Presse-toi à gauche !
Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...

Riposte à Trump : bloquons l’importation de déchets dangereux

Comme toute bonne crise, celle que nous prépare Donald Trump avec ses menaces tarifaires peut devenir une occasion de réfléchir autrement. Réfléchir autrement pour agir autrement. Dans l'intérêt de la population et non pas d'une élite internationale multimilliardaire qui est en train de prendre d'assaut nos démocraties et saccager l'environnement dont notre santé dépend.
Intimidation
Donald Trump est un bully. On le sait depuis longtemps. La différence, cette fois, c'est qu'il revient au pouvoir avec les coudées franches, entouré d'autres bullies aussi cupides et menteurs que lui.
Plusieurs études sur l'intimidation politique démontrent que de céder au chantage et aux menaces des intimidateurs tend à renforcer leurs comportements.
Mieux vaut créer des alliances stratégiques avec d'autres pays, provinces, instances et entreprises (mêmes américaines) qui subissent aussi son intimidation.
L'application de l'adage « l'union fait la force » peut s'avérer très utile pour faire face à l'intimidation politique. Maintes fois, son efficacité a été démontrée pour prévenir des abus.
Se désolidariser, comme semble vouloir le faire la première ministre albertaine, est la pire des options. Elle affaiblit la résistance de tous les maillons.
Les pays divisés sont beaucoup plus faciles à manipuler et à contrôler.
Sanctions économiques et écologiques
S'unir pour mettre en place des sanctions réciproques et fermes, sans être agressives, est incontournable pour faire face aux menaces de Donald Trump.
On parle beaucoup de sanctions économiques. Mais pourquoi ne pas y ajouter une dimension écologique qui permettrait de tenir compte des coûts environnementaux et sociaux des importations américaines ?
Pourquoi ne pas en profiter pour protéger notre droit à un environnement sain ?
Déchets dangereux
Cette semaine, une enquête du journal britannique The Guardian révélait que le Mexique et le Canada sont devenus les poubelles de déchets dangereux des États-Unis.
Au cours des cinq dernières années, le Canada a importé des États-Unis 1,4 million de tonnes de déchets dangereux : batteries, matériaux électroniques et autres contenant du cyanure, de l'arsenic, du cadmium et d'autres contaminants dangereux pour l'environnement et la santé humaine.
Les deux destinations canadiennes privilégiées par les Américains sont au Québec : la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda, et Stablex, à Blainville.
Deux endroits où les Mères au front et d'autres regroupements citoyens dénoncent les impacts de la pollution sur la santé des enfants et de toute la population.
Deux endroits où la population est exposée à des contaminants sans seuil. C'est-à-dire qu'ils peuvent produire des effets nocifs, quelle que soit la dose d'exposition, même infime. Parfois des décennies plus tard.
Deux endroits au Québec où des compagnies multinationales aux ramifications américaines font chanter nos politiciens pour obtenir le droit de nous polluer.
Face aux menaces américaines, l'heure ne doit plus être à la soumission, mais à l'innovation. Voyons-y l'occasion de revoir nos priorités en fonction d'intérêts qui ne sont pas seulement économiques.
Montrons au monde que le Québec n'est pas la poubelle de l'Amérique du Nord, mais une nation qui protège la santé de ses enfants et de toute sa population.
Bloquons l'importation de déchets dangereux !
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Laissons assez de corde à Trump pour qu’il se pende avec (ou « Faut-il laisser le capitalisme s’autodétruire ? »)
Le monde capitaliste est sous le « choc » (une fois de plus) ! C'est la panique, particulièrement dans notre beau Canada (a mari usque ad mare) depuis que l'agent Orange à Washington a brandi ses menaces tarifaires qu'il appliquera une fois qu'il sera bien installé dans le Bureau Ovale. Ce n'est pourtant que le commencement d'une série de « coups de gueule », de provocations, de déclarations à l'emporte-pièce venant du Mâle dominant qui veut impressionner ses éventuels opposants et montrer clairement au reste de la planète qui est le « Cheuf » et qui aura la priorité lorsque viendra la période du « rut », c'est-à-dire au moment où il faudra choisir avec qui il sera plus facile de « forniquer » pour servir ses intérêts idéologiques et partisans. D'où le ridicule de la situation…
« Ridicule » parce que l'arme protectionniste que brandit Trump pour faire peur est, en fait, une lame à double tranchant qui, si elle est utilisée telle qu'il le déclare de façon aussi tonitruante et péremptoire, peut faire autant sinon plus mal à l'économie américaine qu'à celle des partenaires traditionnels des États-Unis, dont le Canada. Pour la simple et bonne raison que, aussi improbable à prime abord que cela puisse paraître en ce qui le concerne, l'Oncle Sam n'a pas les moyens d'effectuer ce repli stratégico-identitaire dans le but de redonner à l'Amérique sa grandeur soi-disant perdue (MAGA) et de reprendre sa place hégémonique dans l'arène internationale (America first !), elle aussi supposément usurpée par le reste du monde qui exploiterait les pauvres Américains !
Dans l'état actuel de l'économie-Monde, toute mesure protectionniste doit s'accompagner d'un plan costaud de réindustrialisation et de réinvestissement dans l'économie locale et nationale afin de compenser les pertes de pouvoir d'achat qui s'ensuivront inévitablement d'une augmentation des tarifs douaniers telle qu'envisagée par Trump et son équipe de clowns et d'acrobates, ramassis de « têtes brûlées » aussi incompétentes les unes que les autres. Or, à moins qu'il nous réserve une surprise ou qu'il sorte promptement un « joker » qu'il aurait caché derrière son dos, l'agent Orange n'a rien prévu de tel parce que dans son logiciel politico-populiste, toute planification, toute organisation rationnelle des fonds publics (et même privés), toute stratégie qui fait sa part à une certaine prudence afin d'anticiper d'éventuels dérapages qui nuiraient à la collectivité dont il est responsable et au Bien Commun dont il doit se préoccuper sont à rejeter du revers de la main car associées à des politiques « gauchistes », à un manque de confiance dans les capacités illimitées du capitalisme à mener à bien n'importe quel projet mégalomane, la confrontation avec le « réel » qu'imposent nécessairement les limites inhérentes à la volonté de puissance n'étant pas à l'ordre du jour.
