en soutien.
Caisse de grève
Tous deux permettront au mouvement de prendre de l'ampleur et de durer. Lucie Colliard portera également des revendications plus féministes, comme « d'être payées comme les hommes », de faire respecter le temps de travail et, plus globalement, de remettre en cause leurs conditions de femmes et de mères.
Très vite, un comité de grève permettra d'organiser les journées, de faire la soupe populaire, grâce à des collectes dans les villages voisins, et de lancer une caisse de grève. Des crèches seront mises à disposition des sardinières pour leur permettre chaque jour de participer au rassemblement et au cortège quotidiens.
« Il y a quelque chose de festif et d'heureux dans cette révolte, comme une résurrection, et on en voit même qui portent le châle à frange des jours de fête », nous décrit Anne Crignon.
Du côté des industriels bretons, les réactions seront unanimes : refus systématique de rencontrer les grévistes et tenir jusqu'au 3 janvier, date de reprise de la pêche… De plus, René Beziers, l'un des « leaders » patronaux, dépose une plainte contre Le Flanchec pour atteinte à la liberté de travail, qui n'aboutira pas.
Finalement, le 13 décembre, le ministre du Travail, Justin Godart, recevra deux délégations, séparément. Trois sardinières seront accompagnées de Lucie Colliard. La délégation patronale, portée par Beziers, n'entendra pas raison mais profitera de ce voyage pour se rendre au Syndicat libre, le syndicat patronal, pour une location de briseurs de grève.
Le1er janvier, ces « mercenaires », complètement saouls, vont tirer sur Le Flanchec, le maire, son neveu et un marin. Le Flanchec aura la gorge transpercée, mais s'en sortira, tandis que son neveu gardera un handicap lourd. L'Humanité du 3 janvier 1925 titrera : « A Douanenez, première « flaque de sang » fasciste ».
« Histoire qui se vit au présent »
Si ces attentats restent impunis, ils auront le mérite de susciter de vives réactions dans la presse et au sein du gouvernement : tous reconnaissent que les communistes et les grévistes n'ont jamais usé de la violence, mais que deux d'entre eux sont à l'hôpital. Les industriels vont enfin accepter de négocier une augmentation des salaires. Mais les sardinières veulent également que le travail de nuit et les heures supplémentaires soient payés davantage. Elles feront pression (en quittant la table de négociation) et obtiendront une majoration de 50%. Elles gagneront également l'application de la loi des huit heures et le paiement des heures d'attente du poisson.
Ce « contrat de Douarnenez », signé au quarante-septième jour de grève, sera appliqué à toutes les usines de la ville et au-delà. C'est une immense fête à Douarnenez, où cette grève victorieuse restera dans l'histoire une grève de femmes ouvrières.
Autre événement remarquable à Douarnenez : Joséphine Pencalet, gréviste sardinière, deviendra en 1925 la première et la seule femme élue à la municipalité dans l'équipe de Le Flanchec, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote. Mais cette élection fut cassée peu de temps après.
Une chanson Penn Sardin, créée par l'auteure-compositrice Claude Michel au début des années 2000, raconte leur combat et sera reprise par le mouvement des gilets jaunes et par des cortèges féministes ces dernières années.
Tout récemment, le 5 avril 2024, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est venue à Douarnenez célébrer le centenaire de cette grève victorieuse devant 400 personnes, en rappelant que ce mouvement, comme tant d'autres, a permis de renverser le rapport de force en faveur des ouvrières et qu'aujourd'hui encore, le travail et les rémunérations des femmes restent déconsidérés. Pourquoi les gestes répétitifs, fréquents dans de nombreux métiers féminisés, ne sont pas pris en compte comme le port de charges lourdes ? « Je suis à Douarnenez pour montrer que la grève de 1924 est aussi une histoire qui se vit au présent », a-t-elle déclaré en avril.
Rachel Silvera
Maîtresse de conférences à l'université Paris-Nanterre
https://www.alternatives-economiques.fr/rachel-silvera/belle-greve-sardinieres-de-1924/00112273
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Les racines rouges de Hayao Miyazaki

Le Studio Ghibli, connu notamment à travers les œuvres de Hayao Miyazaki, n'est pas le Disney japonais, mais l'anti-Disney. Conçus par des animateurs issus du mouvement communiste japonais, ses films célèbrent le travail créatif et la solidarité humaine contre le capitalisme et la guerre.
