Presse-toi à gauche !

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En guise de réaction à cette offensive...

5 mars 2024, par Nitzan Perelman, Faris Lounis — ,
En guise de réaction à cette offensive réactionnaire voulant faire de tout critique universitaire un « apologète du terrorisme », certains jeunes précaires de la recherche et (…)

En guise de réaction à cette offensive réactionnaire voulant faire de tout critique universitaire un « apologète du terrorisme », certains jeunes précaires de la recherche et des chercheurs indépendants ont réuni leurs compétences scientifiques et leurs forces politiques dans un projet exigeant et ambitieux : le blog « Yaani ». Ils sont Français, Israéliens, les deux à la fois, originaires du Maghreb et d'autres horizons. Leur point commun ? Le refus de la colonisation, de ses crimes et de ses justifications académiques (et politiques) par omission, partialité et compromission. Ils entendent restituer les faits fidèlement aux données d'un réel colonial qui dure depuis au moins 1917.
Citoyenne franco-israélienne et membre du comité de réaction de « Yanni », Nitzan Perelman est doctorante en sociologie politique à l'université Paris Cité et ingénieure d'Etudes en sociologie au CNRS. Elle se réclame d'une gauche radicale qui lutte pour « un Etat de tous ses citoyens » en Palestine-Israël. Elle répond aujourd'hui aux questions du Matin d'Algérie et fait entendre une voix minoritaire qui, à l'instar de celles du député communiste Ofer Cassif, du journaliste Yuval Abraham et de beaucoup d'autres, est réduite au silence par le suprématisme et l'annexionnisme de M. Netanyahou et de sa coalition d'ultra-orthodoxes messianiques et fascistes.
***
Le Matin d'Algérie : Nous assistons depuis le 7 octobre 2023 à une censure sans précédent des voix qui entendent produire un discours scientifique et critique sur la situation coloniale en Palestine-Israël. Est-ce la censure exercée par ce nouveau maccarthysme qui est à l'origine du projet universitaire et citoyen Yaani ?

Nitzan Perelman : En raison du fait que je navigue entre plusieurs langues, l'hébreu, le français et l'anglais, j'ai eu l'idée, que j'ai proposée par la suite à des amis et aux actuels membres du comité de rédaction de Yaani, de créer un blog qui serait un espace alternatif où des textes traduits de l'hébreu et de l'arabe vers le français pourront circuler et y trouver la visibilité qu'ils méritent. Notre projet répond d'abord à un manque d'informations qui, écrit à la confluence des styles journalistique et universitaire, seraient à même d'éclairer le lecteur sur la réalité coloniale en Israël-Palestine. Avec toute la pédagogie qu'une telle tâche nécessite, nous essayons de donner une profondeur historique aux actuels enjeux politiques et citoyens qui nous préoccupent et constituent les terrains de nos recherches. Nous voulons offrir à nos lecteurs des clefs de compréhension et des leviers d'action. Lire, comprendre, dialoguer, critiquer, agir. C'est ce que nous entendons faire. Si l'on se réfère aux articles d'Insaf Rezagui [doctorante en droit international public à l'Université Paris Cité et membre du comité de rédaction de Yaani. N.D.L.R] sur la Palestine et le droit international, le lecteur trouvera facilement des arguments solides pour réfuter ceux qui répètent à longueur de journée dans les journaux et les radios que « Gaza n'est pas un territoire occupé ».

- Si le sens de l'expression [!يَعْنِي] est bien connu de nos lecteurs arabophones, quel sens recouvre-t-elle dans le contexte colonial israélien ?

En hébreu comme dans l'argot israélien, ce vocable recouvre le même sens que celui de la langue arabe. Vous-savez, nous utilisons beaucoup de termes palestiniens dans nos échanges quotidiens !

Les tautologues des médias mensonges et les pseudo-intellectuels des basses œuvres s'obstinent à ne voir dans la guerre que mène Israël actuellement contre les Palestiniens que l'expression d'une millénaire guerre de religions entre « les fils de la lumière » et « les fils des ténèbres », la « civilisation » et la « barbarie ». Qu'en pensez-vous ?

C'est important de rappeler que ce conflit est avant tout colonial. Certes, des éléments religieux, sur lesquels je travaille depuis des années, s'y greffent, mais dire que c'est une guerre entre un « islam planétaire conquérant » et une « civilisation judéo-chrétienne qui se défend » est une absurdité totale. Dans ce conflit et ses guerres innombrables, la colonisation et le suprémacisme national sont premiers.

- Le recours à la langue du droit international est central dans votre démarche. Pourquoi ?

Le droit international est un enjeu majeur dans notre projet, ainsi que dans toute lutte politique émancipatrice. Il s'agit pour nous de montrer, dans les méandres du contexte israélo-palestinien, ce que peut faire le droit international, ce qu'il ne peut pas faire et, surtout, rappeler que jusqu'à présent, il n'est pas appliqué. L'application de ce droit changera beaucoup de choses sur le terrain, et c'est à cela que nous aspirons.

Les voix israéliennes et juives anticoloniales sont de plus en plus délégitimées, stigmatisées et affublées du stigmate de la « haine de soi » et de la « trahison nationale ». Comment vous expliquez un tel rejet ?

J'ai beaucoup travaillé sur ce sujet depuis la constitution du deuxième gouvernement de M. Netanyahou en 2009. C'est une répression systématiquement pratiquée par ce gouvernement et ses successeurs. Elle se traduit par une propagande nauséabonde, par des lois et par la création d'organisations d'extrême droite dont le principal objectif est de s'attaquer à l'ensemble des formations politiques de la gauche radicale. Le but étant d'assimiler toute critique du colonialisme à une « menace intérieure », voire une « trahison nationale ».

Lien vers Yaani : https://www.yaani.fr/
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* Cet article a été publié pour la première fois, le 16 février 2024, dans Le Matin d'Algérie.
Propos recueillis par Faris LOUNIS
Journaliste indépendant

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Santé inc. - Mythes et faillites du privé en santé d’Anne Plourde | Livre à paraître le 19 mars

5 mars 2024, par Anne Plourde, Éditions Écosociété — ,
Partout, on nous dit que le privé est la solution aux problèmes que connaît le système de santé québécois. La réforme Dubé va d'ailleurs en ce sens. Mais est-ce que ça (…)

Partout, on nous dit que le privé est la solution aux problèmes que connaît le système de santé québécois. La réforme Dubé va d'ailleurs en ce sens. Mais est-ce que ça fonctionne vraiment, le privé en santé ? Pas du tout, avertit la chercheuse Anne Plourde dans un livre coup de poing.