Comme le soulignent plusieurs observateurs avisés de la politique américaine et des relations qu'entretiennent les États-Unis avec d'autres grandes puissances économiques (voir Emmanuel Todd, La Défaite de l'Occident), à l'heure actuelle, le pays vit au crochet du reste du Monde, en particulier de la Chine qui finance le « trou noir » (à moins que ce ne soit devenu de l'« antimatière ») qui tient lieu de dette publique (« abyssale » si elle en est une) de l'État fédéral et son déficit commercial, non moins vertigineux ; comme un serpent qui se mord la queue (dans ce cas-ci, il s'agirait plutôt d'un « dragon »), la force et la prééminence du dollar (surévalué ?) à l'échelle internationale permettent aux classes moyennes américaines de vivre au-dessus de leurs moyens par une sur-consommation de biens manufacturés en provenance de l'Empire du Milieu (et aussi, de plus en plus, de l'Asie du Sud-Est), participant ainsi à la croissance économique chinoise, croissance qui, en retour, donne les outils financiers nécessaires à la Chine pour soutenir, par l'entremise des grandes fortunes constituées depuis la libéralisation de son économie, capables d'investir massivement à l'étranger, le déficit budgétaire du Trésor américain.
Ainsi se perpétue le cercle vicieux : plus les Américains consomment made in China, plus la Chine s'enrichit, plus la Chine s'enrichit, plus les Américains consomment made in China, ainsi de suite ad infinitum, creusant toujours plus l'écart entre la puissance « réelle » de l'économie américaine (le calcul de son PIB intégrant une large part d'activités non-productives) et sa capacité, surestimée, de constituer un marché inégalé de consommateurs capables d'engloutir tout ce qui peut se produire de biens et services dans le monde industrialisé. Équilibre éventuellement voué à se rompre à un moment « critique », lorsque la capacité d'endettement aura atteint sa limite (comme lorsqu'une bulle financière éclate au grand jour), réservant de mauvaises surprises aux nostalgiques de l'America first, croyant à tort que « … quand y en plus, y en a encore ! ».
Pour ces « optimistes » qui ne doutent jamais de la grandeur de l'Amérique, les nouvelles ne sont pas bonnes ; le précieux « dollar » qui sert encore de référence majeure pour les échanges commerciaux mondialisés est battu en brèche et concurrencé par le yuan chinois qui va devenir de façon imminente la monnaie d'échange des pays regroupés sous la bannière des BRICS, coalition qui va s'élargissant et dont les interactions vont constituer de plus en plus une alternative prisée à la mainmise des États-Unis sur le système monétaire international. Avec un dollar affaibli, ne pouvant plus faire la pluie et le beau temps sur la planète, la seule façon pour l'Amérique de Trump de maintenir son niveau de vie (sa légendaire American way of life alimentée par l'American dream) sera de réorienter son économie de « rentiers », telle qu'elle est à l'heure actuelle, en une économie beaucoup plus axée sur les exportations (comme l'est celle du Canada et qui a permis à la Chine de s'élever à la tête du commerce mondial ― même si le mouvement semble vouloir s'inverser, le PCC constatant la dépendance du pays aux importations pour la consommation de biens de premières nécessités).
Mais exporter quoi, peut-on se demander ? À part la Silicon Valley et son obsession pour les innovations technologiques, que peuvent offrir les Américains au reste du Monde qui n'est pas déjà produit par les Asiatiques qui ont profité de la grande vague de délocalisations des années 1990-2000 en provenance de l'Amérique convertie au libre-échangisme, à la déréglementation tous azimut, à la mondialisation « heureuse » des marchés supposée apporter bonheur et prospérité à la Terre entière ? Il n'y aura pas de retour de pendule et à moins d'avoir une baguette magique, Trump ne redonnera pas sa grandeur à cette Amérique fantasmée avec ses menaces « tarifaires » sauf de façon tout à fait « symbolique », cette montée de testostérone qui lui sert de politique économique ne pouvant pas faire long feu si elle n'aboutit pas à des résultats « concrets » pour le peuple américain, à savoir, une réduction des inégalités entre classes sociales, un réinvestissement dans les services à la population, la fin du travail précaire, le retour des bons emplois, un rééquilibrage des rapports de force entre Capital et Travail, bref, l'amélioration « générale » des conditions de vie.
Même les économistes les plus conservateurs made in USA anticipent des conséquences désastreuses pour le pays si cet élan protectionniste devient trop compulsif, transformé en soupape d'évacuation pour le trop plein de ressentiments d'un Président qui a déjà commencé à « péter les plombs ». C'est bien pour dire...
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En 2025, répondre aux cris de l’humanité - La banalisation, jusqu’au tombeau ͏ ͏ ͏
Les manifestations de clémence, de la part des hommes du pouvoir et de la droite, et de trop nombreux médias dans leurs hommages au fondateur et chef du Front national, confinent à de la malsaine connivence, si ce n'est à de la complicité. Elles s'inscrivent dans la troublante continuité de la banalisation de l'extrême droite française, et en sont un accélérateur.
Tiré de l'Humanité
https://patrick-le-hyaric.fr/la-banalisation-jusquau-tombeau/
La lettre de Patrick Le Hyaric
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*Le brouillage de tous les repères idéologiques atteint son* *paroxysme* quand des responsables de l'État qualifient/« d'outrances »/ ou de /« polémiques »/ des propos qui ont valu à Le Pen une vingtaine de condamnations judiciaires pour incitation à la haine raciale ou pour contestation de crimes contre l'humanité. Décidément, les sulfateuses à détruire tout repère idéologique tournent à plein régime.
Par quelle amnésie magique et obscurantiste, président de la République, Premier ministre, ministres et dirigeants de droite peuvent-ils transformer un tortionnaire colonialiste, un raciste antisémite et islamophobe, homophobe, anticommuniste et négationniste tantôt en /« une figure de la vie politique »/, tantôt en homme qui /« a marqué son époque »/, ou encore, comme l'écrit l'Élysée en /« figure historique dont le rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans relève désormais du jugement de l'histoire »/. Voici l'euphémisme devenu politique !