4 septembre 2024 | tiré de contretemps.eu
https://www.contretemps.eu/racines-rouges-hayao-miyazaki-japon-communisme-anticapitalisme-guerre/
Les racines de l'un des studios d'animation les plus prospères de ces dernières décennies se trouvent chez Toei Doga, le département d'animation de l'une des plus grandes sociétés cinématographiques du Japon. Au milieu des années 1960, les conditions de travail dans le secteur étaient brutales, les équipes d'animateurs produisant des centaines de dessins par jour pour des dessins animés télévisés tels qu'Astro Boy (Astro le petit robot).
Les délais de fabrication étaient courts et la qualité n'avait aucune importance ; au moins un animateur est d'ailleurs mort au travail. Les jeunes animateurs Hayao Miyazaki (1941-) et Isao Takahata (1935-2018) comptaient parmi les délégués syndicaux les plus en vue du studio Toei. Il existe une photographie montrant le jeune Miyazaki, mégaphone à la main, à la tête d'une grève. Vingt ans plus tard, Miyazaki et Takahata fonderont ensemble leur propre studio, le Studio Ghibli.
Ghibli devait être tout ce que les studios existants n'étaient pas, même s'il restait dédié à l'élaboration de divertissements populaires. Ses animations fluides et riches décrivent ouvertement les dangers de la destruction de l'environnement, de la guerre et du capitalisme, mais flottent en quelque sorte – comme son héros, le « cochon rouge » Porco Rosso – sous le radar politique.
Miyazaki ne pouvait s'empêcher de déclarer : « Je dois dire que je déteste les œuvres de Disney », alors même que Ghibli signait en 1996 un accord de distribution à l'étranger avec le conglomérat multinational. Les films de Ghibli ne sont jamais propagandistes, mais, dans leur décontraction, ils ont donné naissance à une forme très particulière d'écosocialisme. Miyazaki et Takahata font partie des quelques cinéastes marxistes que le militant socialiste William Morris (1834-1896) aurait reconnu comme des âmes sœurs.
En même temps, l'orientation politique de Ghibli n'a jamais été un secret. En 1995, le réalisateur de Patlabor et de Ghost in the Shell, Mamoru Oshii, (1951) issu de la Nouvelle Gauche libertaire, a qualifié Takahata de « stalinien », Miyazaki de « quelque peu trotskiste » et le studio Ghibli de « Kremlin ». Le studio Toei, comme beaucoup de studios dans les années 60, était en grande partie contrôlé par le Parti Communiste Japonais, et bien que Miyazaki ait déclaré n'avoir jamais été un membre cotisant, il ne fait aucun doute que Takahata et lui étaient des compagnons de route.
On trouve quelques références malicieuses à ce sujet dans leurs films. L'as de l'aviation de Porco Rosso (1992), par exemple, refuse de s'engager dans l'armée de l'air sous Benito Mussolini – déclarant « mieux vaut être un cochon qu'un fasciste » – et dans une scène, son amante Gina chante l'hymne de la Commune de Paris « Le Temps des Cerises ». Mais la vision politique de Ghibli se manifeste surtout dans ses œuvres qui traitent de la campagne, au Japon et ailleurs, qui apparaît à la fois comme un rêve et un cauchemar.
Ghibli est basée à Tokyo, la plus grande métropole du monde, et c'est peut-être l'absence d'une « campagne » proche qui en fait un tel centre d'intérêt pour le travail du studio. Dans Mon voisin Totoro (1988), les créatures d'une forêt fantasmée et transfigurée aident à consoler deux enfants de la ville dont la mère est soignée pour une maladie chronique.
Mais l'un des mondes oniriques les plus politiquement révélateurs de Ghibli apparaît dans le précédent Le château dans le ciel (1986), dans lequel un garçon d'un village minier se retrouve à explorer la citadelle flottante détruite d'une société de haute technologie devenue obsolète que se disputent des aristocrates malveillants. Les paysages du film sont directement inspirés de la visite de Miyazaki et Takahata dans le sud du Pays de Galles en 1985.