L'essai *Santé inc. - Mythes et faillites du privé en santé*, de la chercheuse Anne Plourde, va paraître *en librairie le 19 mars prochain*, soit une semaine après la présentation du nouveau budget du gouvernement Legault, que l'autrice peut par ailleurs commenter.

*En bref : *On le dit plus efficace, moins cher, nouveau, utile et de qualité...Beaucoup de mythes circulent autour du privé en santé. Or le constat d'Anne Plourde est implacable : contrairement à ce qu'on nous dit, le privé en santé, c'est finalement plus cher que le public, moins efficace, de moindre qualité, nocif pour le système public et ce n'est pas du tout une nouvelle solution. Si bien que la chercheuse conclut qu'il faut déprivatiser notre système de santé pour l'améliorer.

Pour recevoir un exemplaire en service de presse, merci de me fournir votre adresse postale en cas de télétravail.

*À propos du livre*

Notre système de santé est en état de crise permanent. Depuis des décennies, nos gouvernements présentent le privé comme une solution. La réforme Dubé va aussi dans ce sens. Mais au-delà des considérations idéologiques, est-ce que ça fonctionne, le privé en santé ?

Se basant sur une abondance de données provenant du Québec et d'ailleurs, la chercheuse Anne Plourde a soumis à l'épreuve des faits cinq soi-disant vertus du privé en santé. Son constat : non, ça ne fonctionne pas. Pas du
tout. Confrontées à la réalité, ces vertus se révèlent être des mythes :

1. *Le système de santé est essentiellement public, le privé est nouveau*.
Faux : le privé représentait en 2022 plus du quart des dépenses de santé au
Québec et l'avènement du système public en 1970 est une réponse à l'échec
historique du privé.

2. *Le privé coûte moins cher*. Faux : le privé échoue à réduire les
coûts, notamment à cause de sa lourde bureaucratie et de sa quête
perpétuelle de profits. Pour preuve, le système de santé états-unien est
celui qui coûte le plus cher au monde.

3. *Le privé en santé est plus efficace*. Faux : que ce soit
l'incapacité des GMF à désengorger les urgences ou encore le taux d'échec
de 82% des super-cliniques, le privé en santé est inefficace.

4. *Le privé aide à réduire l'attente au public*. Faux : le
développement d'une offre privée n'ajoute pas de nouveaux services. Cette
offre vampirise les ressources du public et compétitionne avec lui pour
recruter du personnel dans un bassin commun et limité.

5. *Le privé améliore la qualité des soins sans nuire à l'équité dans
l'accès aux services*. Faux : les objectifs de rentabilité guidant les
entreprises à but lucratif détériorent l'accès aux soins et leur qualité.
La télémédecine est un exemple parlant.

Bref, le privé en santé fait moins avec plus, ce qui est l'exact contraire de l'effet recherché. Mais ce n'est pas une fatalité. À rebours des discours officiels, la chercheuse propose une solution pragmatique aux problèmes constatés : choisir l'efficacité et le meilleur rapport qualité-prix en déprivatisant complètement notre système de santé.

*À propos de l'autrice*

Docteure en science politique de l'Université du Québec à Montréal, Anne Plourde a réalisé un postdoctorat à l'Université York sur la privatisation des services de santé et est chercheuse à l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS). Chez Écosociété, elle est l'autrice de *Le capitalisme, c'est mauvais pour la santé* (2021).

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Manifestations - Journée Internationale des Femmes à Montréal et Québec

5 mars 2024, par Collectif —
À Montréal DATE : 8 Mars 2024 - 17h30 ORGANISÉ PAR : Femmes de Diverses Origines Femmes de diverses origines et nos groupes membres et allié.es vous invitent à prendre la (…)

À Montréal
DATE :
8 Mars 2024 - 17h30
ORGANISÉ PAR : Femmes de Diverses Origines

Femmes de diverses origines et nos groupes membres et allié.es vous invitent à prendre la rue ! Unissons-nous, de Tiohtià:ke/Montréal à la Palestine occupée, pour commémorer la Journée internationale des droits des femmes !

Cette année, notre cri de ralliement résonne plus fort que jamais : LES FEMMES RÉSISTENT À LA GUERRE, AU COLONIALISME ET AU CAPITALISME ! Nous sommes unies et exigeons une PAIX JUSTE, l'ÉGALITÉ et la LIBÉRATION ! MAINTENANT !

17h30 - Rassemblement au Square Dorchester.
18h00 - Manif : Nous descendrons dans les rues avec unité, marchant du Square Dorchester au cœur de Tiohtià:ke/Montréal.

COORDONNÉES :
Square Dorchester
1001, Square Dorchester
Montréal, QC H3B 1N1
Canada
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À Québec
organisé par le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale nationale (Portneuf-Québec-Charlevoix) RGF-CN

En route vers le 8 mars !

C'est sur le thème Ça gronde : solidaire pour nos droits – ici comme ailleurs les femmes se lèvent face aux crises ! que le comité organisateur du 8 mars vous convie les 7 et 8 mars prochain.

Programme du 7 mars

De 13h à 16h Ateliers créatifs à la Maison de la Coopération au 155 blvd Charest Est à Québec.

Activité en non-mixité inclusive. Bienvenue aux enfants !*

Inscription demandée : https://forms.gle/w3pCMon83ATSidF36

Vous trouverez le détail des ateliers sur la pièce jointe : compléments d'infos 7 et 8 mars.

De 17h à 20h le comité organisateur vous propose un rallye nocturne qui ciblera des symboles des crises qui sont partout : militaire-humanitaire ; économique-politique ; climatique. Habillez-vous chaudement et amenez vos sifflets ou casseroles. Cette action est en non-mixité inclusive. Inscriptions par ici : https://forms.gle/LG2cwQDUuLAk4Q2E8

Événement du 7 mars : https://www.facebook.com/events/371012795681784/?ref=newsfeed

Programme du 8 mars

De 10h30 à 12h00 : Animation sur les luttes des femmes avec Emilia Castro, suivie d'une soupe

À la Maison de la Coopération de 10h30 à 12h (155 Boulevard Charest E, Québec). Accessible aux personnes à mobilité réduite. Gratuit. Interprètes LSQ sur place. Pour toutes et tous.