Est-ce que *tout ceci est destiné à camoufler les conditions de la fulgurante ascension de celui qui créa le Front national* avec ses amis anciens de la Waffen SS ? L'existence et la force de Le Pen et de ses idées ne doivent rien à un prétendu génie politique.
En effet, alors qu'il n'avait pas pu être candidat à l'élection présidentielle de 1981, il a bénéficié, comme les braqueurs de banques, de nombreuses complicités. Dans un contexte où tout était fait pour affaiblir le Parti communiste français, le tournant droitier du pouvoir mitterrandien pour adapter, dès 1983, la France à la mondialisation capitaliste a servi de carburant à l'extrême droite.
*Deux événements fondateurs constituent un accélérateur des particules du proto-fasciste. *
Le premier a lieu lors *des élections municipales partielles à* *Dreux* où le candidat du RPR s'allie au second tour, le 11 septembre 1983, à la liste du lieutenant de Le Pen, Jean-Pierre Stirbois, pour battre la maire socialiste sortante Françoise Gaspard. Le Front national obtient 10 conseillers municipaux et 3 adjoints au maire. Jacques Chirac justifiera cette alliance dès le lendemain, dans un discours à Rambouillet en ces termes : /« Ceux qui ont fait alliance avec les communistes sont définitivement disqualifiés pour donner des leçons de droits de l'homme et de règles de démocratie. »/ Il reprenait ainsi l'argumentaire du penseur du conservatisme d'alors, Raymond Aron, qui avait écrit : « /L'opposition ne changeait pas de nature, elle ne se ralliait pas aux idées du FN, elle acceptait quatre compagnons de Le Pen sur sa liste, ce qui me semble moins grave que d'accepter quatre communistes au Conseil des ministres./ » Par la suite, en 1988, la droite dirigea plusieurs conseils régionaux – Bourgogne, Rhône-Alpes, Picardie, Languedoc-Roussillon, Centre-Val de Loire – avec l'appui de l'extrême droite.
*Le mois de mars de l'année 1983 est l'autre moment charnière*. Le président de la République, F Mitterrand reniant les engagements communs de la gauche , entraîne le pays dans la voie d'une construction européenne plus fédéraliste et financière, préparant la liberté totale de circulation des capitaux et des marchandises, tout en laissant détruire de grands secteurs industriels, de la sidérurgie au textile. Le Pen fut le monstrueux enfant de cette négation des engagements de la gauche socialiste et de cette mutation-destruction.
Il va d'autant plus vite prendre de l'élan que *François Mitterrand lui a agrandi officiellement et artificiellement les ailes**. Après plusieurs rencontres avec des conseillers de l'Élysée, Le Pen se plaint au président de la République, dans une lettre du 26 mai 1982, du traitement insignifiant du congrès du FN qui s'est tenu les 7 et 8 mai 1982. Dès le 22 juin, François Mitterrand répond en personne au chef de l'extrême droite en jugeant « /regrettable/ » /« l'incident que vous signalez/ » et l'informe qu'il demande « /à M. le Ministre de la communication d'appeler l'attention des responsables des sociétés de radiotélévision sur le manquement dont vous m'avez saisi ». /Incroyable pour un parti qui, à l'époque, n'est même pas présent à l'Assemblée nationale.
L'ordre fut promptement exécuté puisque le zélé Georges Fillioud, ministre de la communication, fit passer, dès le 29 juin 1982, Jean-Marie Le Pen au journal de 23 heures de TF1, puis le 7 septembre, au populaire 13 heures d'Yves Mourousi. Et cela ne s'arrêtera plus. Le 19 septembre, il est l'invité du journal de 20 heures sur Antenne 2. Le 28 septembre, il se retrouve dans l'émission humoristique de Claude Villers à France Inter, « Le tribunal des flagrants délires ». Le 30 octobre, il est à nouveau l'invité de TF1. Avant les élections municipales du mois de mars 1983, Yves Mourousi le reçoit à nouveau dans son journal de la mi-journée qui est alors très regardé. Le 18 septembre 1983, soit une semaine après l'alliance victorieuse de la droite et de l'extrême droite, il est l'invité du Club de la presse d'Europe 1. À cette occasion, /Le Monde/ barre sa une avec ce titre, « Le jour de gloire de M. Le Pen ». Une autre émission phare de l'époque, « Face au public » sur France Inter, lui ouvre ses portes. Et sa grande consécration vient avec sa participation à l'émission « L'heure de vérité » sur Antenne 2, le 13 février 1984. Au cours de cette émission, devant les animateurs** de l'émission médusés et embarrassés, il se leva pour demander une minute de silence pour les /« morts du communisme »/.
*Ainsi l'ascension médiatique organisée de Le Pen ouvrit-elle la voie à son expansion électorale*. C'est bien une stratégie politique qui a organisé sa reconnaissance avant toute légitimité. Ce que reconnaîtra ainsi Pierre Bérégovoy, alors secrétaire général de l'Élysée, le 21 juin 1984 : « /On a tout intérêt à pousser le FN, il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C'est la chance historique des socialistes./ »
On mesure aujourd'hui les désastres de ces stratégies politiciennes pour les partis de la droite issus de l'après-guerre, pour le Parti socialiste lui-même et la gauche toute entière. Bien pire encore, cette vulgaire tactique a surtout servi à préserver les intérêts fondamentaux du capital contre les intérêts de l'immense majorité du peuple, quitte à faire de la scène politique française un immense champ de ruines.
Quarante-deux ans après, dans le droit-fil de cette terre brûlée, les hommages confortent d'autant plus la montée de l'extrême droite que, du pouvoir aux différentes nuances des droites, les thèses antirépublicaines du FN/RN s'inscrivent en lettres noires dans leurs programmes et que leurs discours en vomissent comme de la lave.
*La contamination prend une telle ampleur* qu'on a pu entendre des commentateurs classés à gauche expliquer que Le Pen aurait été un visionnaire en lui /« reconn[aissant] une intuition/ (sic) /sur l'immigration »/ notamment. On nous valine par conséquent, la vieille thèse selon laquelle « il y a un problème avec l'immigration » comme le serinent le RN/FN et la droite. Or le milliardaire raciste, antisémite et anticommuniste viscéral de Montretout n'a toujours été qu'un souffleur de haine et de division dans un pays construit de mille strates de migrations honnies par ce nostalgique de l'Algérie française. L'histoire de la France, notre société, a été forgée de grands élans de solidarité, d'hospitalité et de fraternité – et de luttes sociales indiscriminées puissantes que Le Pen a toujours combattues avec rage.