Ayant l'intention de réaliser un film sur la révolution industrielle, ils se sont embarqués pour un voyage de recherche dans les Vallées (South Wales Velleys), une région aux étranges paysages ruraux et industriels où les maisons en terrasse sont entrecoupées de montagnes, de mines et d'usines sidérurgiques. Pour quiconque connaît les Valleys, le film est plutôt inquiétant, mais le sud du Pays de Galles n'a pas été qu'une simple source d'inspiration visuelle. Le hasard a voulu qu'ils s'y trouvent au lendemain de la grève des mineurs de 1984-85. L'année suivante, Miyazaki a exprimé son admiration pour le « véritable sens de la solidarité » qu'il a trouvé dans les villages miniers, et le film en est clairement inspiré.
Comme leur film précédent, la fable écologique post-apocalyptique Nausicaä de la vallée du vent (1984), Le Château dans le ciel est l'affirmation d'une vision particulière de la nature et d'une vision particulière du travail. Ghibli, malgré le grotesque de certains de ses films, n'a jamais cherché à être branché ou odieux. Parlant en 1982 de son rejet de la vague de bandes dessinées nihilistes gekiga d'après 1968, Miyazaki a expliqué qu'il avait décidé qu'il était « préférable d'exprimer de manière honnête que ce qui est bon est bon, que ce qui est joli est joli et que ce qui est beau est beau ». Le travail manuel est l'une des choses que Miyazaki et Takahata présentent constamment comme belles.
Des fonderies du Château dans le ciel aux ouvrières qui assemblent des avions dans Porco Rosso, les films Ghibli regorgent d'images de personnes en train de fabriquer des objets. Les films peuvent facilement être caricaturés comme étant anti-technologiques, étant donné la quantité de destruction écologique qu'ils dépeignent, en particulier avec les films plus récents comme Ponyo sur la falaise (2008) qui traitent explicitement du changement climatique.
Mais le Studio Ghibli adhère davantage à une distinction inspirée par William Morris entre « travail utile » et « labeur inutile », ce dernier étant illustré de manière particulièrement mémorable dans le travail sans fin, digne du purgatoire et organisé de manière despotique du film Le voyage de Chihiro (2001). En 1979, Miyazaki a critiqué les séries de robots mecha pour lesquelles le Japon commençait à être connu à l'étranger, en raison de l'approche inévitablement juvénile et aliénée de la technologie dans ce genre. Il préférait que « le protagoniste se batte pour construire sa propre machine, qu'il la répare lorsqu'elle tombe en panne et qu'il doive la faire fonctionner lui-même ».
« La faire fonctionner lui-même ». C'est exactement ce que font les gens dans les films de Ghibli, s'exprimant à travers le travail qu'ils font avec leurs mains. Les films de Miyazaki peuvent témoigner à la fois d'une admiration pour les réalisations du travail humain et d'une horreur pour leurs conséquences, comme dans Le vent se lève (2013), un film d'époque situé dans les années 1930 qui dépeint avec amour le développement et la construction de l'avion Mitsubishi A6M et montre comment il a été utilisé par l'impérialisme japonais.
Takahata est resté marxiste jusqu'à sa mort en 2018, tandis que Miyazaki a perdu la foi dans les années 1990 alors qu'il achevait la version manga de Nausicaä de la vallée du vent. Selon les termes de Miyazaki, il a « fait l'expérience de ce que certains pourraient considérer comme une capitulation politique », c'est-à-dire qu'il a décidé « que le marxisme était une erreur ». Il souligne que cela n'a rien à voir avec des événements politiques ou personnels, mais qu'il s'agit plutôt d'un rejet philosophique du romantisme ouvriériste – « les masses sont capables de faire un nombre infini de choses stupides », a-t-il déclaré – et d'un rejet du « matérialisme marxiste » et de la philosophie du progrès matériel.
Miyazaki lui-même a résumé son parcours politique en disant qu'il était « redevenu un vrai simple d'esprit ». Le fait d'être copropriétaire d'une entreprise à succès soutenue par Disney n'y est peut-être pas étranger. Bien que les conditions de travail chez Ghibli soient réputées bien meilleures que dans la plupart des studios d'animation japonais, il s'agit toujours d'une entreprise capitaliste, qui gagne des millions grâce aux produits dérivés.