De 12h00 à 13h00 : Marche colorée. Départ au Parc de l'Université du Québec. Arrivée à la Maison de la Coopération. Bienvenue à toutes et tous !

Nous vous invitons à porter du rouge, orange et jaune pour incarner les couleurs du feu !

De 13h00 à 14h00 : Pause chocolat chaud et échanges

À la Maison de la coopération au 155, Boulevard Charest E, Québec.

Lien vers l'évènement du 8 mars : https://www.facebook.com/events/929833708851109/

Appel à de courtes vidéos sur le thème ça gronde !

Vous êtes invitées dès maintenant à enregistrer et diffuser une courte capsule vidéo sur ce qui vous met en colère, ce qui attise votre feu, ce qui gronde en vous, comme l'évoque le thème de cette année : Ça gronde !

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Brian Mulroney a fait plus de mal que de bien

5 mars 2024, par Judy Rebick — ,
L'héritage de Brian Mulroney ne se limite pas à son opposition à l'apartheid et à la lutte contre les pluies acides. Ses positions politiques représentaient souvent une attaque (…)

L'héritage de Brian Mulroney ne se limite pas à son opposition à l'apartheid et à la lutte contre les pluies acides. Ses positions politiques représentaient souvent une attaque contre les droits des femmes.

1 mars 2024 | tiré de rabble.ca
https://rabble.ca/columnists/brian-mulroney-did-more-harm-than-good/

Quand quelqu'un meurt, tout le monde a des éloges pour lui. Il ne fait aucun doute que Brian Mulroney a eu un impact majeur sur le Canada, mais dans presque tous les cas, c'était pour le pire. J'étais présidente du Comité national d'action (CNA) sur la condition féminine lorsque Brian Mulroney était premier ministre. J'aime à penser que nous étions son ennemi juré. Nous l'avons combattu sur le libre-échange, l'avortement, les changements constitutionnels et les droits des Autochtones, entre autres questions.

Ce qu'aucun des hommages ne mentionne, c'est que Mulroney a tenté de recriminaliser l'avortement. Après une lutte de plusieurs décennies, nous avons réussi à obtenir le droit à l'avortement en 1988 lorsque la Cour suprême a invalidé la loi sur l'avortement. Après la décision, Mulroney a tenté de criminaliser à nouveau l'avortement avec une loi qui rendrait l'avortement illégal à moins que la santé ou la vie de la femme ne soit en jeu. Cette loi était encore plus stricte que la loi sur l'avortement de 1969 qui a été invalidée. Le projet de loi a été adopté par la Chambre des communes, où les conservateurs étaient majoritaires, mais a été rejeté au Sénat par une marge d'une unité. Celle-ci, c'était Pat Carney, son bras droit dans la lutte pour le libre-échange, mais une féministe pro-choix convaincue. Il l'a congédiée du cabinet, mais elle a tenu bon. Il s'agit peut-être de la seule initiative gouvernementale d'envergure jamais rejetée par le Sénat. Le mouvement pro-choix avait bâti une majorité si puissante en faveur de la liberté de choix en matière d'avortement que même un gouvernement conservateur majoritaire n'a pas pu faire adopter un projet de loi.

Mais la contribution la plus importante de Mulroney a été la négociation de l'accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada. Les idées de néolibéralisme, de libre-échange, de coupes dans les services sociaux, de réductions d'impôts et de privatisation avaient pris racine en Grande-Bretagne avec Margaret Thatcher et aux États-Unis avec Ronald Regan. Une vaste coalition de groupes appelée le Réseau pro-canadien a combattu le libre-échange, comme nous appelions le néolibéralisme à l'époque, et a réussi à le retarder pendant plusieurs années. C'est la commission de l'emploi de la NAC, en particulier l'économiste Marjorie Cohen, qui a souligné que le libre-échange avec les États-Unis saperait nos programmes sociaux.

Mais l'impact majeur de la NAC sur le règne de Mulroney s'est produit lors des débats constitutionnels. Mulroney était obsédé par l'idée que le Québec signe la constitution, ce qu'il a refusé de faire lorsque Pierre Elliott Trudeau a rapatrié la constitution. Aujourd'hui, tout ce dont nous entendons parler, c'est de l'Accord du lac Meech, qui a été rejeté au moment où j'ai été élu président du CNA. Mon premier discours a eu lieu lors d'un rassemblement en l'honneur d'Elijah Harper, le député autochtone de l'Assemblée législative du Manitoba qui s'est tenu debout avec une plume d'aigle pour refuser la tenue d'un vote sur l'Accord. Le consentement unanime des provinces était nécessaire.

Mulroney n'a pas baissé les bras. Il a procédé à la préparation d'une nouvelle tentative d'amendement de la Constitution. Ce processus a été à peu près le plus démocratique que nous ayons jamais vu au Canada, du moins au début. Se rendant compte qu'il n'avait que très peu de soutien public pour les changements, il a demandé à des organisations politiques indépendantes d'organiser des conférences constitutionnelles populaires dans cinq villes, chacune sur un sujet différent. Un tiers des invitations étaient ouvertes à des citoyens ordinaires choisis par tirage au sort, un tiers à des groupes comme le CNA et les syndicats et un tiers à des politiciens. Le CNA a décidé de s'adresser à chacun d'entre eux et d'intervenir activement. Nos plus grandes préoccupations étaient le transfert de pouvoirs aux provinces pour répondre à la demande du Québec pour plus de pouvoir. Nous avons convenu que le Québec était une société distincte et qu'il devrait avoir des pouvoirs spéciaux alors que le reste d'entre nous avait un gouvernement fédéral fort. À leur grande surprise, nous avons gagné la conférence d'Halifax et rejeté leur proposition. À chaque conférence, le CNA, le Congrès du travail du Canada (CTC) et l'Assemblée des Premières Nations (APN) ont réussi à faire échouer ou à modifier fondamentalement les propositions du gouvernement. Lors de la dernière conférence à Vancouver, ils ont tenté de renverser les décisions des autres conférences, mais ont échoué.