Les puissances d'argent, jamais rassasiées, sont mûres pour faire de l'extrême droite leur roue de secours tant elles ont épuisé leurs traditionnels mandataires aux multiples nuances politiciennes déguisées derrière le mot sans cesse sali de « démocratie ». *Décidément, la banalisation va jusqu'au tombeau. Ne baissons pas la garde. *
Le 9 janvier 2025
/* /Documenté dans le livre de Franz-Olivier Giesberg, alors éditorialiste au /Figaro, La Fin d'une époque [/1993]/. /Voir aussi dans /La Main droite de Dieu : enquête sur François Mitterrand et l'extrême droite [/1994]/, /d'Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Perez/./
/** Pierre Luc Séguillon et Albert Du Roy./
/*** Voir aussi le dossier de L'Humanité du 8 janvier 2025 et l'éditorial de Stéphane Sahuc./
*Retrouvez chaque semaine */*La Lettre */*et */*les*/**/*Éditos */*sur le Blog * <http://r.lettre.patrick-le-hyaric.f...>
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Le projet de loi 69 : l’anti-Maîtres chez nous
En 1962, nous, Québécoises et Québécois, avons fait le choix historique lors d'une élection référendaire de nationaliser l'électricité. Le résultat de ce débat fut un pas décisif pour devenir véritablement « Maîtres chez nous ». Pendant toutes ces années, Hydro-Québec, société d'État québécoise, le gouvernement du Québec ainsi que tous les citoyens de cette province ont profité sans équivoque d'un enrichissement collectif important lié à la propriété publique de l'électricité.
Malheureusement, depuis plus de 25 ans, divers gouvernements ont choisi de répondre favorablement aux chants des sirènes du puissant lobby de compagnies privées dans des dossiers tels que les mini-barrages, les centrales au gaz du Suroit et surtout l'énergie éolienne. Ces compagnies privées sont comme des parasites qui utilisent l'excellente cote de crédit d'Hydro-Québec pour maximiser leurs profits !
Même sur le plan strictement économique, cette confiance aveugle au dogme néolibéral du privé est-elle justifiée ? Présentement, nous devons payer environ 140 millions de dollars annuellement pendant 20 ans pour que la centrale privée au gaz naturel de Bécancour ne fonctionne pas. Quant au domaine de l'éolien, l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) a évalué que la propriété privée de cette filière a déjà fait perdre plus de 6 milliards de dollars à la société québécoise.[1] En plus d'entraîner une perte de maîtrise de l'énergie, le développement privé de l'énergie éolienne entraîne des coûts supplémentaires très importants pour Hydro-Québec : « Ainsi le prix contractuel moyen de l'énergie éolienne en 2023 est de 9,58 ¢/kWh. Cela correspond à 9,98 G$ de coût contractuel d'acquisition de l'énergie éolienne. Le coût réel, comprenant la surproduction, est évalué à 11,18 G$ en 2023 et 22,2 G$ à l'horizon 2035. Afin d'intégrer l'énergie éolienne à son réseau, un service d'intégration éolien est fourni par Hydro-Québec Production, ce qui implique un coût additionnel pour Hydro-Québec équivalent à 1 G$ soit 0,98 ¢/kWh additionnel. »[2] Bref, dans ce « dîner de cons », les Québécois se font avoir pour des milliards de dollars !
Le 8 décembre dernier, dans sept villes du Québec,[3] de nombreux groupes et les membres du syndicat d'Hydro-Québec (SCFP) ont dénoncé le PL-69 et sa porte grande ouverte vers la dénationalisation de l'électricité.[4] Et, pour comble d'aberration, le PL 69 n'offre aucune orientation concernant l'abandon des énergies fossiles. Prétendre agir pour lutter contre les changements climatiques sans, au préalable, avoir un large débat de société pour se doter d'un plan cohérent d'allocation des ressources afin d'éliminer le pétrole et le gaz de notre consommation énergétique, c'est, le moins qu'on puisse dire, mettre la charrue devant les bœufs ! C'est pourquoi, en 2023, de nombreux groupes de la société civile (dont le CCCPEM) ont exigé un BAPE générique pour discuter de l'avenir énergétique du Québec.[5]
La libéralisation du secteur énergétique est-elle une bonne idée ? L'IRÉC[2] a calculé les coûts additionnels pharaoniques engendrés par cette opération. Même si, pour le moment, le PL-69 ne privatise pas Hydro-Québec, comme cela s'est fait dans d'autres provinces ou d'autres pays, ce projet de loi permet à Hydro Québec d'accueillir de nouveaux actionnaires privés et de vendre certains actifs comme des barrages et des infrastructures de transport d'électricité. Il permettrait également à des acteurs privés de produire, transporter et vendre de l'électricité de gré à gré sans passer par Hydro Québec. C'est ce qu'on peut constater avec le projet TES Canada en Mauricie. À long terme, ces conditions seront comme des métastases cancéreuses qui mèneront Hydro-Québec à sa perte.
Au Canada, la Nouvelle-Écosse [6] et l'Ontario [7] ont tenté l'expérience de la privatisation. Est-ce un succès ? Permettez-moi de traduire le commentaire désabusé d'une Néo-Écossaise tel qu'elle l'a écrit à la fin d'un article dans le National Observer : « Emera alias NSPower est une compagnie américaine qui a acheté notre système public provincial d'énergie voilà quelques années et qui s'est révélé être un trou noir qui aspire nos finances vers ses actionnaires tout en fournissant un service inadéquat aux citoyens. Ils veulent présentement augmenter les tarifs de 19%… »[8]
Sans un large débat de société lors d'un BAPE générique, nous nous opposons fermement à la dénationalisation du secteur de l'électricité au Québec. Pour conserver les acquis du débat historique de 1962, qui a fait que nous soyons « Maîtres chez nous », il faut qu'Hydro-Québec demeure le seul maître d'œuvre en matière d'électricité, avec le gouvernement du Québec comme seul actionnaire de la société d'État. Hydro-Québec ne doit jamais être un simple partenaire ou un actionnaire de projets énergétiques. Au 21e siècle, le contrôle public d'une source d'énergie fiable, économique et décarbonée doit être une priorité non négociable par rapport aux bénéfices d'actionnaires lointains ! Au-delà de probables hausses de tarifs, le CONTRÔLE de notre développement économique, industriel et environnemental, qui va de pair avec la propriété publique de l'électricité, est encore plus vital au moment où, au-delà du 45e parallèle, il est ouvertement question du « 51e État américain » !!!