Néanmoins, Miyazaki et le Studio Ghibli ont conservé un dégoût pour la guerre – il n'y a peut-être pas de plus grand film anti-guerre que Le tombeau des lucioles (1988) de Takahata – et pour l'impérialisme. La représentation des fascismes japonais et allemand dans Le vent se lève (2013) a suscité la colère des nationalistes japonais, tandis que le féroce Le château ambulant (2004), le dernier véritable chef-d'œuvre de Miyazaki, a canalisé la « rage » du réalisateur face à la guerre en Irak, durant laquelle il a refusé de se rendre aux États-Unis. Le château de ce film, une machine organique, changeante et réactive, est l'une des images les plus puissantes de Miyazaki d'une technologie non aliénée. De même, Miyazaki ne s'est jamais, au moins sur le plan philosophique, réconcilié avec le capitalisme : Le voyage de Chihiro regorge d'images horribles de l'exploitation industrielle et de la domination des classes sous l'apparence d'une fantaisie enfantine.
Les subtilités de la vision de Ghibli sur le développement peuvent être mieux perçues dans certains de ses films les plus calmes. Deux films des années 1990 se déroulent dans la ville nouvelle de Tama, un projet de développement piloté par l'État qui a rasé d'immenses pans de campagne à l'extérieur de Tokyo dans les années 1970 : Pompoko et Si tu tends l'oreille. Pompoko, sorti en 1994, est une écocritique à la manière de ce que l'on peut attendre de Ghibli, dans laquelle les tanuki, les chiens viverrins considérés dans le folklore japonais comme ayant une double vie, à la fois animaux ordinaires et dotés de pouvoirs magiques comme la métamorphose, complotent pour empêcher la construction de la ville nouvelle.
Il s'agit d'une merveilleuse farce et d'une description plus optimiste des révolutionnaires non humains que tout ce qu'a pu écrire George Orwell. Mais Tama, une fois sortie de terre, est le cadre de la romance adolescente apparemment ordinaire de Si tu tends l'oreille, sorti en 1995. Une jeune fille qui vit dans une cité danchi – les logements sociaux construits en grand nombre à Tama – a le béguin pour un garçon qui vit en amont, dans un quartier plus ancien et plus aisé de la ville.
L'antagonisme des classes et l'attirance entre les deux, assistés par un chat fantôme anthropomorphique, sont décrits sans amertume, et le paysage urbain est dessiné avec amour et précision : une image de la modernité japonaise elle-même comme quelque chose de doux et d'humain. Cela reflète peut-être le rejet par Miyazaki de la lutte des classes, mais cela fait également partie de sa réaction au nihilisme sous toutes ses formes. Ici aussi, dans le paysage moderne, ce qui est beau est beau.
Le film le plus dialectique du studio Ghibli, et le plus subtilement marxien, est Souvenirs goutte à goutte (1991) d'Isao Takahata. Dans ce film, Taeko, une femme approchant la trentaine et insatisfaite de sa vie à Tokyo, se rend dans un village pour aider à la récolte. Un jeune ouvrier agricole la conduit à travers le paysage, avec ses rivières, ses champs, ses marais et ses forêts, tous animés avec amour dans des détails luxuriants et méticuleux. Elle le contemple avec émerveillement, exprimant son admiration pour la « nature ». Un film de Disney en resterait là, mais pas Ghibli. Le fermier, souriant mais quelque peu méprisant, insiste sur le fait que tout ce qu'elle peut voir est le résultat du travail humain.
Semblant paraphraser The Country and the City du marxiste gallois du sud Raymond Williams (1912-1988), il lui dit que « les citadins voient les arbres et les rivières et sont reconnaissants à la « nature » ». Mais « chaque parcelle a son histoire, pas seulement les champs et les rizières. L'arrière-arrière-grand-père de quelqu'un l'a planté ou défriché ». À la fin du film, Taeko décide de rester dans le village, précisément parce que son expérience a été celle d'un travail au sein d'une communauté plutôt que celle d'une spectatrice et d'une contemplatrice.