Il a ensuite rencontré les premiers ministres provinciaux et les dirigeants autochtones masculins à huis clos à Charlottetown et a rejeté presque toutes les recommandations des conférences, revenant à ses propositions initiales. Ils ont décidé de tenir un référendum sur un projet de loi qui s'appelait l'Accord de Charlottetown. Le CNA a décidé de dire non. Les trois partis politiques, tous les premiers ministres provinciaux, l'APN et même le CTC étaient du côté du « oui ». Le CNA a décidé de dire non parce que les femmes autochtones s'y opposaient, une clause canadienne qui, selon les avocats, menacerait les droits des femmes et la dévolution du pouvoir aux provinces qui menaçait les programmes sociaux, en particulier un programme national de garde d'enfants, que nous n'avions pas encore gagné. Partout, les gros titres disaient : « Le CNA dit non. » Les seules personnalités importantes du camp du « non » étaient Preston Manning, alors chef du Parti réformiste, et moi-même. Il va sans dire que nous nous sommes opposés aux amendements pour différentes raisons.

Les sondages ont montré qu'après que le CNA ait dit non, l'appui au « non » a considérablement augmenté et, bien sûr, l'Accord de Charlottetown a été rejeté. J'ai beaucoup appris sur le pouvoir à cette époque. L'Accord a été rejeté, mais ils ont quand même mis en œuvre presque tout ce qu'ils voulaient faire par voie législative. Maintenant, même s'il s'agissait du processus le plus démocratique de l'histoire du Canada, ou peut-être parce qu'il l'était, personne n'en parle jamais.

Oui, Brian Mulroney a combattu l'apartheid. Oui. Il a contribué à mettre fin aux pluies acides. Mais il a aussi introduit le capitalisme sauvage au Canada sous la forme du libre-échange avec les États-Unis. Je ne le connaissais pas personnellement. J'ai travaillé avec ses sbires, Joe Clark, Michael Wilson et Kim Campbell. La seule fois où je l'ai rencontré, c'était l'année précédant mon entrée en fonction du CNA. En tant que représentante de la Société canadienne de l'ouïe, j'ai été coprésidente d'une coalition de personnes handicapées sur l'équité en matière d'emploi avec Beryl Potter, une triple amputée. Je me suis arrangé pour qu'un groupe d'entre nous le croise dans les couloirs du Parlement. Son personnel lui avait probablement dit qu'un petit groupe de touristes handicapés se trouvait dans le hall et que cela ferait une bonne séance de photos. Il marchait dans le couloir avec son allure arrogante habituelle avec un grand sourire sur le visage. Puis il a vu Beryl, qu'il connaissait, puis il m'a vu, moi que tout le monde connaissait de la lutte pro-choix. L'expression paniquée sur son visage à ce moment-là a été l'un des moments forts de ma carrière politique. Beryl l'a attrapé d'un bras et ne l'a pas lâché jusqu'à ce qu'il promette de renforcer le projet de loi sur l'équité en matière d'emploi.
Il ne l'a pas fait, mais j'ai convaincue Beryl de lâcher prise.

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Au-delà du non aux hydrocarbures, l’exigence d’un BAPE pour Northvolt dénonce le tout-électrique et questionne l’auto solo

5 mars 2024, par Marc Bonhomme — ,
Environ 200 personnes amenées par Mères au front et le Comité Action CitoyenneProjet Northvolt ont organisé un sit-in (voir album de photos) le 3 mars devant les bureaux du (…)

Environ 200 personnes amenées par Mères au front et le Comité Action CitoyenneProjet Northvolt ont organisé un sit-in (voir album de photos) le 3 mars devant les bureaux du Premier ministre Legault à Montréal pour réclamer un BAPE pour la méga-usine Northvolt dont la construction a déjà commencé grâce à la complaisance des tribunaux qui ne se sont pas formalisés de la contradiction.

Grâce à une bonne couverture médiatique critique, le grand public a appris que le navire amiral de la filière batterie, nouveau projet du siècle, avait bénéficié d'une modification réglementaire de dernière minute pour échapper au BAPE alors que peu auparavant un projet de construction domiciliaire au même endroit avait été rejeté pour protéger ce milieu naturel exceptionnel, un très rare refus, à tel point que le ministère de l'Environnement a dû supprimer maintes références scientifiques pour faire cette pirouette. La complaisance gouvernementale va jusqu'à des subventions gargantuesques qui ne seront pas rentabilisés avant 2037 sans compter une absence de réciprocité en termes de contenu québécois. Cerise sur le gâteau, selon une responsable de Mères au front, en Suède même, Northvolt est loin d'être écologiquement exemplaire en violant maints règlements environnementaux.

Après le rejet de la production de gaz, le tout-électrique fonce droit devant

Depuis que le nouvel extractivisme tout-électrique commence à se saisir et à polluer les vastes espaces, il suscite une résistance de celles et ceux qui les occupent, peuples autochtones, paysannat mais aussi villégiateurs, villageoises et même banlieusards. On le constate dans les luttes anti-mines à ciel ouvert dans les pays dépendants, souvent contre des entreprises canadiennes, mais aussi dans les pays anciennement industrialisés en mal de renouvellement industriel, surtout si elles peuvent offrir un complément minier. Tels sont le Canada et davantage le Québec libre de toute exploitation d'hydrocarbure… mais grand consommateur de ceux-ci et grand émetteur de GES. Cette conjoncture particulière québécoise, une fois passé le danger de l'exploration gazière et du transit du gaz de l'Ouest canadien vers l'Atlantique, a laissé le champ libre à la lutte contre diverses facettes de la filière batterie, le grand projet de développement économique des gouvernements canadien et québécois. Ce fut d'abord la levée de boucliers du peuple anichinabé contre les projets de mines de lithium puis celle de résistants du peuple attikamek et de villégiateurs riverains contre l'importante mine de graphique Nouveau Monde malgré l'attrait des emplois pour plusieurs villageois. Reste que ces luttes sont demeurées marginales à l'échelle de l'actualité québécoise et ont peu mobilisé du moins pas dans la durée.