Il faut revenir à l'essentiel : pour être « Maîtres chez nous », les gouvernements qui se succèdent à l'Assemblée nationale depuis 25 ans doivent cesser de faire semblant de prioriser le bien commun tout en privilégiant les intérêts privés. Tout comme dans le dossier du Suroit et celui du gaz de schiste, un BAPE générique au sujet de notre avenir énergétique est, comme l'ont souligné André et Philippe Bélisle, « une étape essentielle et préalable à l'amorce même d'un débat sain et éclairé, afin de bien mesurer l'ensemble des impacts sociaux et économiques et de bien évaluer les risques environnementaux. »[9]
Si le gouvernement du Québec veut continuer à marcher dans les traces des pionniers d'Hydro-Québec, tels que T.D. Bouchard et René Lévesque, il faut abandonner le PL-69 dans sa forme actuelle.
Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain)
le 8 janvier 2025
3] https://www.lautjournal.info/20241213/pl-69-manifs-aux-quatre-coins-du-quebec
4] https://www.lautjournal.info/20241213/pl-69-bloquons-la-privatisation-de-lelectricite
6] https://en.wikipedia.org/wiki/Emera
7] https://en.wikipedia.org/wiki/Hydro_One
9] André Bélisle et Philippe Bélisle (2024). La guerre des fossiles. Tome 2. Montréal : Somme toute, 2024, p. 224.
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Aéroport St-Hubert / Plan de durabilité : ils nous prennent pour des imbéciles

Longueuil, le 20 décembre 2024. - L'aéroport de St-Hubert (YHU) vient de pondre son “plan de durabilité environnementale”, avec un an de retard, puisqu'il avait été promis pour l'hiver dernier. Cinquante-quatre pages d'un verbiage creux et hypocrite, sans chiffrage précis : il s'agit d'un énième acte de communication.
Les responsables de l'aéroport répètent qu'ils s'engagent “à lutter activement contre les changements climatiques” mais sans apporter la moindre preuve crédible, prétendant devenir “une référence mondiale” en gestion environnementale, rien de moins !
Premier constat : sans donner de détails, l'aéroport fait un bilan CO2 de ses immeubles pour 2022, omettant soigneusement les milliers de tonnes de kérosène arrivant chaque année sur le site et utilisés par les avions. C'est vraiment prendre les citoyens pour des imbéciles. Ainsi, le seul (nouveau) chiffre de ce rapport de 54 pages est un bilan faussé, issu d'une “auto-évaluation” de 413 tonnes de CO2 qui ne reflète en rien les activités aéroportuaires de 2022 et encore moins celles à venir lorsqu'il y aura des millions de passagers. Pourtant, cela n'est pas compliqué à établir ce bilan CO2 : il suffit de connaître le volume des carburants utilisés pendant une année et de faire une simple multiplication. Les responsables parlent d'une “quantification complexe” (p.19 dudit plan), voyons donc ! Ils auraient pu aussi utiliser la méthodologie de Airport Tracker. Alors qu'il est de notoriété publique que l'accréditation ACA n'est qu'une vasteentreprise d'écoblanchiment pour les aéroports, St-Hubert n'a obtenu que la plus faible note possible, c'est dire le peu d'effort de transparence qu'ils ont fait !
Deuxième constat : aucune prévision chiffrée des émissions de gaz à effet de serre, notamment le CO2, mais aussi d'autres polluants (NOx, particules PM2.5, ...), n'est établie pour l'avenir, au moins la période 2025-2030, avec les activités des avions de Porter Airlines ou des jets privés de JB Aviations. En réalité, les responsables de l'aéroport, qui n'ont jamais défini leur plan d'affaires et mené des études d'impact indépendantes à long terme, n'ont aucune idée de ce que seront ces émissions, pas plus que des autres formes de pollutions. Ils naviguent à vue.
Troisième constat : aucune mesure sérieuse n'est envisagée pour lutter contre la pollution sonore (on parle même de “mur végétal”). Pour la pollution atmosphérique, on promet des stations de mesure. Si l'on comprend bien (p.52 du plan), la qualité de l'air autour des pistes ne sera pas mesurée ! De plus, ils n'ont été retenus qu'une partie des normes de l'Organisation mondiale de la Santé pour les seuils limites (p.45 du plan) ; en particulier les maximaux pour les moyennes journalières, le monoxyde de carbone CO, le dioxyde de soufre SO2 et l'ozone O3, ou les particules ultrafines PM 0.1 sont passés à la trappe. Enfin, pas de mesure de la qualité de l'airavant 2025 : c'est que vous comprenez, on ne voudrait surtout pas mesurer l'augmentation des polluants avec l'arrivée de Porter Airlines…
Quatrième constat : l'aéroport reconnaît déjà qu'il y aura des embouteillages et souhaite en conséquence coordonner la venue des taxis. Un moyen de déplacement très durable comme tout le monde le sait !
Cinquième constat : ce rapport bâclé aura au moins un mérite, celui de faire rire. Par exemple, pour limiter l'impact hydrique de l'aéroport, l'aéroport va investir dans des urinoirs à faible consommation. Quant à la pollution lumineuse, “afin de protéger les nids d'oiseaux pendant les périodes de reproduction”, l'aéroport mettra en place “des écrans lumineux ou des paravents”. Voilà la haute technologie de pointe tant promise ! Quant au chiffre d'une consommation d'électricité du terminal Porter Airlines de “7 mégawatts par an” (p.24 du plan), soit 0.8 kWh, il est tout simplement surréaliste.