Les mondes imaginaires du Studio Ghibli sont des paysages de production et des espaces de solidarité, et voici, dans son film le plus réaliste, une petite image d'une véritable utopie.
*
Owen Hatherley est le rédacteur de la rubrique Culture de Jacobin et l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Red Metropolis : Socialism and the Government of London.
Publié initialement par Jacobin. Traduit par Christian Dubucq pour Contretemps.
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*Pour les femmes afghanes*

Source : La lettre de Patrick Le Hyaric, 7 septembre 2024, Saint-Denis (France).
Lecture suggérée par André Cloutier
« Un jour meilleur viendra.
Sœur. Le jour viendra où toi et moi volerons.
Sur les fières montagnes de notre terre.
Il viendra un jour où les portes ne seront plus verrouillées.
Et tomber amoureuse ne sera pas un crime.
Toi et moi laisserons nos cheveux voler.
Nous porterons des robes rouges.
Et enivrerons les oiseaux
De nos vastes déserts
Avec nos rires.
Nous danserons parmi les tulipes rouges de Mazar.
En mémoire de Rabia.
Ce jour-là n'est pas loin.
Il est peut-être au coin de la rue.
Il est peut-être dans notre poésie »./
*****
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Kalilou Diakité

Kalilou Diakité, écrivain, poète et scénariste de Moissy-Cramayel, fait parler de lui à travers des œuvres littéraires puissantes et engagées.
Son approche unique, mêlant critique sociale et poésie, met en lumière des réalités contemporaines souvent ignorées. À travers trois de ses ouvrages phares, "Ghetto Island", "Francité" et "Souffle à la Femme", l'auteur offre un témoignage saisissant de la société actuelle, en abordant des thèmes tels que les inégalités sociales, l'identité et la place des femmes dans le monde.
Un auteur au cœur du réel
Kalilou Diakité n'est pas seulement un écrivain : c'est aussi un acteur engagé sur le terrain. En tant que coordinateur éducatif au sein de l'association "Zy Va" (https://www.jeuneetbenevole.org/zyva), il est au plus près des jeunes des quartiers populaires, dont il raconte les défis quotidiens et les espoirs dans ses œuvres. Cette proximité avec la réalité confère à son écriture une authenticité rare, qui séduit de plus en plus de lecteurs.
Ses livres
* "Francité" : Une réflexion poétique sur l'identité française
Avec "Francité", Kalilou Diakité propose une réflexion originale sur ce qu'est être Français aujourd'hui. Cet essai politico-poétique explore les contradictions et la diversité de la France contemporaine. L'auteur y questionne les idéaux républicains, leur application et la place des citoyens issus de diverses origines dans cette grande mosaïque culturelle. À travers une prose lyrique et rythmée, Diakité nous invite à reconsidérer nos perceptions de l'identité nationale.
"Ghetto Island" : Une immersion dans les quartiers marginalisés
Dans "Ghetto Island", Kalilou Diakité nous plonge au cœur des cités, ces quartiers souvent stigmatisés par les médias et la société. À travers le personnage de Kal, l'auteur dépeint la vie dans ces espaces où survie et humanité se côtoient au quotidien. Ce roman est un appel à l'empathie et à la compréhension des réalités souvent déformées par les clichés. "Ghetto Island" est un cri du cœur, une œuvre engagée qui interroge les inégalités sociales et pousse à la réflexion.
"Souffle à la Femme" : Une ode à la résilience féminine
Dans "Souffle à la Femme", Kalilou Diakité rend un hommage vibrant aux femmes du monde entier. Cet essai célèbre leur force, leurs luttes, et leurs sacrifices, tout en dénonçant les inégalités persistantes qui freinent leur émancipation. En faisant appel à des figures emblématiques du féminisme comme Olympe de Gouges et Malala Yousafzai, Diakité nous rappelle que la lutte pour les droits des femmes est loin d'être terminée.