Tel n'est pas le cas de la construction de la méga-usine de cellules à batteries de la modeste transnationale suédoise Northvolt dans la banlieue sud de Montréal, phare québécois de la filière batterie, que les gouvernements subventionnent à l'équivalent — compétition oblige — de l'Inflation Reduction Act étatsunien, et surtout en escamotant le normalement incontournable, minutieux et populaire examen environnementale BAPE même s'il n'a qu'un pouvoir de recommandation. Cet intérêt tant populaire que journalistique est-il dû à la frustration due au pétard mouillé que fut la mobilisation du Front commun du secteur public et consort Il est certainement dû au choix stratégique de la filière batterie qui structurerait l'économie québécoise pour des dizaines d'années sans compter son impact climatique. Toujours est-il que le mouvement écologique et la citoyenneté directement concernée soutenus par la gent journalistique, malgré une capacité de mobilisation qui reste faible mais pleins de détermination, ciblent le fer de lance de la filière batterie. L'opinion publique en est déjà ébranlée. Les deux tiers de la population québécoise sont d'avis qu'il faut un BAPE. Un peu plus de la moitié de la population du Québec reste cependant favorable à la construction de Northvolt. Mais près d'un tiers est défavorable.

La réfutation de la fausse alternative extractiviste tout-électrique vient de débuter

Ce dernier point est crucial pour la suite des choses. Le Devoir en éditorial questionne « le mirage de l'électrification » qui ne contre pas « l'augmentation du parc automobile et de la superficie résidentielle, commerciale et industrielle [qui] a entraîné une surenchère dans la consommation énergétique… ». Dans un billet récent, l'IRIS questionne « le mythe de la voiture électrique verte » tout en soulignant que « les subventions à l'achat de voitures électriques […] grimpent à 12 000 $ en comptant la part du palier fédéral », ce qui explique que « [l]'Agence internationale de l'énergie prévoit qu'en 2030, 90 % des batteries produites dans le monde alimenteront des automobiles individuelles et seulement 3,5 % propulseront des autobus. » Les conférencières du bar des sciences sur la place de la voiture de l'émission « Les années-lumière » de Radio-Canada faisaient le constat que la voiture gruge le budget des ménages, multiplie les accidents, détruit la nature et est dévoreuse d'espace et de ressources.

Ce questionnement commence à titiller les organisations environnementales les plus en pointe. L'Action boréale, en entrevue à Radio-Canada, critique les mines à ciel ouvert de lithium qui détruisent les puits de carbone et prône une production de batteries suffisante essentiellement pour le transport en commun tout en réduisant drastiquement les autos solo. Le chanteur-compositeur Richard Desjardins s'y interroge à propos des grandes organisations environnementales que ne mobilisent pas pour la tenue d'un BAPE sur Northvolt. Dans son premier bulletin de 2024, GMob clame qu'« [i]l faut cesser de développer, [qu']il faut RÉDUIRE ! » tout en publiant un graphique très parlant (en exergue de cet article). Disons-le tout de go. Le débat grand public sur la filière batterie est enfin lancé, cette émanation concrète et réellement existante du capitalisme vert dont l'auto solo électrique grassement subventionnée, de plus en plus en format VUS, et génératrice d'étalement urbain est l'exutoire incontournable. Reste à Québec solidaire à entrer dans la danse de ce débat, lui qui, honteux, appuie en catimini les subventions à l'auto solo et la filière batterie qui en est la matrice… avec un BAPE !

Marc Bonhomme,
4 mars 2024
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca

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Des personnalités politiques de 12 pays s’unissent pour demander l’interdiction des armes à destination d’Israël

5 mars 2024, par Patrick Wintour — , ,
Plus de 200 députés de 12 pays se sont engagés à essayer de persuader leurs gouvernements d'imposer une interdiction sur les ventes d'armes à Israël, arguant qu'ils ne seront (…)

Plus de 200 députés de 12 pays se sont engagés à essayer de persuader leurs gouvernements d'imposer une interdiction sur les ventes d'armes à Israël, arguant qu'ils ne seront pas complices de "la grave violation du droit international par Israël" dans son assaut sur Gaza.

Tiré de Association France-Palestine Solidarité. L'article fut publié en anglais par le quotidien The Guardian. Légende de la photo : Conférence internationale de l'innovation opérationnelle, septembre 2022 © Armée israélienne.

Pour lire la lettre.

La lettre, organisée par l'Internationale Progressiste, un réseau de députés et d'activistes socialistes axés sur la justice internationale, est considérée comme la meilleure mesure pratique possible pour susciter la colère du public face aux 30 000 morts de Palestiniens à Gaza au cœur des parlements, où les appels à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel sont jusqu'à présent tombés dans l'oreille d'un sourd ou ont été rejetés par les gouvernements nationaux.

Les organisateurs estiment que les gouvernements qui fournissent des armes s'exposent à des poursuites judiciaires en raison de l'ampleur de la dévastation à Gaza qui, selon eux, dépasse toute définition de la légitime défense ou de la proportionnalité.

Les signataires sont tous des députés de parlements dont les gouvernements autorisent les ventes d'armes à Israël. Neuf sont des dirigeants actuels ou passés de partis politiques, dont l'ancien dirigeant du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn ; la dirigeante du parti vert au sénat australien, Larissa Waters ; le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard ; le secrétaire national du Parti des travailleurs de Belgique, Peter Mertens ; la députée canadienne et membre du conseil de l'Internationale progressiste, Niki Ashton ; le député fédéral brésilien Nilto Tatto ; l'ancien dirigeant de Die Linke, Bernd Riexinger ; la dirigeante du parti espagnol Podemos, Ione Belarra ; le dirigeant du parti socialiste néerlandais, Jimmy Dijk ; le teachta dála (député) irlandais Thomas Pringle ; et l'ancien coprésident du Parti démocratique des peuples en Turquie, Sezai Temelli. La seule signataire américaine est Rashida Tlaib, membre du Congrès du Michigan.

L'action des parlementaires est soutenue par le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le ministre espagnol Pablo Bustinduy et l'éminent homme politique indien Jignesh Mevani.

Au Royaume-Uni, 39 parlementaires ont signé la lettre, dont des députés travaillistes, du parti national écossais, indépendants et du parti social-démocrate et travailliste (SDLP).

Dans leur lettre, les personnalités politiques affirment qu'après que la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de veiller à ce que son armée ne commette pas d'actes de génocide à Gaza, "un embargo sur les armes a dépassé le stade de la nécessité morale pour devenir une exigence juridique". Cette semaine, des experts de l'ONU ont fait une déclaration similaire, affirmant que "tout transfert d'armes ou de munitions à Israël qui seraient utilisées à Gaza est susceptible de violer le droit humanitaire international et doit cesser immédiatement".