Les études scientifiques s'accumulent. L'industrie aéronautiquecontribue fortement au réchauffement climatique et génère des pollutions sonores et atmosphériques avec des conséquences graves pour la santé et l'environnement : une seule solution s'impose, réduire le trafic aérien. Visiblement, à Longueuil, certains négationnistes climatiques continuent à faire comme si tout allait bien, prenant les citoyens pour des imbéciles.
– 30-
Pour information :
Coalition Halte-Air Saint-Hubert
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Rentrée syndicale 2025 – Une tendance antisyndicale qui s’accentue

Les manœuvres antisyndicales se sont accentuées dans le monde du travail en 2024, tant de la part des patrons que des gouvernements. C'est le constat principal dressé par la CSN lors de sa conférence de presse de début d'année, tenue ce matin.
Dix-sept lockouts en 2024
« Nous observons une tendance préoccupante chez plusieurs employeurs à recourir à des manœuvres antisyndicales musclées pour tenter d'affaiblir les syndicats », précise Caroline Senneville, présidente de la CSN. Lors des 12 derniers mois, 17 lockouts ont été décrétés auprès des syndicats affiliés à la centrale, du rarement vu au cours des dernières années.
À cela s'ajoutent les nombreuses injonctions, les cas d'ingérence et d'entraves auprès des syndicats. « Toutes les tactiques sont bonnes pour empêcher la formation de syndicats, ou pour intimider les travailleuses et les travailleurs, une fois syndiqués ».
Le recours aux briseurs de grève a aussi constitué un enjeu. De nombreux cas ont été confirmés par des décisions du Tribunal administratif du travail (TAT). Cela est sans compter ceux qui n'ont pas fait l'objet d'une décision. « Le traitement des plaintes est beaucoup trop long. À cela s'ajoutent les pénalités quasi inexistantes pour les employeurs jugés coupables. Le gouvernement doit mieux protéger les droits des travailleuses et des travailleurs », exige la présidente.
Manœuvres gouvernementales inquiétantes
De surcroît, les décisions du ministre fédéral du Travail de recourir à l'article 107 du Code fédéral pour mettre fin à des conflits de travail, ainsi que la déclaration récente du ministre québécois concernant ces recours, n'augurent rien de bon. « Les ministres ne doivent pas oublier que ces décisions font présentement l'objet de contestations juridiques. Le droit de grève est reconnu par la Cour suprême et par les traités internationaux signés par le Canada », rappelle la présidente.
Bien que préoccupée par ces constats, la CSN entend mener la lutte. « Brimer les travailleuses et les travailleurs du droit de grève leur serait extrêmement préjudiciable. Nous ne resterons pas les bras croisés », prévient Caroline Senneville.
Négociations à surveiller en 2025
Plusieurs négociations s'intensifieront au cours de l'année 2025. La CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués au Québec, poursuit ses pourparlers avec le gouvernement, dans l'objectif de freiner la pénurie de main-d'œuvre et de mieux valoriser ces emplois. Même chose pour les 3500 paramédics de la CSN, qui ont entamé leur négociation il y a plusieurs mois. Les travailleuses en CPE et les paramédics sont sans contrat de travail depuis mars 2023.
L'industrie de la construction et les résidences pour personnes âgées (RPA) seront aussi en négociation, alors que leurs contrats de travail arriveront à échéance ce printemps. Le premier entrepôt d'Amazon syndiqué au Canada et plusieurs hôtels poursuivront leurs pourparlers afin d'en arriver à des ententes satisfaisantes.
Minimum 20 $ et élections fédérales
La centrale compte mettre l'accent, en 2025, sur sa campagne Minimum 20 $, qui incite ses syndicats à revendiquer un salaire plancher d'au moins 20 $ l'heure lorsqu'ils négocient le renouvellement de leur convention collective. « Ce n'est pas normal de travailler à temps plein et avoir de la difficulté à joindre les deux bouts. Il faut un salaire viable pour toutes et tous ».
Finalement, la tenue d'élections fédérales sera l'occasion pour la centrale de mettre de l'avant ses enjeux prioritaires, soit l'environnement, l'avenir des médias et l'immigration, l'assurance-emploi, sans oublier les questions économiques, dont celles entourant les tarifs douaniers évoquées dernièrement. « La CSN fera entendre sa voix pour s'élever contre les positions qui nous feraient reculer collectivement. »
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Le Harcèlement Sexuel en Haïti : Une Réalité Persistante et Inacceptable

Le harcèlement sexuel est un problème de société majeur en Haïti, un pays où les questions de droits humains, d'égalité de genre et de violence sexuelle restent malheureusement sous-estimées.
Bien que le pays ait ratifié plusieurs conventions internationales concernant les droits des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre, le harcèlement sexuel reste une pratique courante, tant dans les espaces publics que privés.
Le harcèlement sexuel en Haïti prend différentes formes, allant des avances non sollicitées dans la rue aux agressions verbales et physiques dans les lieux de travail. Les femmes, en particulier celles des classes populaires et rurales, sont les plus vulnérables à ce fléau. Elles se retrouvent souvent confrontées à des comportements inappropriés de la part d'hommes en position de pouvoir, que ce soit dans les administrations publiques, les écoles ou même dans leurs propres foyers.
Une étude menée par des organisations locales a révélé que près de 40% des femmes haïtiennes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de harcèlement sexuel dans leur vie quotidienne. Toutefois, peu de ces femmes osent porter plainte ou dénoncer les agresseurs par crainte de représailles ou de stigmatisation sociale.
Dans une société où les inégalités entre hommes et femmes sont profondes, les victimes de harcèlement sexuel se retrouvent souvent isolées et sans recours.
En dépit des engagements internationaux d'Haïti à travers la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), le cadre juridique national reste insuffisant pour lutter efficacement contre le harcèlement sexuel. Bien que la loi haïtienne criminalise certaines formes de violences sexuelles, le harcèlement en tant que tel est encore souvent mal défini et rarement poursuivi par les autorités.
Les victimes de harcèlement sexuel peinent à trouver des mécanismes juridiques appropriés et une protection efficace. Les services de police, souvent sous-équipés et mal formés, ne disposent pas toujours des ressources nécessaires pour mener des enquêtes rigoureuses. Les stéréotypes sexistes et le manque de sensibilisation sur les droits des femmes exacerbent encore cette situation.