Un auteur à suivre de près
Kalilou Diakité se positionne aujourd'hui comme une voix incontournable de la littérature contemporaine. Par sa plume, il offre une lecture engagée et humaniste du monde actuel. Qu'il s'agisse de dénoncer les injustices sociales, de questionner les identités ou de célébrer la féminité, Diakité utilise l'écriture pour provoquer des prises de conscience.
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La légitimité de la gauche « sucrée »

Une dissolution de l'Assemblée nationale qui s'opère dans la douleur. Un jeu démocratique brouillé. Un Nouveau Front Populaire vainqueur, carotté. La France de Macron ne navigue plus à vue. Elle s'abreuve de l'abus !
De Paris, Omar HADDADOU
Voilà une République qui n'a pas le blues !
Et pour cause, sa Démocratie se décline, se travestit au gré des humeurs de son Président, la pauvreté de certains esprits et la germination opportuniste des courants extrémistes. Ainsi va la France ! Eclopée, nidoreuse, mais résolue à conserver ce fard aux exhalaisons faussement subtiles.
La dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin 2024 - sur la base de l'Article 12 de la Constitution - précipitée par Emmanuel Macron, a rabattu les cartes, offrant au Rassemblement National (RN) une aubaine déroutante de se refaire une santé et revenir à la charge. Le couple Bardella - Marine Le Pen joue les Expectants, guettant l'aboutissement de la décantation de l'échiquier politique et la mécanique des coalitions y afférente.
La nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, issu de la Droite (LR), avait provoqué une levée de boucliers au sein de la Gauche qui y voyait un empiétement des Droits fondamentaux, un hold-up de sa victoire aux législatives, d'où les 150 manifestations de ce samedi 7 juin sur tout le territoire national, dont celle place de la Bastille à Paris à l'appel des Syndicats d'organisations de Jeunesses.
Dans la capitale, la Préfecture avançait le chiffre de 26 000 manifestants (es), 160 000 selon La France Insoumise (LFI).
Dans le cortège, les déclarations se veulent tranchantes. Pénélope, militante écologiste, la veste verte écussonnée d'une marguerite jaune, ne cache pas son inquiétude : « Macron se fout de notre gueule. Il va s'allier avec la Droite et réhabiliter le RN. Ça m'fait peur ! Peur pour mon bébé, pour les pauvres étrangers ».
Le cortège dont l'élan est accompagné par des slogans de contestation et d'indignation « Macon démission ! », compte en son sein des familles, une junte féminine importante, des lycéens (es) et étudiants (es) en force, des retraités, des chômeurs et des professionnels de tout âge : « Nous sommes prêts à bloquer le pays ! Il doit se soumettre ou se démettre » s'étrangle un intervenant derrière le micro.
Tout le monde s'accorde à dire que les dissidences et les guerres du leadership avait aussi contribué à la fragilisation de l'union des Partis de gauche qui s'échinent présentement à faire bloc face à un gouvernement complètement atomisé.
Michel Barnier, à la manœuvre des tractations depuis hier, hérite, lui aussi, d'un cadeau empoisonné.
La quête d'un équilibre de sa coalition parlementaire à l'ossature inclusive, s'avère un exercice éminemment périlleux !
Bouillonnant, Mélenchon, le portevoix du Nouveau Front Populaire, s'en prend vertement à Macron et ses affidés : « Où êtes-vous ? Pourquoi n'êtes-vous pas là ? N'avez-vous pas honte ? de laisser un tel coup se faire contre votre dignité (déni de victoire du NFP). Tant qu'il restera un ferment de rébellion, de refus de la capacité de dire non ! Alors la France s'embrasera de la volonté de Liberté, de l'Egalité et de Fraternité ! »
La poursuite des consultations de Michel Barnier pour la formation d'un gouvernement, s'annonce ardue.
Le Premier ministre a pour baptême du feu, de marcher sur une crête estampillée Macronie.
Le cauchemar ne fait que commencer !
O.H
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gauche.media
Gauche.media est un fil en continu des publications paraissant sur les sites des médias membres du Regroupement des médias critiques de gauche (RMCG). Le Regroupement rassemble des publications écrites, imprimées ou numériques, qui partagent une même sensibilité politique progressiste. Il vise à encourager les contacts entre les médias de gauche en offrant un lieu de discussion, de partage et de mise en commun de nos pratiques.