La lettre stipule ce qui suit : "Nous savons que des armes meurtrières et leurs pièces, fabriquées ou expédiées par nos pays, contribuent actuellement à l'assaut israélien contre la Palestine, qui a fait plus de 30 000 victimes à Gaza et en Cisjordanie.

"Nous ne pouvons pas attendre. À la suite de la décision provisoire de la Cour internationale de justice (CIJ) dans l'affaire de la convention sur le génocide contre l'État d'Israël, l'embargo sur les armes n'est plus une nécessité morale, mais une obligation légale."

La CIJ étudie encore une lettre privée envoyée lundi par le gouvernement israélien, qui explique comment le gouvernement cherche à se conformer aux ordonnances de la CIJ concernant l'acheminement de l'aide humanitaire et la fin des incitations au génocide. L'Afrique du Sud, en tant que gouvernement qui a porté l'affaire devant la CIJ en alléguant un génocide plausible, a le droit de contester la validité des assurances israéliennes.

La CIJ n'a aucun pouvoir d'exécution et les États-Unis bloquent un projet de résolution à l'ONU qui viserait à transposer l'arrêt de la CIJ sous la forme d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les États-Unis bloquent également une tentative distincte de condamner les actions israéliennes à un point de distribution de nourriture dans le nord de Gaza, qui se sont soldées par la mort d'une centaine de Palestiniens jeudi, au motif que l'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé.

Des rapports de la mission palestinienne à l'ONU ont suggéré que le Royaume-Uni était prêt à voter en faveur de la résolution, plutôt que de s'abstenir, ce qui est la position qu'il a précédemment adoptée sur les résolutions relatives à Gaza auxquelles les États-Unis se sont opposés.

Le Royaume-Uni n'a rien dit officiellement sur les dernières tueries à Gaza et a participé à des largages aériens dans le cadre de ses derniers efforts pour aider à acheminer de l'aide à Gaza.

Le président français, Emmanuel Macron, a publié une déclaration sur X en disant : "Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens. J'exprime ma plus ferme réprobation envers ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international."

Sous la pression des sénateurs démocrates, la Maison Blanche a donné un mois au gouvernement israélien pour signer un document stipulant que toute arme ne sera utilisée que dans le respect du droit humanitaire international. Tous les importateurs d'armes américains sont invités à signer cette lettre. Israël est extrêmement dépendant des armes américaines et le processus de signature de la lettre donne au moins à ceux qui, en Israël, critiquent le comportement du gouvernement un moyen de pression pour demander à l'administration d'expliquer comment les livraisons d'armes peuvent être justifiées.

Le Royaume-Uni affirme que toutes les licences d'exportation d'armes font l'objet d'un examen, mais refuse de divulguer les avis juridiques donnés au gouvernement sur la question de savoir si les actions d'Israël sont conformes aux exigences du droit international. Les critères britanniques existants en matière d'exportation d'armes stipulent que s'il existe un "risque clair" qu'une arme soit utilisée dans le cadre d'une violation grave du droit humanitaire international, alors l'exportation d'armes ne doit pas faire l'objet d'une licence.

Le 20 février, la Haute Cour britannique a rejeté le recours en révision judiciaire introduit par deux ONG, estimant qu'il était très difficile pour les requérants de prouver que la décision du gouvernement britannique de maintenir les licences d'exportation d'armes était irrationnelle. La Haute Cour s'est prononcée tant sur le processus décisionnel du gouvernement que sur la décision elle-même.

La décision laisse aux députés la possibilité d'exiger de voir les conseils juridiques que reçoivent les ministres.

Le ministre des affaires étrangères aux Communes, Andrew Mitchell, a cité un podcast juridique présenté par les députés travaillistes Charlie Falconer et Helena Kennedy et diffusé le 3 février comme preuve qu'il n'était pas possible de savoir si Israël violait le droit humanitaire international.

Traduction : AFPS

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Lutte contre le racisme, l’heure est au bilan

5 mars 2024, par Collectif — , ,
Québec, 4 mars 2023. Une dizaine de groupes communautaires dont les enjeux touchent le racisme de près ou de loin se questionnent sur les actions mises en place par les (…)

Québec, 4 mars 2023. Une dizaine de groupes communautaires dont les enjeux touchent le racisme de près ou de loin se questionnent sur les actions mises en place par les différents paliers de gouvernement (municipal, provincial et fédéral) pour lutter contre le racisme. Ces groupes invitent les gouvernements à rendre des comptes sur leur propre bilan d'ici la semaine d'action contre le racisme qui a lieu du 21 au 31 mars.

Un gouvernement municipal qui se ferme les yeux

Alors que l'ancien maire de Québec, Régis Labeaume, a reconnu l'existence du racisme systémique en 2020 dans la foulée de l'affaire George Floyd, l'administration Marchand n'a jusqu'à maintenant pas parvenue à développer et à appliquer une approche cohérente et efficace en termes de lutte au racisme. Il faut dire que, déjà, l'approche antiracisme de Labeaume avait commencé à atteindre ses limites. En effet, « l'experte » qu'il avait embauchée, Iréna Florence Harris, brille par son absence dans l'espace public et sur le terrain depuis son arrivée. Sans compter que la consultation lancée en 2021, par Régis Labeaume, avait refusé de traiter de la question du profilage racial et du racisme systémique.

L'administration Marchand a toutefois accentué la transformation de l'élan antiraciste en une insignifiante politique de vivre-ensemble. En effet, lorsqu'elle fût confronté à un scandale policier à l'automne 2021 révélant encore une fois la présence de profilage racial, la Ville de Québec a tourné le dos à la possibilité de mener une enquête statistique sur l'ethnicité des personnes interpellées pour privilégier le déploiement d'un Plan de développement pour de meilleures pratiques policières fondé sur l'amélioration des « compétences culturelles ». Bref, la Ville de Québec tente de régler par la culture ce qui ne peut être réglé que par le traitement égal de chaque citoyen.ne par les institutions.