Cependant, un mouvement en faveur de la justice pour les femmes et contre le harcèlement sexuel a commencé à émerger en Haïti. Des activistes et des organisations de défense des droits humains, telles que "Kòrsou" et "Fanm Deside", travaillent activement à sensibiliser la population et à soutenir les victimes. Des campagnes publiques de dénonciation ont permis de briser le silence qui entourait longtemps le harcèlement sexuel, et certains médias haïtiens ont commencé à consacrer une attention particulière à cette problématique.
Les réseaux sociaux, qui ont pris une ampleur considérable ces dernières années en Haïti, servent aussi de plateforme pour les victimes qui souhaitent raconter leur histoire et obtenir un soutien. Ces initiatives permettent de créer une pression populaire pour que des réformes législatives et sociétales soient mises en place pour protéger les femmes contre toutes les formes de violence, y compris le harcèlement sexuel.
Le harcèlement sexuel en Haïti reste un problème systémique qui nécessite une réponse multidimensionnelle. Il est essentiel de renforcer la législation en matière de violences basées sur le genre, d'améliorer l'accès à la justice pour les victimes et de mener des campagnes de sensibilisation pour changer les mentalités. La lutte contre le harcèlement sexuel en Haïti ne pourra réussir que si l'ensemble de la société – autorités, organisations civiles et citoyens – se mobilisent pour garantir la dignité, la sécurité et les droits des femmes.
Smith PRINVIL
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FTQ : Bilan et perspectives 2024-2025

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) amorce l'année 2025 avec en toile de fond une fin de régime à Ottawa et, en prime, des élections à venir. À Québec, le gouvernement de la CAQ a visiblement perdu la confiance de la population et n'a toujours pas retrouvé sa boussole, étant incapable de régler les problèmes urgents de la vie chère, du logement, de la francisation pour ne nommer que ces enjeux.
« La prochaine campagne électorale fédérale fera également l'objet d'une attention particulière de la part de la FTQ. Ce n'est pas vrai que nous allons laisser les tenants d'une droite, qui s'inspire de ce qu'il y a de plus rétrograde chez nos voisins du Sud, attaquer notre filet social. Une campagne qui sera sans aucun doute polluée par la menace d'imposition d'une surtaxe de 25 % du président élu », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.
« En ce qui a trait aux relations de travail, la FTQ s'inquiète de l'ingérence d'Ottawa, qui s'est immiscé dans les négociations du secteur ferroviaire, des ports et des postes, en ordonnant la reprise du travail ainsi qu'un arbitrage obligatoire. Il s'agit de dangereux précédents qui brisent le rapport de force entre employeurs et travailleurs et travailleuses. À Québec, le ministre du Travail a même émis l'idée de pervertir la définition des services essentiels pour mettre fin à des conflits de travail malgré le fait que le droit de grève est un droit fondamental protégé par la Constitution », ajoute la présidente.
« Au fédéral, après des années de luttes et de revendications, nous avons enfin une loi anti-briseurs de grève, un programme de soins dentaires, le début d'un régime public et universel d'assurance médicaments, des allocations familiales et un programme fédéral de garderies. Des acquis qu'il faut conserver, non seulement pour les travailleurs et travailleuses, mais aussi pour l'ensemble de la population. Cependant, il reste beaucoup de travail à faire alors que nous attendons toujours une vraie réforme de l'assurance-emploi », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
« Du côté de Québec, nous attendons également la réforme nécessaire du régime de négociation dans le secteur public et participerons aux consultations de façon constructive. Également, en santé et sécurité du travail, le ministre du Travail devra mettre son pied à terre et faire adopter une fois pour toutes le règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement devant protéger l'ensemble des travailleurs et travailleuses. On se demande bien quels secteurs d'activité ou ministères bloquent la mise en œuvre d'un tel règlement visant à protéger particulièrement la santé du personnel féminin », de poursuivre la présidente.
« Enfin, la FTQ sera attentive aux dossiers des prochaines négociations dans le secteur de la construction, des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et des permis de travail fermés, ainsi que des enjeux énergétiques et de nos craintes de privatisation. Une année 2025 qui se terminera par le 34e Congrès de la FTQ à la fin du mois de novembre prochain », concluent les leaders syndicaux.
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Le changement en éducation passe par une grande réflexion collective

Les Québécoises et les Québécois veulent du changement en éducation et près de 70 % estiment qu'une grande réflexion collective pour développer une vision claire et un plan à long terme pour le réseau s'impose. C'est ce que révèlent les résultats d'un sondage Léger mené pour le compte de la CSQ.
« Le constat qui se dégage de ce sondage, c'est que le portrait du réseau d'éducation, dans l'esprit des Québécoises et des Québécois, n'est pas reluisant. Cela étant dit, ils estiment très majoritairement que l'éducation doit être une priorité. Et quand on leur donne l'occasion de rêver, leurs aspirations concordent avec celles du personnel du réseau. Ce n'est pas sorcier : il y a des problèmes de fond en éducation et il faut prendre le temps de s'y pencher, en incluant tous les partenaires du réseau. Il nous faut une vision à long terme et un plan structurant », a fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras, en conférence de presse aujourd'hui.
« Le sondage confirme la perception négative qu'ont les Québécoises et les Québécois du réseau d'éducation. Le statu quo ne sert personne. D'ailleurs, la gestion en fonction de la prochaine rentrée scolaire, c'est aussi un élément qui se dégage de ce coup de sonde. Il faut rebâtir la confiance. La bonne nouvelle, c'est que c'est possible. Il ne manque que la volonté politique. »
Faits saillants
Quand on demande aux répondants d'évaluer le niveau de changement souhaité en ce qui concerne le réseau d'éducation, 68 % sont d'avis qu'on doit faire une grande réflexion et apporter de grands changements.
Quand on sonde leur opinion sur le système d'éducation actuel, il en ressort notamment que :
– 63 % estiment que les services ne sont pas appropriés ou suffisants ;
– 49 % estiment que les jeunes ne bénéficient pas d'un climat sain et sécuritaire ;
– 50 % ne trouvent pas que les jeunes ont un accès juste et équitable aux différents programmes et aux services éducatifs.
Quand on sonde leur opinion sur l'avenir de l'éducation au Québec, il en ressort notamment que :
– 90 % sont d'accord avec le fait que l'éducation est ce qu'il y a de plus important ;
– 90 % sont d'accord avec le fait que le Québec a besoin d'une vision claire et à long terme pour le réseau ;
– 86 % sont en accord avec le fait qu'il faille penser l'éducation de façon intégrée, de la petite enfance à l'enseignement supérieur ;
– 74 % estiment qu'il se fait beaucoup de planification à court terme, sans penser aux effets à long terme ;
– 72 % sont d'accord avec le fait que la mixité scolaire et sociale constitue un atout pour le réseau d'éducation.
Le sondage a été mené du 6 au 8 décembre 2024 auprès de 1 011 répondantes et répondants.
Tout le monde à la table !
En janvier dernier, la CSQ avait entamé l'année 2024 en insistant sur le fait que les enjeux qui secouent le réseau d'éducation se situent au-delà des seules conventions collectives, des structures et de l'administration. Ils résident dans les fondements et dans la mission même de l'éducation.
La perception négative des répondants envers le réseau d'éducation n'est pas une critique dirigée à l'endroit du personnel. Ils évoquent plutôt le manque de soutien, les structures, les infrastructures, le système.
« C'est plutôt une question de confiance. Et c'est préoccupant. Les enjeux qui ponctuent l'actualité toutes les semaines sont les symptômes de cette absence de vision et de plan structurant. Il faut se parler d'égalité des chances, des inégalités d'accès, des élèves avec des besoins particuliers, des enjeux de littératie, de la violence, de la place du religieux, etc. À la CSQ, nous n'avons pas la prétention d'avoir toutes les solutions, mais on en a. Et on souhaite entendre celles des autres et leur point de vue – celui des directions d'établissements, des parents, des universitaires et des experts, du gouvernement. C'est ça, le dialogue social ! Et actuellement, il n'y a aucun espace pour le faire. À la CSQ, nous pensons que c'est ce qui fait qu'on tourne en rond. Et visiblement, la population est plutôt d'accord avec nous là-dessus ! », d'insister Éric Gingras.
Au cours des prochains mois, la Centrale développera une plateforme de travail, identifiant des enjeux et proposant des pistes de solutions basées sur ce que vit le personnel au quotidien, ce qu'il constate, expérimente et espère. « À la CSQ, on se met en action et on fait le pari que le mouvement attire le mouvement. C'est ce que les membres veulent d'ailleurs : proposer, contribuer, agir. Et après ça, qu'on vienne dire que les organisations syndicales n'ont jamais un discours positif ! En tout cas, nous, on prend les devants ! »
Perspectives CSQ 2025
Différents enjeux occuperont également la CSQ au cours de l'année qui vient. Pensons notamment aux conséquences du gel de recrutement imposé en éducation, au collégial et en santé. Rappelons brièvement à cet effet que la CSQ et quatre de ses fédérations ont déposé conjointement une plainte d'entrave au Tribunal administratif du travail à l'endroit du gouvernement. Une audience doit avoir lieu au printemps.
La Centrale surveillera également ce qui se passe du côté des classes de francisation, préoccupée, d'une part, par le sort du personnel enseignant dont le poste a été cavalièrement affecté. Mais c'est aussi le schéma de couverture et la disponibilité des services de francisation à travers le Québec qui préoccupent la Centrale. La langue est un vecteur d'intégration. Apprendre le français pour s'intégrer dans nos communautés et y travailler est une composante essentielle à la vitalité sociale et économique du Québec.
Il va sans dire que la CSQ attend également les détails du projet de loi annoncé par la présidente du Conseil du trésor visant à réformer le régime de négociation des secteurs public et parapublic.
« Pour le moment, rappelons que nous avons surtout beaucoup de questions et que nous souhaitons que les parties soient consultées. Est-ce que le régime peut être modernisé ? Oui, évidemment. Est-ce que ça peut se faire unilatéralement par un gouvernement qui, mécontent du résultat de la dernière négociation, cherche surtout à changer les règles ? Non. Nous verrons pour la suite. »
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Droit de grève Le cadeau empoisonné du gouvernement caquiste

Québec, le 10 janvier 2025 — Le 23 décembre, alors que les Québécoises et les Québécois avaient l'esprit à la fête, le ministre du Travail Jean Boulet en a profité pour glisser un cadeau empoisonné sous le sapin du personnel syndiqué : une offensive contre le droit de grève.
En effet, il dit analyser la possibilité de changer le Code du travail pour s'accorder de nouveaux pouvoirs en cas de grève. Une telle mesure constituerait une attaque frontale contre un droit des travailleurs et des travailleuses reconnu par la Charte des droits et libertés. C'est ignoble de chercher à les museler !
Cette annonce faite moins de trois semaines après que la présidente du Secrétariat du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ait publiquement affirmé que le gouvernement n'avait pas l'intention de restreindre le droit de grève du personnel de l'État. Alors, qui dit vrai ? Après Top Gun, le gouvernement va-t-il présenter sa version de Bon Cop, Bad Cop avec à l'affiche les ministres Lebel et Boulet ?
Les syndicats ont fait preuve d'ouverture quand Sonia Lebel a annoncé son intention de réformer les négociations des conventions collectives du secteur public. Mais comment croire à une consultation de bonne foi si son collègue Jean Boulet menace de priver les travailleuses et les travailleurs de leurs droits ? Cette incohérence érode la confiance essentielle au succès de la réforme.
Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) demande à Sonia Lebel et au premier ministre, François Legault, de rappeler à l'ordre le ministre du Travail. C'est une question de crédibilité. Réformer les négociations dans le secteur public est un grand chantier. Il nécessitera l'engagement de bonne foi de toutes les parties pour que cela se fasse dans un climat serein. Or, cela ne peut survenir sous la menace.
Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) appelle le gouvernement de la CAQ à revenir à l'essentiel : un dialogue ouvert, basé sur la transparence et la bonne foi.
Le gouvernement doit renoncer à toute idée de restreindre le droit de grève. Il doit plutôt réaffirmer son engagement envers des relations de travail équitables. La confiance ne se décrète pas ; elle se construit.
Guillaume Bouvrette
Président du SPGQ
Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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