Un gouvernement provincial qui ajoute de l'huile sur le feu

En 2020, le ministre responsable de la lutte contre le racisme s'était donné 5 ans pour appliquer l'ensemble des actions déposées par le Groupe d'action contre le racisme. Force est de constater que le gouvernement a lamentablement échoué. Que ce soit par l'absence de règlement exigeant la fin des interpellations sans motif dans l'espace publique, le refus de reconnaître l'existence du racisme systémique et d'adopter le Principe de Joyce ou lutter contre les discriminations dans l'accès au logement, les groupes de défense collectives des droits ne constatent aucun engagement ferme. Pire encore, alors que le gouvernement avait annoncé qu'il serait exemplaire dans sa lutte contre le racisme, il se retrouve à alimenter les pires préjugés notamment en répétant dans les médias que l'identité québécoise est menacée par l'immigration. C'est pourtant ce gouvernement qui est une réelle menace à la fierté québécoise en discriminant les enfants de demandeurs-ses d'asile d'avoir accès à nos garderies subventionnées ou en accusant les personnes immigrantes d'aggraver la crise du logement. Bref, le gouvernement failli à son engagement de lutter contre le racisme. Vous avez un doute ? Je vous met au défi de nommer le ministre responsable de la Lutte contre le racisme.

Un gouvernement fédéral loin de l'image qu'il projette

Les milieux syndicaux et communautaires critiquent depuis des années le programme des travailleurs étrangers temporaires pour les abus qu'il engendre. Cet automne, la pression est montée d'un cran alors qu'un rapport des Nations Unies dénoncait un danger d'esclavage moderne : les critiques sont maintenant au niveau de la communauté internationale. Alors que les histoires d'abus ne cessent d'apparaître sporadiquement dans les journaux, le gouvernement libéral ne peut garder le statu quo. Alors qu'il a été élu sur la base d'un programme nominalement pro-immigrant, les faits pointent dans une autre direction.

En plus des abus de travailleurs étrangers temporaires, le mandat libéral aura été marqué aussi par un faible bilan humanitaire : la fermeture du chemin Roxham pousse maintenant les demandeurs d'asile vers des voies plus dangereuses, et l'accueil de réfugiés Palestiniens est entravé par des processus bureaucratiques insurmontables.

Les groupes communautaires organisent une marche populaire pour faire état du bilan des différents paliers gouvernementaux le 23 mars prochain à 12h30 et demander des actions pour lutter contre le racisme.

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Une campagne mal à propos pour apaiser l’insécurité alimentaire

5 mars 2024, par Collectif pour un Québec sans pauvreté — ,
Le gouvernement du Québec vient de lancer la campagne « La solidarité, le cœur de nos communautés », qui consiste essentiellement à inviter la population et les entreprises à « (…)

Le gouvernement du Québec vient de lancer la campagne « La solidarité, le cœur de nos communautés », qui consiste essentiellement à inviter la population et les entreprises à « s'impliquer pour aider les gens à se nourrir », à « organiser des levées de fonds ou des collectes d'aliments non périssables », à « donner des denrées aux banques alimentaires ou cuisiner des plats pour les déposer dans les frigos communautaires ». Dans le contexte actuel, le Collectif pour un Québec sans pauvreté trouve cette campagne publicitaire particulièrement mal à propos.

« La pauvreté est le dénominateur commun de plusieurs crises qui secouent le Québec depuis plusieurs mois : logement, itinérance, insécurité alimentaire, rappelle la porte-parole du Collectif, Virginie Larivière. L'insuffisance de revenus force des ménages à vivre dans des logements trop chers, à passer à la banque alimentaire et parfois même – de plus en plus – à vivre dans la rue ou dans leur voiture. Pas une journée ne passe sans que les conséquences dramatiques et très concrètes de la pauvreté ne soient relayées dans les médias.

« Le manque de volonté du gouvernement à s'attaquer au problème de l'insécurité alimentaire est aussi affligeant que gênant ! Sa "campagne" se déroule alors même que le ministre des Finances peaufine le prochain budget du Québec, déjà annoncé pour en être un de "rigueur" ! En invitant la population à acheter des boîtes de conserve ou à cuisiner pour aider les personnes qui ont faim, ce que nous dit le gouvernement, c'est qu'il ne se sent pas concerné par cet enjeu, qu'il s'en lave littéralement les mains ! »

Toujours selon Virginie Larivière, « faire appel à la générosité individuelle pour apaiser un des symptômes les plus visibles de la pauvreté est non seulement insuffisant, mais cela représente aussi un moyen pour le gouvernement de se soustraire aux obligations qui lui incombent en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne. Faut-il rappeler que celle-ci stipule que "toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des mesures sociales […] susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent" ?

« Oui, il y a urgence de soutenir les gens qui en ont besoin et le travail des banques alimentaires demeure nécessaire. Mais c'est par des mesures structurantes qu'on peut espérer éliminer la pauvreté. Dans son mémoire prébudgétaire, le Collectif suggérait différentes pistes d'action au ministre des Finances. De toute urgence, le gouvernement doit notamment rehausser les protections publiques de façon à assurer à tous les ménages un revenu au moins égal à la Mesure du panier de consommation, soit environ 24 200 $ en 2023. Il s'agit d'un minimum à atteindre rapidement, un premier pas vers la sortie de la pauvreté. »

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Le gouvernement doit se donner les moyens d’éliminer la pauvreté !

5 mars 2024, par Collectif pour un Québec sans pauvreté — ,
Québec, le 20 février 2024. – Le gouvernement du Québec s'emploie à réduire les attentes en vue du prochain budget parce qu'un déficit plus élevé qu'anticipé lui imposerait une (…)

Québec, le 20 février 2024. – Le gouvernement du Québec s'emploie à réduire les attentes en vue du prochain budget parce qu'un déficit plus élevé qu'anticipé lui imposerait une plus grande parcimonie. Pourtant, avec les différentes crises qui frappent le Québec, des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté sont plus nécessaires que jamais, selon le Collectif pour un Québec sans pauvreté. Le gouvernement ne peut plus laisser la situation se dégrader : il doit agir et, pour commencer, s'en donner les moyens.

Des crises qui s'aggravent

« Le gouvernement doit cesser de faire l'autruche : par son refus d'agir en amont, il est en bonne partie responsable de l'augmentation du nombre de personnes en situation d'itinérance, qui dépassent présentement le cap des 10 000 au Québec, souligne la co-porte-parole du Collectif, Virginie Larivière. Même chose pour l'augmentation du nombre de personnes qui sont dorénavant obligées de recourir aux services des banques alimentaires : elles étaient près de 900 000 en 2023. Cela représente une augmentation de 73 % par rapport à 2019, et la tendance ne semble pas près de s'inverser.

« Et c'est sans compter qu'avec une hausse de 28 % du loyer mensuel moyen entre 2019 et 2023, un nombre croissant de personnes voient le loyer engloutir la majeure partie de leurs revenus. Déjà, en 2021, 173 000 ménages locataires avaient des besoins impérieux de logement au Québec.

« Bien que le gouvernement commence enfin à reconnaître l'existence de ces crises – souvent du bout des lèvres –, il ne semble pas prêt à s'y attaquer, se contentant de mesures palliatives ou, comme dans le cas du logement social, nettement insuffisantes. »

Un meilleur soutien au revenu

« Personne au Québec ne devrait être forcé de vivre dans la rue, d'avoir recours à une banque alimentaire, d'habiter dans un logement inabordable, etc., poursuit Virginie Larivière. La Charte des droits et libertés de la personne stipule que "toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des mesures sociales […] susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent" (art. 45).

« Pourtant, environ une personne sur dix n'arrive pas à couvrir ses besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC), un indicateur calculé par Statistique Canada qui correspondrait à "un niveau de vie modeste". Au Québec, le seuil de la MPC est actuellement estimé à 24 200 $ pour une personne seule. »

La principale recommandation du Collectif en vue du prochain budget du Québec va donc comme suit : que le gouvernement rehausse les protections publiques de façon à assurer à tous les ménages un revenu au moins égal à la MPC.

Différents moyens sont à la portée du gouvernement pour augmenter les revenus des gens qui en ont besoin. Par exemple, le Collectif s'est allié à quelque 200 universitaires et 350 organisations l'an dernier pour revendiquer l'élargissement du programme de Revenu de base à l'ensemble des personnes assistées sociales. (Voir d'autres moyens dans le mémoire prébudgétaire du Collectif.)


Une meilleure redistribution de la richesse

« Le gouvernement a la responsabilité d'assurer la redistribution de la richesse au sein de la société et de s'assurer que les plus riches paient leur juste part afin de financer, notamment, les services publics et les programmes sociaux, rappelle le co-porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Ainsi, il devrait contribuer à réduire les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. Malheureusement, depuis le début de son mandat, le gouvernement actuel a pris certaines décisions qui ont eu l'effet inverse. La baisse d'impôt qui est entrée en vigueur en 2023 est particulièrement révélatrice à cet égard.

« En plus de favoriser les personnes les mieux nanties de la société québécoise, cette mesure prive le Québec de milliards de dollars alors même que le ministre des Finances laisse planer l'ombre de compressions budgétaires et que l'accès à des services publics de qualité se trouve de plus en plus compromis. »

Une autre recommandation du Collectif en vue du prochain budget du Québec est que le gouvernement annule sa baisse d'impôt et réinvestisse les sommes ainsi récupérées dans le filet social. Par ailleurs, il devrait réformer la fiscalité pour la rendre véritablement progressive et ainsi accroître la contribution des personnes mieux nanties.


Un 4e plan de lutte contre la pauvreté ambitieux

« La ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire doit déposer le 4e plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale ce printemps, poursuit Serge Petitclerc. Si tel est le cas, les sommes allouées à sa mise en œuvre devraient se retrouver dans le budget 2024-2025. Ce budget revêt ainsi une importance considérable pour le Collectif, vu qu'il devrait nous donner une idée des principales mesures que le gouvernement entend mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté au cours des prochaines années.

« D'une part, la dégradation marquée des conditions de vie d'un grand nombre de personnes en situation de pauvreté dans les dernières années devrait inciter le gouvernement à déposer un prochain plan de lutte contre la pauvreté particulièrement ambitieux, doté de moyens conséquents. D'autre part, il devrait garder en mémoire que la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale lui enjoint d'agir pour "combattre la pauvreté […] et tendre vers un Québec sans pauvreté". »

Pour consulter le mémoire prébudgétaire 2024-2025 du Collectif : « Donnons-nous les moyens d'éliminer la pauvreté ! »

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Santé et sécurité : les droits d’une majorité de salarié·e·s mal protégés au Québec

5 mars 2024, par Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) — , ,
Selon notre enquête publiée aujourd'hui, le régime québécois de santé et de sécurité du travail (SST) perpétue la vulnérabilité des personnes non-syndiquées, qui (…)

Selon notre enquête publiée aujourd'hui, le régime québécois de santé et de sécurité du travail (SST) perpétue la vulnérabilité des personnes non-syndiquées, qui représentent la majorité des travailleurs et des travailleuses au Québec.

29 février 2024 | tiré de la lettre de l'IRIS | Photo : ↳ Photo : Adrian Sulyok (Unsplash)

« Des rapports d'inspection de la CNESST et des témoignages de salarié·e·s révèlent que les personnes non-syndiquées sont moins bien protégées contre les accidents de travail et les maladies professionnelles au Québec. »
— Mathieu Charbonneau,
chercheur associé à l'IRIS et auteur de l'étude

Les études montrent que la participation des travailleurs et des travailleuses à la prévention des risques en SST permet de mieux les protéger contre les lésions professionnelles. L'implication des salarié·e·s à la prévention en santé et sécurité est par ailleurs un droit depuis 1979.

« Les salarié·e·s non-syndiqué·e·s peinent toujours à faire entendre leurs préoccupations quant aux effets de leur travail sur leur santé. Ce décalage entre la loi et la réalité se justifie difficilement puisque les travailleur·se·s sont les mieux placé·e·s pour identifier les dangers dans leur milieu de travail. »
— Mathieu Charbonneau

Les salarié·e·s précaires ont six à sept fois plus de risques de craindre que le signalement des dangers pour la santé et la sécurité ait des conséquences néfastes sur leur emploi. Dans ce contexte, le droit de participation à la prévention, garanti par la Loi, ne devient effectif que si la ou le salarié peut compter sur une ressource externe et ainsi éviter toute forme de représailles.

« La réforme actuelle sera un coup d'épée dans l'eau si elle ne s'accompagne de la création d'une structure indépendante de l'employeur chargée de soutenir les salarié·e·s non-syndiqué·e·s, comme cela se fait ailleurs au Canada »
— Mathieu Charbonneau

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